Lamentation sur Jérusalem
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant : « Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux. Oui, viendront pour toi des jours où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ; ils t’anéantiront, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. » (Lc 19, 41-44)
Et l’Agneau s’avança
La « rédemption », cela ne signifie nullement que d’un coup de pouce Dieu a supprimé l’obstacle, qu’il a rendu possible comme par un jeu ce que l’homme ne pouvait réaliser. Bien au contraire ! Dieu s’est fait homme, il est entré dans ce réseau d’impossibilités et le débrouille pour ainsi dire de l’intérieur. Mais l’homme continue de se dresser comme un obstacle et il s’oppose à la volonté rédemptrice de Dieu. La manière dont le Rédempteur a été accueilli le prouve assez. Le durcissement des cœurs abandonnés à eux-mêmes, repliés sur eux-mêmes, s’opposa comme un mur à la puissance de son amour rédempteur et ne le laissa pas passer. Cette résistance était si opiniâtre que la rédemption ne fut possible que par la mort du Christ. La volonté de rédemption du Christ resta – humainement parlant – inopérante tant qu’il fut en vie. Elle se brisa contre la dureté des cœurs. Certes, c’est justement cette brisure qui est la rédemption ; le signe de la défaite devient le signe de la résurrection. Mais il faut que l’amour du Sauveur, sa lumière, sa vie traversent les ténèbres. Au-delà de la mort seulement, après la résurrection, resplendit la victoire, illuminant les ténèbres du monde.
Romano Guardini
Romano Guardini († 1968), théologien allemand, a marqué de son empreinte exceptionnelle tous les courants théologiques du XXe siècle, préparant le concile Vatican II. Il a considérablement influencé la pensée de Benoît XVI. / Vie de la foi, Paris, Cerf, 1968, p. 67-68.
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Via Veritatis, saint Pierre à l’entrée du Paradis (1366-1368), Andrea di Bonaiuto, 2e moitié du xive s., Florence (Italie), chapelle des Espagnols, Santa Maria Novella. © Archives Alinari, Florence, Dist. RMN-GP / Georges Tatge.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6