Le mois de novembre est consacré à la prière pour les âmes du pugatoire. Prions donc pour elles, elles en seront très heureuses… mais avec une intention toute particulière qui les rendra plus heureuses encore.

La petite Thérèse avait eu l’audace de demander au Bon Dieu de continuer à faire au ciel du bien sur la terre jusqu’à la fin des temps. Ayons, quant à nous, l’audace de demander à ce que ceux qui vont entrer au ciel, par notre prière, continuent à faire du bien sur la terre jusqu’à la fin des temps. Qu’ils en fassent dans leur famille et leurs parentés, dans les régions où ils se sont sanctifiés, dans les milieux où ils ont exercé leurs talents.

Saint Jean de la Croix écrivait qu’un saint, lorsqu’il mourrait, faisait retentir la louange de Dieu aux quatre coins de la terre :

pour de telles âmes, la mort est plus douce et suave que la vie spirituelle qu’ils ont menée jusqu'alors; puisqu'à l'heure de la mort elles ont de plus grandes impétuosités et des rencontres d'amour plus savoureux, étant en cela semblables aux cygnes, qui chantent plus doucement, étant proches de leur mort. C'est à ce propos que David disait que la mort des saints était précieuse devant Dieu. Parce que c'est ici que toutes les richesses de l'âme viennent se rassembler et les ruisseaux de son amour vont se rendre à la mer, où ils se dilatent et grossissent tellement qu'ils semblent déjà être convertis en mers – le premier et le dernier de ses trésors venant à se joindre ensemble, pour accompagner l'homme juste qui part pour prendre possession de son royaume – ; si bien que déjà les louanges qui sont, comme dit Isaïe, la gloire du juste, s'entendent des extrémités de la terre (Vive Flamme B 1,30)

Demandons, quant à nous, que les saints déjà au ciel, et que les âmes qui vont bientôt y entrer, continuent à faire aimer Jésus dans tous les peuples et tous les pays, dans leur famille et auprès de leurs amis. Demandons-leur en étant sûrs qu’ils désirent infiniment plus que nous nous procurer ce bien et qu’ils n’attendent pour cela qu’une seule chose : que nous le leur demandions avec confiance et espérance.  

Si nous y croyons, ils pourront régner avec le Christ sur la terre en répandant sur elle, par nos prières, leur douce influence céleste (Ap 20,4). Alors la « civilisation de l’amour » annoncée par les papes depuis Paul VI pourra voir le jour et triompher, partiellement et temporairement, des structures de péché.

 Cette semaine, formons-nous une image intérieure de la foule immense des saints qui sont déjà au ciel, par exemple celle de Fra Angelico, et de ceux qui y entreront par nos prières et les messes qui seront célébrées . Répétons-leur, au cours de la journée : « Saints du ciel, régnez sur terre, répandez sur elle vos douces influences » ou encore : « Saints du ciel, sanctifiez les familles et les régions où vous vous êtes sanctifiés » ou encore « Âmes du purgatoire, qui allez entrer au ciel, continuez à faire du bien sur la terre que vous avez quittée » ou autre chose encore selon ce que l'Esprit nous inspire.

 Pour approfondir ce thème avec la petite Thérèse, vous pouvez lire Carmel 121 (2006-3) : « J’entre dans la Vie. Regards du Carmel sur la mort »

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