9AINE EUCHARISTIQUE À S. EYMARD - 7e jour : 31 Juillet
1_Les derniers jours du Père Eymard
Frère Albert écrit :
Vendredi 31 juillet
La lettre de Mlle Thomas indique que la nuit a été assez calme. Mais que l'affaiblissement augmente et que là est le grand danger. En effet le Père ne pouvait plus, usé comme il l'était, lutter contre la maladie.
Le père Chanuet dit la messe le matin.
Deux fois dans la journée il lui parla de l'extrême-onction. Le Père dit : non, pas maintenant.
Le Père se lève pour laisser faire son lit. La nuit on lui a posé un emplâtre sur le cou. Le soir Mlle Thomas veille sur le Père. Vers minuit elle était dans la chambre. Les rideaux du lit placé dans une alcôve étaient entr'ouverts. Une petite veilleuse placée sur la cheminée éclairait l'appartement. Mlle Thomas, regardant le Père, le voit fixer attentivement les yeux vers le pied de son lit du côté du mur. Il souriait, ses yeux s'animaient. Il paraissait singulièrement heureux. Elle regarde et aperçoit dans un nimbe d'une lumière douce comme la lumière de la lune, des plis de robe. Comme elle est loin d'être portée au merveilleux, elle prend la lampe, la change de place, la cache afin de bien s'assurer que ce n'est pas une réfraction de sa lumière, le nimbe lumineux persiste. Le Père regardait toujours, toujours plus souriant. Il avait l'air de remercier. Ces plis, m'a dit Mlle Thomas, étaient ceux d'une robe pendante. Ils pouvaient avoir un mètre de haut. Et le nimbe entier tenait depuis le lit jusqu'au plafond. Elle n'a pas vu de traits, pas de figure. Elle m'a attesté cela. Et tous ceux qui ont connu son instruction, son caractère énergique, son cœur viril, savent qu'elle n'était pas portée aux visions.
Elle croyait intimement que c'était la Ste Vierge qui venait avertir le Père. Cette croyance, loin de s'éteindre, n'a fait jusqu'à sa mort qu'augmenter chez elle. Mlle Thomas envoie aussitôt chercher le père Chanuet qui logeait dans une maison voisine. Le Père accepte volontiers cette fois d'être administré. Le père Chanuet lui apporte les Saintes Huiles. Le Père s'unit à toutes les prières, suit toutes les cérémonies. Il était 2 heures du matin.
Fr. Albert Tesnière Les derniers jours de la vie de st P.-J. Eymard (Édition du Centre de spiritualité "Eymard", La Mure d'Isère, 2018)
Voir la Présentation générale de la Neuvaine Eucharistique.
2_Prédication : Triduum du Saint Sacrement
Vie cachée de Notre Seigneur (suite)
Le modèle et la grâce de l'humilité
Il faut deux choses pour arriver à la sainteté : le modèle et la grâce. Jésus-Christ dans l'Eucharistie nous donne l'un et l'autre : il faut vaincre l'orgueil et le remplacer par l'humilité. “Apprenez de moi, nous dit Notre Seigneur, que je suis doux et humble de cœur” [Mt 11,29]. Cette parole, il l'a dite à ses disciples ; mais depuis 18 siècles l'humilité ne serait qu'un nom si nous n'en avions que le souvenir ; vous pourriez dire avec raison : “Je n'ai pas vu un Dieu humilié.” Mais Jésus-Christ est là pour réfuter toute excuse. C'est du tabernacle surtout que sort cette parole : “Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur [Mt 11,29], apprenez de moi à cacher vos bonnes œuvres, vos vertus, vos sacrifices ; descendez, venez vers moi.” Ce n'est pas aux grands qu'il parle, il ne dit pas : “Montez”, mais : “Venez à moi, vous tous qui souffrez, vous tous qui êtes chargés, et je vous guérirai, je vous soulagerai” [Mt 11,28]. Le malade qui souffre ne sait pas monter, il descend lentement ; l'enfant marche, il ne vole pas, et nous sommes tous enfants dans le bien. Oh ! que Jésus nous connaissait ! Qu'il est grand dans sa simplicité !
Outre l'exemple de l'humilité que nous donne Jésus-Christ au saint Sacrement, il nous en donne la grâce. Jamais un philosophe naturel ne peut être humble ; sans foi, on est ou désespéré ou orgueilleux. Si toujours on avait voulu communier, jamais il n'y aurait eu d'hérésiarques, car le principe de toute hérésie est dans l'orgueil, et l'humilité part du tabernacle. La théorie de l'humilité n'est rien, il faut en recevoir le sentiment, elle doit être entée sur nous par Jésus-Christ même, et c'est dans la sainte communion seule que s'opère ce miracle. Remarquez, mes frères, que Jésus-Christ ne commence pas par recommander l'humilité. “Soyez doux”, dit-il d'abord. Lui aussi nous donne premièrement l'amour dans l'Eucharistie, puis après, comme couronne, l'humilité ; l'amour est la préparation ; et par un retour tout naturel nous donnons tout à Jésus-Christ comme au roi de notre âme.
S. Pierre-Julien Eymard (PO 20,11)
3_Prière
C'est du tabernacle surtout que sort cette parole : “Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur [Mt 11,29], apprenez de moi à cacher vos bonnes œuvres, vos vertus, vos sacrifices ; descendez, venez vers moi.” Ce n'est pas aux grands qu'il parle, il ne dit pas : “Montez”, mais : “Venez à moi, vous tous qui souffrez, vous tous qui êtes chargés, et je vous guérirai, je vous soulagerai”.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6