Marie, mère des adoratrices
S. Pierre-Julien Eymard, visionnaire prophétique de Marie, Mère de l'Église
Désormais, le lundi de Pentecôte devient la mémoire obligatoire de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l'Église, comme l'a décrété François.
Ce lundi 21 mai 2018 a donc vu sa liturgie modifiée, avec la lecture des Actes des Apôtres « qui racontent que la Mère de Jésus est présente dans le Cénacle, en prière avec les Apôtres dans l'attente de la venue de l'Esprit Saint. L'Église de la Pentecôte, animée de l'esprit du Ressuscité, avance dans le temps sous la conduite maternelle prévenante de la Vierge. Le choix de ce jour a donc des racines bibliques », explique le Père Corrado Maggioni dans Avvenire.
Cette présence de Marie au Cénacle « témoigne bien du plan de Dieu de lui attribuer un rôle décisif dans la conduite et la sanctification de l'Église », renchérit Mgr Dominique le Tourneau. Les paroles de Jésus qui, sur la croix, donne Marie comme mère à l'apôtre Jean, résonnent également. « La Mère en effet, qui était près de la croix (Jn 19,25), accepta le testament d'amour de son Fils et accueillit tous les hommes, personnifiés par le disciple bien-aimé, comme les enfants qui doivent renaître à la vie divine, devenant ainsi la tendre mère de l'Église que le Christ a généré sur la croix, quand Il rendait l'Esprit », écrit le décret qui instaure la fête. (extrait du Famille Chrétienne n° 2104, article de Noémie Bertin : Marie, Mère de l'Église)
Or, la présence de Marie traverse toute la vie de S. Pierre-Julien Eymard. Dans l'idéal du Cénacle qui soutend la fondation de la Congrégation du Saint-Sacrement, Pierre-Julien donne une vision prophétique de la Vierge Marie pour notre Église du XXIème siècle.
En effet, cette vision prophétique de la Vierge Marie au Cénacle, Mère de l'Église, que célèbre désormais l'Église du XXIème siècle, anime les écrits du P. Eymard.
Par exemple, il donna cette prédication aux Servantes du Saint-Sacrement à Angers, le samedi 22 octobre 1864.
C'est une excellente préparation à la Neuvaine à Notre-Dame du Saint-Sacrement (présentation) qui commencera samedi 26 mai.
Marie, mère des adoratrices
Mes bonnes filles, il manquerait une fleur à votre couronne s'il n'y avait pas un hommage à Marie, et on pourrait mettre en doute votre persévérance et votre perfection si vous ne mettiez pas vos résolutions sous la protection de la sainte Vierge. Vous en avez besoin plus que les autres. Pourquoi ? Parce que Notre Seigneur au saint Sacrement de l'autel ne peut pas être votre modèle, parce que les autres mystères ont pour fin de nous obtenir une grâce particulière, il veut par là honorer son Père. Notre Seigneur n'y est plus sauveur pour honorer Dieu son Père, il n'y est plus comme à Nazareth et à Bethléem, il ne peut pas nous dire : Vivez de ma vie sacramentelle dans le sens complet et naturel, c'est un roi sur son trône, on n'apprend pas à être ses serviteurs, un roi, on n'apprend pas à le servir à la cour.
Afin qu'il soit parfaitement servi sur la terre, il a laissé sa mère pour être le modèle et la mère des adoratrices, des adorateurs. Mais Marie n'est pas seulement mère de Dieu, elle est la mère des adorateurs parce que c'est sa fonction. Et Notre Seigneur a laissé sa mère très longtemps, elle n'est morte qu'à soixante-douze ans. Selon la plus commune opinion elle avait treize ans quand elle a mis au monde Notre Seigneur, Notre Seigneur a vécu trente-trois ans, donc il reste trente-six ans de quarante-six à soixante-douze. Voilà un mystère, voilà donc la sainte Vierge qui pendant trente-six ans a été adoratrice, quelle belle vie !
Quand on examine l'amour de Notre Seigneur pour sa mère, on est tout étonné de le voir s'en séparer, est-ce qu'elle n'était pas assez sainte ? Est-ce qu'elle n'avait pas assez souffert, puisqu'elle avait souffert sur le Calvaire plus que toutes les créatures ? Il pouvait donc ne pas la laisser sur la terre, le Père céleste avait mis le dernier fleuron à sa couronne en l'aspergeant du sang de son divin fils sur le Calvaire. Notre Seigneur n'a pas voulu rester seul sur la terre, il n'a pas voulu que la première heure soit laissée à de pauvres adorateurs qui ne savaient pas l'adorer. Les apôtres n'en avaient pas le temps, il fallait être à courir le monde, comme a dit Isaïe [cf. Is 52,7], ils ne pouvaient pas être adorateurs malgré leur amour ; les pauvres chrétiens étaient des enfants sortis à peine du berceau du Calvaire, il fallait donc qu'il leur laisse une mère, un modèle, c'est sa très sainte mère, la sainte Vierge, car sa vie se résume dans ce mot, adoration, car l'adoration est le service.
Remarquez, c'est elle qui a adoré en premier le Verbe incarné dans son sein, personne ne le savait, excepté l'archange. Certes, Notre Seigneur était bien servi dans le sein de Marie, jamais il n'a trouvé un ciboire, un vase d'or comme le cœur de Marie, est-ce que jamais le cœur d'un chrétien peut se comparer à celui de Marie ? Aussi il devait être content de son adoration plus que de celle des anges et des saints. Le prophète, parlant de Dieu, dit : Il a placé son tabernacle dans le soleil [Ps 18,5-6], la sainte Vierge était donc un tabernacle vivant. Puis elle a adoré jour et nuit. Ah ! elle ne dormait pas, si ses yeux semblaient se fermer, c'était pour être plus tranquille dans sa contemplation : Je dors, mais mon cœur veille [Ct 5,2]. Aussi Notre Seigneur y était si bien que, sans l'ordre de son Père, il aurait voulu y rester. Unissez donc vos adorations à celles de Marie, alors vous plairez au Père éternel.
Elle adore la première à Bethléem son divin fils, c'est elle qui baise ses pieds, mais comment ? Elle le fait avec un amour parfait de Vierge mère, un amour de dilection, comme parle le Saint-Esprit. Puis après viennent saint Joseph, les bergers, puis les fidèles. Mais Marie trace ce sillon de feu qui devait sillonner le monde. Comme Marie devait dire de belles choses, des choses divines puisqu'elle était dans un état d'amour que nous ne pouvons ni mesurer, ni sonder. Puis elle continue sa vie d'amour à Bethléem, elle l'adore dans sa vie cachée, puis dans sa vie miraculeuse, et sur le Calvaire elle adora et souffrit.
Remarquez le caractère de l'adoration de Marie, elle adore son divin fils comme il est, et son état devient le caractère de son adoration, donc jamais elle n'a eu la même adoration. Elle l'adore dans son sein, puis pauvre à Bethléem, travaillant pauvre à Nazareth, évangélisant, convertissant les pécheurs, elle l'adore sur le Calvaire, elle suit tous les sentiments de son divin fils, parce qu'ils lui étaient connus, et que son amour la mettait en rapport avec lui. Aussi, mes filles, on vous dit toujours : N'ayez qu'une adoration, qu'une vue, votre Seigneur et votre Dieu [cf. Jn 20,28], mais, variez vos adorations comme la sainte Vierge variait les siennes. Faites venir tous les mystères dans l'Eucharistie, comme faisait Marie, tous les mystères sont là sous un emblème, quoique ce ne soit pas par une forme de vie, ils y sont glorifiés, et le Sauveur les continue sur la terre.
Saint Pierre-Julien Eymard (PS 531,1)
Marie au Cénacle, Mère & Adoratrice : Notre-Dame du Saint-Sacrement
Que fait donc une mère ?…
Ce même 22 octobre 1864, le Père Eymard donna la prédication Que fait donc une mère ? précédemment publiée sur ce lien. Avec l'influence de la Vierge Marie dans la vie de S. Pierre-Julien Eymard & l'histoire de Notre-Dame du Saint-Sacrement.
De bonnes préparations à la Neuvaine…
Présentation de la Neuvaine à Notre-Dame du Saint-Sacrement : 26 mai - 3 juin 2018
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6