La dissipation d'esprit, de vie, le grand obstacle à la conversion (2/2)

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« La dissipation d'esprit, de vie, le grand obstacle à la conversion.

L'état de sainteté est un état où toutes les facultés de l'homme, tout son être en un mot, est dans l'ordre de Dieu, dans le service de son amour.

Son esprit est fidèle à la loi de Dieu, qu'il a toujours présente devant ses yeux, comme la règle de sa conduite. Son cœur est fidèle à la grâce de Dieu, dont il suit toutes les inspirations et tous les bons mouvements. Sa volonté est toujours soumise à la volonté de Dieu, à laquelle il s'attache comme à la vie.

Or pour correspondre à cette vie de sainteté, vous en voyez la condition essentielle, indispensable : celle d'être présent à soi-même, pour être présent et prêt à répondre à ses devoirs, à la grâce de Dieu qui passe, qui nous visite sans être annoncée, parce qu'un enfant de Dieu doit toujours être prêt à recevoir sa visite et ses ordres.

Eh bien, comment se perd cet état de sainteté, cette vie de foi, de fidélité, d'amour ? Eh bien, elle se perd comme on perd de vue ses demi-connaissances scientifiques, en ne les cultivant pas, on finit par les oublier, par en savoir à peine le nom. Elle s'éteint comme d'elle-même quand on ne l'alimente pas, comme l'amitié se refroidit, s'éteint bien vite quand on cesse d'avoir des rapports. Alors on oublie bientôt, on est vite indifférent, puis étranger et souvent ennemi.

Voilà l'histoire de la défection de la sainteté. Sa cause première et dernière, c'est la dissipation, c'est elle [1.] qui affaiblit dans le pécheur l'énergie divine des vérités de la foi, [2.] qui paralyse l'efficacité de tous les moyens de salut, [3.] c'est elle enfin qui nous retient esclave dans le triste état du péché.

[1.] Et d'abord c'est la dissipation qui affaiblit dans le pécheur l'énergie divine des vérités de la foi.

La vérité de Dieu, dit saint Paul, est vivante et efficace ; c'est un glaive à deux tranchants et qui atteint jusqu'au plus intime de l'âme [cf. He 4,12]. Elle renferme en elle-même toute la puissance de Dieu.

Aussi c'est cette divine vérité qui a éclairé et sauvé le monde…

Mais cependant l'efficacité de cette vérité divine est attachée au concours de l'homme. Il faut pour la rendre féconde que l'homme la dépose, la cache dans son cœur comme dans un cénacle pour l'étudier, la méditer à loisir, pour se la rendre intime, familière, personnelle comme le fruit de sa conception spirituelle, de son amour.

Ainsi faisaient les saints, et voilà pourquoi un nombre prodigieux s'enfonçaient dans les déserts, allaient se renfermer dans les cloîtres, dans ces solitudes et ces retraites profondes pour avoir plus de temps et de paix pour étudier et méditer la vérité de Dieu. Et c'est dans cette méditation divine qu'ils puisaient ces lumières extraordinaires, ces sentiments si nobles, si généreux et si saints qui en faisaient plutôt des anges que des hommes.

Ainsi agissait Marie, d'après saint Luc, qui conservait et méditait dans son cœur les actions et les paroles de Jésus son divin fils [Lc 2,51].

Les vérités de la foi sont comme le feu caché sous la cendre, il faut le découvrir pour l'avoir. Elles sont comme le grain qui veut être mis en terre, cultivé avec soin, entretenu jusqu'à sa maturité. Elles sont comme les aliments qui ne nourrissent salutairement l'homme que par une digestion naturelle…

La vérité de Dieu n'a donc qu'un ennemi, qu'un obstacle à son action : la dissipation, c'est-à-dire, cette disposition, cet état de l'esprit qui le jette dans une distraction étrangère, qui l'empêche par conséquent de voir cette vérité, d'entendre sa voix, d'en comprendre l'importance, d'en goûter la bonté et l'amour.

Un esprit distrait en face de ces vérités est comme un sourd-muet. Aussi rien ne le touche, rien ne le pénètre ; les vérités les plus évidentes et les plus fortes passent devant lui sans l'émouvoir ni le fixer ; ou s'il est impressionné, n'ayant pas une conviction profonde, elle éprouve bientôt le sort du grain qui tomba le long du chemin. La première distraction en enlève jusqu'au souvenir dans son cœur.

À l'oubli succède bientôt l'ignorance, mais une ignorance vicieuse qui fait un mélange monstrueux de la vérité et de l'erreur ; des maximes fausses, des passions avec quelques maximes de l'Évangile ; ignorance difficile à éclairer parce qu'elle fausse la conscience, l'esprit et la raison. Aussi rien de plus difficile à ramener à la foi qu'un chrétien ignorant et orgueilleux.

Souvent l'homme dissipé ajoute à l'ignorance de la vérité, le dégoût, puis le mépris, puis l'indifférence. C'est comme la dernière apostasie de la foi. »

Saint Pierre-Julien Eymard (PG 192,6)

Prière de la communauté

ÂME DU CHRIST / ANIMA CHRISTI – Vidéo pour chanter : https://youtu.be/g8qOI_SH3eo

ÂME DU CHRIST Âme du Christ, sanctifie-moi Corps du Christ, sauve-moi Sang du Christ, enivre-moi Eau du côté du Christ, lave-moi Passion du Christ, fortifie-moi Ô bon Jésus, exauce-moi Dans tes blessures, cache-moi Ne permets pas que je sois séparé de Toi De l'ennemi, défends-moi À ma mort, appelle-moi Ordonne-moi de venir à Toi Pour qu'avec tes saints je Te loue Dans les siècles des siècles Ainsi soit-il. Ancienne prière reprise par Saint Ignace de Loyola Prière finale des Exercices spirituels ANIMA CHRISTI – Vidéo pour chanter : https://youtu.be/g8qOI_SH3eo – Ref/ Anima Christi, sanctifica me. Corpus Christi, salva me. Sanguis Christi, inebria me. Aqua lateris Christi, lava me. 1. Passio Christi, conforta me. O bone Jesu, exaudi me. Intra vulnera tua absconde. 2. Ne permittas a te me separari. Ab hoste maligno defende me. In hora mortis meae voca me. 3. Et iube me venire ad te, Ut cum Sanctis tuis laudem te. Per infinita saecula saeculorum.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Saint Pierre-Julien Eymard – Prophète de l'Eucharistie

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