« Mais Jésus, poussant un grand cri, expira.» (Mc 15, 37) - J1

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Suite à notre enquête, 63% des personnes qui y ont répondu souhaitent que les publications aient lieu 3 jours de suite, ce qui sera fait à partir d'aujourd'hui. Vous pouvez effectuer cette mini-retraite le jour où vous la recevez ou en espaçant les jours. Bref à votre rythme car le temps de Dieu n’est pas le nôtre !

 A noter, pour simplifier nos écrits, nous parlerons souvent des grands-parents mais les personnes célibataires, religieux, consacrés ou prêtres peuvent aussi considérer nos propositions ou questions car ils peuvent côtoyer des jeunes au travers de leurs visites, les soignants ou en relation avec leurs neveux et nièces.

Nous sommes désormais en Carême, en chemin de conversion, de purification. Placés au désert 40 jours comme Notre Seigneur l’a lui-même été. Ce mois-ci, nous vous proposons de considérer la Mort. Au travers de la Bible, de la Mort du Christ en Croix et de celle de Saint Joseph, vous pourrez ainsi avancer sereinement vers le moment de notre propre mort. Car tel est notre destin à la suite de Dieu lui-même mort pour nous sauver.

Jour 1              La mort selon la Bible

La mort est un sujet qui se décline tout au long de la Bible. Dans l’Ancien testament, n’y-a-t-il pas des assassinats, des guerres, des décès à un âge avancé ? Et dans le Nouveau Testament, Dieu fait Homme n’est-il pas mort lui-même ? Et les Apôtres à sa suite ? Jetons aujourd’hui un regard sur la Mort. Pour cela, nous vous proposons de contempler une mort qui aurait pu être considérée comme parfaite : celle de Saint Joseph. En effet, il était entouré de Marie, son épouse Vierge Immaculée, et de son fils adoptif, Jésus Christ. Que demander de mieux pour chaque Homme ?

 

« Même s’il meurt avant l’âge, le juste trouvera le repos. La dignité du vieillard ne tient pas au grand âge, elle ne se mesure pas au nombre des années. Pour l’homme, la sagesse tient lieu de cheveux blancs, une vie sans tache vaut une longue vieillesse. Il a su plaire à Dieu, et Dieu l’a aimé ; il vivait au milieu des pécheurs : il en fut retiré. Il a été enlevé, de peur que le mal ne corrompe sa conscience, pour que le mensonge n’égare pas son âme. Car la fascination du mal fait perdre de vue le bien, le tourbillon de la convoitise trouble un esprit sans malice. Arrivé au but en peu de temps, il a parcouru tous les âges de la vie. Parce qu’il plaisait au Seigneur, celui-ci, sans attendre, l’a retiré d’un monde mauvais. Les gens voient cela sans comprendre ; il ne leur vient pas à l’esprit que Dieu accorde à ses élus grâce et miséricorde, et qu’il intervient pour ceux qui lui sont fidèles. (Sg 4, 7-15)

 

L’AURORE DU CHARPENTIER – Olivier Le Gendre – Le Charpentier p. 133-142

« Tous les trois le savent ; ce jour-là sera le dernier, le dernier des jours où ils auront été tous les trois. Le charpentier s’en va, il s’apprête à les quitter, à les laisser seuls. Il va mourir ce jour-là, qui ne fera pas date dans l’histoire des hommes, ne s’inscrira dans aucun registre. Il va s’effacer, ce qui est un drôle de mot pour dire que quelqu’un va mourir, mais cela va bien au charpentier, cette façon de quitter le monde, comme un homme sans importance dont il n’y a pas lieu de se préoccuper. Joseph n’a d’importance que pour son fils et pour Marie ; il n’a vécu que pour eux, il va mourir seulement pour eux. Ils sont là tous les trois, et pour la dernière fois.

La nuit déjà est avancée, et ils ne dorment pas. Ce sont les dernières heures, celles qui précèdent l’aurore, ce moment qui est le moment du charpentier, celui qu’il préfère, qui lui appartient et exprime le mieux l’état de son âme. […] Le charpentier a connu de nombreux aurores. Celles sans un nuage, de totale limpidité, passant sans effort du bleu le plus sombre aux oranges flamboyants, avant de revenir aux bleus limpides, les bleus ciel d’un ciel clair que le soleil respecte encore. Et ces aurores que les nuages masquent de leurs masses violettes entre lesquelles elles cherchent un chemin libre pour leurs rayons de lumière. Et celles des matins de pluie qui semblent gagner contre la nuit, mais sont bien vite contraintes à se retirer, laissant un jour triste, comme si elles avaient renoncé à chasser l’obscurité. […]

Le charpentier n’a jamais su quelle serait au juste la route, ni ce qu’il deviendrait en disant oui. Jamais on ne sait ce que seront l’aurore et le jour, seulement qu’ils viendront assurément. Jamais on ne connaît les conséquences des oui, on fait seulement confiance, en tremblant un peu parfois, et on découvre au fur et à mesure, on apprend, et on n’arrête pas d’ajouter des oui au premier prononcé, même si parfois le non se voudrait le plus fort. […] En cette nuit, une fois de plus pour le charpentier, le jour va se lever. Il a fini son apprentissage, a fait le tour de toutes les aurores. […] Le charpentier ne survivra pas à cette aurore ; son jour à lui sera ailleurs. Tous les trois le savent. Le charpentier s’éloigne d’eux. L’aurore commence à éclairer la pièce ; le charpentier ne voit plus Marie ni son fils, il s’est tourné vers Celui qui l’a envoyé, et lui parle silencieusement comme il l’a fait tant de fois depuis que le sourire de Marie l’a conduit à être le père de son Fils. Il lui parle, et c’est comme une prière qui n’a pas besoin d’être prononcée ni d’être entendue par les oreilles des hommes. […]

Le charpentier ouvre une dernière fois les yeux ; son regard rencontre celui de son fils. A travers les larmes qu’il discerne dans les yeux du jeune homme, il lit ce que celui-ci ressent, il comprend qu’il a entendu sa prière silencieuse adressée au Père qui l’avait fait naître, qu’elle l’a rejoint en même temps qu’elle montait vers le ciel. Il perçoit dans les yeux de celui qu’on appellera le Messie le tremblement qui agite son âme, loin derrière son regard, et bien qu’il soit totalement immobile. Le charpentier juge ce tremblement pour ce qu’il est : son fils a entendu dans la prière de son père la confirmation qu’il cherchait, la confirmation de sa nature, de son appel, la reconnaissance par son père de la terre qu’il était Fils du ciel.

Le charpentier étend le bras, pose sa main sur l’épaule de son fils, geste d’apaisement et de promesse en même temps, talisman pour la vie qui continue sans lui, geste de force donnée. Le jeune homme reçoit et l’apaisement et la force, la promesse et la vie qu’ils lui apportent ; il les reçoit comme le dernier cadeau du charpentier, et son âme en est éclairée.

Un court moment se passe, la main du père n’a pas quitté l’épaule de son fils. Puis, le jeune homme lève à son tour sa main et la pose sur la joue de son père. Elle y recueille son dernier souffle. L’homme-Dieu offre à son Père du ciel l’âme de son père de la terre en même temps qu’il lui offre sa vie à lui et ses larmes d’enfant orphelin. »

 

Poser un geste, méditer, prier, offrir

Nous vous proposons de faire un retour sur le passé, non pour être mélancolique sur ce qui a disparu, mais pour retrouver toutes les aurores de votre vie, les aurores chatoyantes comme les plus sombres ou les plus orageuses. Après, nous vous proposons de les offrir au Seigneur, en action de grâce. A l’image de Saint Joseph, regarder Notre Seigneur, lui offrir ce que nous sommes et, à l’heure de notre mort, remettre en ses mains notre souffle.

 

Prière à Saint Joseph pour avoir une bonne mort

Grand Saint Joseph,

  qui êtes le modèle,

  le patron et le consolateur des mourants,

  je vous demande aujourd'hui

  votre protection pour le dernier instant de ma vie,

  pour ce moment terrible

  où je ne sais si j'aurai la force

  de vous appeler à mon aide.

  Faites, je vous en conjure,

  que je meure de la mort des justes.

  Mais afin que je puisse espérer

  une si grande grâce,

  obtenez-moi de vivre, comme vous,

  en la présence de Jésus et de Marie

  et de ne jamais blesser leurs regards

  par la tache hideuse du péché.

  Que je meure, dès ce moment,

  à moi-même, à mes passions,

  à mes désirs terrestres,

  à tout ce qui n'est pas Dieu,

  afin de vivre uniquement

  pour celui qui a donné sa vie pour moi.

  Jésus, Marie, Joseph,

  assistez-moi dans mes derniers moments,

  soutenez-moi,

  défendez-moi contre les assauts du démon

  et accordez-moi d'expirer saintement

Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

Merci ! 64 personnes ont prié

3 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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La vieillesse, temps de vie, temps de Dieu

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