À Paray-le-Monial : Fête du Cœur Eucharistique de Jésus : 22 juin 2023

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Il existe deux cultes du Cœur de Jésus, reconnus, encouragés par l'Église,
deux cultes qui mettent en lumière l'Amour de Jésus,
deux cultes qui ne font pas double emploi et qu'il ne s'agit ni d'opposer
ni de confondre : le culte du Sacré-Cœur et le culte du Cœur Eucharistique.

Le Cœur Eucharistique de Jésus est fêté
le Jeudi après le Vendredi du Sacré Cœur.

La Fête du Cœur Eucharistique de Jésus : Jeudi 22 juin 2023

Cette dévotion, qui a disparu après la Seconde Guerre Mondiale (1939-45), était florissante dans les années 1930.
On en retrouve la trace dans des écrits des années 1930, par exemple chez Gabrielle Bossis, grande amante du Cœur de Jésus, en 1938 (LUI et moi, Œuvre complète de Gabrielle Bossis, Éditions Rassemblement à son Image, p. 70).

Mais les papes Pie IX et Léon XIII l'avaient encouragée. Puis, Benoît XV avait instauré la fête du Cœur Eucharistique de Jésus, le Jeudi suivant la fête du Sacré Cœur.

C'est Sophie Prouvier qui a été l'instigatrice, la pionnière de cette dévotion grâce aux deux révélations au Tabernacle, à Besançon, dans la chapelle de l'Hôpital Saint-Jacques où elle était en formation pour apprendre à devenir supérieure de l'Institut qu'elle fonda ensuite.
Jésus lui dit simplement depuis le Tabernacle de la Chapelle Notre-Dame du Refuge :

  • le 22 janvier 1854 :

« Mon Cœur Eucharistique. »

  • Puis, le 1er septembre 1854 :

« C'est mon Cœur Eucharistique, fais-le connaître, fais-le aimer.

Emblème ou blason spirituel du Cœur Eucharistique de Jésus
dessiné par ©Sandrine Treuillard – le 19 mars 2022 – Saint Joseph.

Le Cœur Eucharistique de Jésus à Paray-le-Monial

Lors de ma retraite en mai 2022, à la Visitation de Paray-le-Monial où Marguerite Marie Alacoque avait vu Jésus au Sacré Cœur lui demander d'instaurer Sa Fête, une sœur visitandine m'apprit que lors de la Fête du Cœur Eucharistique de Jésus, c'était grande ferveur à Paray, avec des processions. Ceci conforta mon intuition quant à la mosaïque de la Chapelle La Colombière : érigée en 1930, les mosaïques furent mises en place en 1932.

C'est celle de la porte du Tabernacle du Maître-autelque la main gauche de la Vierge, plus haut, désigne – sa main droite désignant Jésus au Sacré Cœur sur le trône – qui est la clef pour comprendre la présence du culte du Cœur Eucharistique de Jésus à Paray-le-Monial. Focus sur le visage de Jésus priant le Père devant ses disciples, ce qu'on appelle la Prière sacerdotale de Jésus, en Jean 17, le Jeudi de la Sainte Cène. Entre ses doigts, paumes vers le Ciel, son Cœur brûlant d'Amour est rendu visible.

Jésus instituant l'adorable sacrement de l'Eucharistie

           Cet acte souverainement important de la vie de Jésus demandait un culte spécial :

• La dévotion au Sacré Cœur adore en lui d'une manière générale l'amour
de Jésus-Christ donnant à l'homme tous les bienfaits du salut ;

• Le culte de l'Eucharistie adore et glorifie le corps et le sang de Jésus,
présents sous le voile des espèces sacramentelles ;
il a pour objet la Personne même du Sauveur dans son état sacramentel


La dévotion au Cœur Eucharistique s'adresse spécialement à un acte particulier de cette Personne adorable :

« à l'amour de Jésus-Christ instituant l'Eucharistie, pour rester avec nous, nous donner son corps en nourriture et son sang en breuvage, pour s'immoler sur l'autel d'une manière non sanglante et fonder ainsi l'unité de l'Église. » 

[De cultu eucharistici explicatio dogmatica, par le P. Albert Lepidi, O.P., Rome, 1905, p. 10 ; opuscule réédité par le P. Hugon (Paris, Téqui)]

            Le Cœur de Jésus nous donnant l'Eucharistie est appelé eucharistique, comme l'air pur qui rend la santé est appelé un air sain.


Peinture du chœur de l'église du Cœur Eucharistique de Jésus – Paris 20e
Par Pauline Caspers (1865-1946) – 1938.

Un culte spécial pour l'acte de dilection suprême du Christ

            On le voit, cette dévotion s'inspire surtout du mot de saint Jean (13,1) : 

« Avant la fête de la Pâques, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin. »

            Cet acte de dilection suprême, oublié de tant de chrétiens, demandait un culte spécial, fait d'action de grâces, d'adoration intérieure, de réparation et de supplication. Notre-Seigneur l'a fait comprendre à certaines âmes chaque jour plus nombreuses.

            Les paroles de saint Jean-Baptiste restent, hélas ! toujours vraies : 

« Au milieu de vous, il y a quelqu'un que vous ne connaissez pas » (Jean 1,26). 

C'est ce que nous rappelle l'admirable prière dont les Élévations sur la prière au Cœur Eucharistique de Jésus de Sophie Prouvier contient le commentaire :

« Cœur délaissé, – Cœur oublié, – Cœur méprisé, – Cœur outragé, – Cœur méconnu
des hommes. »

            Et pourtant Notre-Seigneur ne pouvait davantage s'incliner vers nous, davantage s'unir et se donner à nous. Essayons de mesurer, si possible, l'étendue des grâces qu'il accorde à tous, à la sainte messe, dans la sainte communion, dans la visite au Saint-Sacrement, lorsque les âmes ne résistent pas à ses prévenances divines. C'est ce que nous dit cette prière :

« Cœur aimant nos cœurs, – Cœur patient à nous attendre, – Cœur pressé de nous exaucer, – Cœur désirant qu'on le prie, – Cœur foyer de nouvelles grâces. »

            Particulièrement les âmes généreuses qui aspirent humblement à l'intimité de l'union divine par l'Eucharistie, doivent avoir cette dévotion. Elles surtout doivent pénétrer le sens de cette prière :

« Cœur silencieux voulant parler aux âmes, – Cœur doux refuge de la vie cachée, – Cœur maître des secrets de l'union divine, – Cœur de celui qui dort, mais qui veille toujours, – Cœur eucharistique de Jésus, ayez pitié de nous. »

            L'âme qui entend le sens profond de ces paroles doit s'unir à Notre-Seigneur par de ferventes communions, par une fidèle oraison ; elle doit lui porter un cœur droit, l'abnégation des joies sensibles dans la dévotion, surtout l'humilité et la charité. Ainsi elle pourra dire sincèrement ce qu'on lit en cette belle prière :

« Jésus-Hostie, je veux vous consoler, … je veux m'oublier pour penser à vous, être oublié et méprisé pour l'amour de vous. Faites que je soulage ainsi votre soif de mon salut, votre soif ardente de ma sainteté, et que, purifié, je vous donne un pur et véritable amour. »

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Quatorzième Élévation

Cœur désirant qu'on le prie :
La louange divine

I

Réflexion. – Le désir d'accéder à une demande révèle un grand amour et un cœur doublement généreux, qui, non content de donner, prévient celui qui doit le prévenir, afin de donner plus vite ; c'est en outre une grande humilité. Jésus s'incline vers nous, et c'est en quoi consiste l'humilité de Dieu. Mais c'est moins la prière de supplication que celle de louange qui est ici l'objet du désir de Jésus.

II

            Jésus – Vous qui bénissez le Seigneur, relevez sa grandeur autant que vous le pourrez, car il est au-dessus de toutes louanges, et fortifiez-vous de plus en plus, afin de ne pas vous lasser, car vous ne comprendrez jamais ce qu'il est et ce qu'il mérite. Que votre prière soit continuelle. Venez, adorons-le, car mon Père est aussi votre Père dans les cieux. Priez avec moi, par moi et en moi, afin que votre hommage lui soit agréable.

            Que son nom soit sanctifié, comme il doit l'être ; que tous les hommes le connaissent et proclament son nom trois fois saint. Il ne règne pas dans tous les cœurs, hélas ! Ah ! demandez que ce règne arrive et qu'il étende ses bienfaits sur toute la terre ; que les nations se convertissent à la foi et mon Église, mon épouse, règne aussi triomphante à côté de moi ; que tous les hommes soient frères et ne forment entre eux qu'un cœur et qu'une âme pour aimer et louer le Seigneur tout-puissant. Avec toutes les créatures, publiez ses grandeurs, et vous qui avez une âme créée à son image, manifestez sa gloire par la sagesse de votre conduite. Que sa volonté suradorable et infiniment sage soit accomplie avec allégresse de l'orient à l'occident, comme dans l'étendue des cieux, car il est le souverain monarque de l'univers. Et maintenant ce qu'il faut louer de toutes vos voix et de tout vos cœurs, ce qu'il faut exalter nuit et jour avec transport, avec incessante action de grâce et perpétuelle adoration, c'est la donation suprême de ce pain vivant descendu du ciel, de ce pain quotidien de vos âmes, pétri de mon sang divin et qui est ma chair, lequel vous a été donné par mon Père, lui dont le nom est grand parmi les nations et pour qui est offerte en tous lieux, depuis le lever du soleil jusqu'à son coucher, une oblation pure.

III

            L'âme – Seigneur, vous m'avez appris la louange et la supplication ; ah ! que j'aime redire après vous cet hymne à la charité envers votre Père et envers vos créatures ! Est-il de plus beaux modèles, de plus abondants sujets d'oraison que cette oraison même du Seigneur ? Vous voulez, ô Jésus, que notre prière soit constante, non seulement à cause de l'impérieux besoin où nous sommes de votre continuelle assistance, mais aussi parce que votre auguste présence au milieu de nous l'ordonne. Ah ! Jésus-Hostie, quand vous êtes là, mêlé en quelque sorte à la fange de notre bas séjour, nous pouvons oublier le prosternement perpétuel dans lequel doivent nous plonger comme invinciblement l'admiration et la reconnaissance, comme aussi la réparation pour l'oubli d'un aussi grand devoir ! Mais vous êtes bon, ô Jésus, vous savez que les misérables assujettissements de cette vie mortelle imposent aussi des devoirs qui nous retiennent longtemps loin de vos temples, et nous ne pouvons pas prier toujours au saint lieu où votre Corps Eucharistique a pris sa résidence ; mais votre Cœur s'est-il imposé des bornes ? De même que mon corps loin de votre sanctuaire ne retient pas mon cœur fixé en vous par la volonté, de même, ô Jésus, votre Cœur me suit et il entend la prière secrète que mes lèvres ne murmurent pas. Les substances douées d'une grande force d'expansion brisent leur contenant ; mais vous qui renfermez toutes les propriétés, vous, ô Jésus, vous ne brisez rien, vous dilatez, et vos œuvres s'accomplissent avec douceur ; les parois du tabernacle vous contiennent sans vous restreindre ; votre substance glorifiée pénètre et emplit tous les milieux. Quand vous dites : Viens, et que rien ne l'arrête, je dois m'élancer ; mais quand le devoir s'impose, c'est vous-même qui venez… vous traversez l'espace, et comme le parfum qui remplit l'air que je respire, vous êtes là, et par votre grâce mon sacrifice devient un sacrifice d'agréable odeur. Votre Cœur Eucharistique reçoit ainsi un hommage perpétuel, c'est pour cela que chacun de nous peut l'accomplir toujours en tous lieux et sous toutes les formes. Mais, ô Jésus, votre Père ne vous a-t-il pas glorifié le premier dans votre Eucharistie ? – Cette gloire n'est-elle pas la première parole qui soit sortie de vos lèvres encore teintes de votre propre sang, aussitôt après la Cène : « Maintenant le Fils de l'homme est glorifié : Nunc clarificatus est Filius homini[i]. » 

            Quel sacrifice d'immolation avant votre mort au Calvaire était plus digne de son amour glorificateur que votre Eucharistie, puisqu'elle était votre immolation sans fin devançant et continuant le sacrifice de la Croix ! Oh ! qui saura jamais quels ineffables rayons de paternelle tendresse enveloppent cet incomparable Fils dans son linceul sacramentel ! et quels accents d'amour filial s'en élèvent !… Fermons les yeux et abîmons-nous dans cet infini, ô Père, ô Fils, ô Saint-Esprit ! ô Trinité et unité ! Ô Jésus, ô Hostie sacrée !


(Quatorzième ÉlévationCœur désirant qu'on le prie : La louange divine)

 

[i] Cf. Jn 23,31.

   

Prière de la communauté

ÉLÉVATIONS de SOPHIE PROUVIER (1817-1891) – Mère Marie de l'Eucharistie

ÉLÉVATIONS SUR LA PRIÈRE AU CŒUR EUCHARISTIQUE DE JÉSUS Cœur Eucharistique de Jésus, doux compagnons de notre exil, je vous adore. Cœur Eucharistique de Jésus, Cœur solitaire, Cœur humilié, Cœur délaissé, Cœur oublié, Cœur méprisé, Cœur outragé, Cœur méconnu des hommes, Cœur aimant nos cœurs, Cœur suppliant qu'on l'aime, Cœur patient à nous attendre, Cœur pressé de nous exaucer, Cœur désirant qu'on le prie, Cœur foyer de nouvelles grâces, Cœur silencieux voulant parler aux âmes, Cœur doux refuge de la vie cachée, Cœur maître des secrets de l'union divine, Cœur de Celui qui dort, mais qui veille toujours. Cœur Eucharistique de Jésus, ayez pitié de nous. Jésus-hostie, je veux vous consoler, Je m'unis à vous, je m'immole avec vous, Je m'anéantis devant vous, Je vais m'oublier pour penser à vous, Être oublié et méprisé par amour pour vous, N'être compris, n'être aimé que de vous. Je me tairai pour vous entendre et me quitterai pour me perdre en vous. Faites que je soulage ainsi votre soif de mon salut, votre soif ardente de ma sainteté, et que, purifié, je vous donne un pur et véritable amour. Je ne veux plus lasser votre attente : prenez-moi, je me donne à vous. Je vous remets tout mon agir, mon esprit pour l'éclairer, mon cœur pour le diriger, ma volonté pour la fixer, ma misère pour la secourir, mon âme et mon corps pour les nourrir. Cœur Eucharistique de mon doux Jésus dont le sang est la vie de mon âme, que je ne vive plus, mais que vous viviez seul en moi. Ainsi soit-il.

3 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Cœur Eucharistique de Jésus - De Besançon à Paray-le-Monial

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