L’avent n’est pas l’ « avant » : c’est un processus, une attente, suivie d’une arrivée – un ad-venir - et d’une présence (παρουσία ou parousie).

 

Le Christianisme ne l’a point inauguré, déjà, dans la Rome républicaine, le consul vainqueur rentrant victorieux dans la ville éternelle, recevait les acclamations du peuple assemblé pour célébrer son triomphe. Sous l’empire, on parlera d’Adventus augusti lors de l’entrée de l’empereur – païen puis chrétien - dans une cité. A l’est hellénophone de l’empire, le grec utilise le mot ἐπιφάνεια, épiphanie ; car l’apparition impériale s’apparente à une manifestation divine. L’Adventus dei désignant, dans l’antiquité païenne, l’ « invitation » d’un dieu étranger à Rome et finalement l’entrée spectaculaire de la divinité dans sa nouvelle résidence.

 

Rapporté au Christ, le premier avènement n’était pas, au sens strict, un Adventus, en ce que il n’avait rien de triomphal : une naissance discrète dans la plus complète solitude. Par contre, l’épisode des Rameaux, où Jésus entre à Jérusalem acclamé par les foules, justifie, lui, parfaitement le vocable. Quant au second et dernier avènement (cf. Matt 24,3 « et quod signum adventus tui ? » = et quel sera le signe de ton avènement ?), la suite de Matthieu (24, 30-31) est très explicite : « Alors le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre ». Tous les éléments de l’Adventus se trouvent ici réunis : grand rassemblement – humain et angélique – pour fêter le Dominus, le Maître ; éclat (= gloire aux sens littéral et métaphorique du terme) ; survenue spectaculaire de l’attendu.

 

Dans les Eglises d’orient, la préparation du premier Adventus se veut joyeuse, mais, en même temps, grave : c’est le « petit » carême – par référence au « grand », celui qui précède Pâques – symbolisant la période vétérotestamentaire, qui, pour les Chrétiens, constitue un – long, très long - préliminaire tourné tout entier vers l’évènement de la Nativité.

 

Bon début d’avent à toutes et à tous !