Connaissez-vous Frère Albert Chmielowski ?

Si ce n’est pas le cas, je vous invite à le rencontrer dans vos prières pour notre communauté, dans le mystère de la communion des saints.

« Sans amour, l’aumône est amère, le pain sans saveur, l’assistance la plus soigneuse pénible. Il faut être bon comme le pain et se laisser manger par le pauvre ».

  • Contexte : De 1795 à 1918, la Pologne a été rayée de la carte et les États voisins (Prusse, Autriche et Russie) se sont appropriés son territoire. Adam Chmielowski est ainsi né en Russie.

  • « Je dois ma vie aux pauvres, il est juste que je la leur rende »

A sa naissance, ses parents, inquiets pour sa santé, invitent des mendiants installés sur les marches de l’église à le tenir avec ses parrains et marraines sur les fonts baptismaux afin d’attirer sur l’enfant « la bénédiction du pauvre ». Ils ont incontestablement obtenu cette grâce et l’enfant fut en bonne santé.

  • « L’essence de l’art, c’est l’âme qui s’exprime dans un style »

Attiré par la peinture, il fréquente différentes académies des Beaux-Arts. C’est un artiste exigeant, d’abord peu reconnu qui tenu à garder une certaine singularité : « Peignez donc à votre propre manière, et non à la manière de… »

C’est un artiste prolifique, mais dont l’œuvre a largement disparu. En évoluant dans l’art, il découvre l’art sacré et voulut plus que jamais concilier la Foi et l’Art : « Si j’avais deux âmes, je peindrais avec l’une, et je ferais le reste avec l’autre, mais puisque je n’en ai qu’une, il a bien fallu que je choisisse ce qu’il y a de plus important ». 

Voici ci-dessous, un œuvre peint de sa main, réputée (Ecce homo de Adam Chmielowski) :

  • « Quand on veut redresser une table boiteuse, cela ne sert à rien de l’accabler de poids lourds, ce qu’il faut, c’est se baisser et la réparer par en bas. Il en est de même de la misère humaine. Pour sauver les misérables, il ne faut pas les accabler de remontrances, ni leur faire la morale tout en étant rassasié et bien vêtu, il faut se baisser et descendre plus bas encore, devenir encore plus misérable. »

« Pauvre, parmi les pauvres » à l’instar de Saint Damien de Molokai. Il vit la colocation en s’installant dans un lieu de grande misère et se fait un abri avec des personnes de la rue. Il est persuadé qu’on rejoint le pauvre en habitant et en s’installant avec lui. Il opte pour une pauvreté radicale : cette radicalité évangélique fait son succès. Il prie Saint François, Saint Vincent de Paul et Saint Jean de la Croix.

  • L’implication sociale et les lieux d’accueil

Le jour de la Toussaint 1888, Fr Albert signe un contrat avec la ville de Cracovie qui accepte de mettre à disposition un local pour abriter et restaurer les pauvres (la municipalité constate avec bonheur la baisse de la délinquance). Peu à peu, d’autres municipalités font appel à Frère Albert pour initier ce type de démarche sur leur territoire. Les refuges se multiplient. Toutefois, conscient que ses frères et sœurs ne peuvent se donner sans être préalablement profondément ressourcés, il fonde une thébaïde à Kalatowki, où les frères peuvent mener pour un temps une vie érémitique, et les sœurs observent la règle du carmel dans un ermitage très austère.

Cette conception rejoint la doctrine sociale de l’Église dont Léon XIII définit les bases dans rerum novarum et le Pape François la continue d’une certaine façon avec l’écologie intégrale dans Laudato Si. Une écologie touchant la vie quotidienne fait de petits et simples gestes pour rompre l’égoïsme et donner une « culture du soin » à l’autre et aux choses. Penser un « bien commun » qui considère l’immense dignité du pauvre dans une « culture de protection et d’attention » face à la globalisation de l’indifférence, du relativisme et de l’immanence « bien-être »  aujourd’hui constatés comme source philosophique.

Le frère Albert meurt le jour de Noël 1916 après de grandes souffrances (cancer de l’estomac) mais dans une grande paix intérieure. Ses contemporains (dont son archevêque) demandent qu’il soit reconnu “sancto subito” : Mgr Nowak, coadjuteur de Cracovie, déclare pour ses obsèques : « loin de prier pour son âme, il faut invoquer son intercession, car certainement il jouit au Ciel de son bien-aimé Jésus qu’en ce monde il a si ardemment chéri ». Il a été canonisé par Jean-Paul II le 12 novembre 1989.

En complément :

Prière de la communauté

Misericordes Sicut Pater

Seigneur Jésus, tu as voulu te faire pauvre, donne-nous des yeux et un cœur pour les Pauvres ; pour que nous puissions te reconnaître en eux, dans leur soif, leur faim, leur solitude et leurs misères. Suscite dans nos communautés l’unité, la simplicité, l’humilité et le feu de la charité. Donne-nous la force de Ton Esprit pour être fidèles à pratiquer ces vertus, pour que nous puissions Te contempler et Te servir dans les Pauvres et qu’un jour nous soyons unis à Toi, avec eux dans Ton Royaume. Que Notre Dame de Fatima sous son manteau et par son cœur immaculé sois la source de joie et la paix, pour les petits. Amen. Alléluia !

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3 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Prions avec les gens de la rue, les exclus et les prisonniers

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