Aperçu schématique des états d’oraison

Image de la publication

1) Oraison de recueillement

 

«Il s’agit d’un «recueillement qui me semble, lui aussi, surnaturel, il ne consiste pas à rester dans l’obscurité les yeux fermés, ni en quoi que ce soit d’extérieur puisque sans le vouloir on ferme les yeux et on désire la solitude ; il semble qu’on construise sans artifice l’édifice de l’oraison dont j’ai parlé, car ces sens et ces choses extérieures paraissent perdre peu à peu leurs droits et l’âme reprendre les siens, qu’elle avait perdus. On dit que l’âme entre en elle-même ; on dit aussi qu’elle monte au-dessus d’elle-même.» [1]

 

2) Oraison de quiétude

 

[L’oraison de quiétude] «pourrait se caractériser comme une emprise de Dieu sur les facultés de l’âme. Dieu capte le cœur, c’est-à-dire la volonté, de sorte que l’âme ait, selon les paroles d’un cantique connu, “les yeux tournés vers l’Hôte intérieur, sans rien vouloir que cette présence”. Rien d’autre ne l’intéresse que ce Dieu vivant devant qui elle se tient. Mais ceci n’empêche pas que son intelligence continue de discourir en présence du Seigneur, ni son imagination de trotter […] Parfois aussi l’emprise du Seigneur s’étend à ces dernières. […] Mais ce qui distingue ces choses des formes supérieures d’oraison surnaturelle, c’est qu’elles ne suspendent pas le fonctionnement des puissances et qu’en conséquence la personne ne perd conscience ni de soi, ni de son environnement.» [2]

 

3) Oraison d’union simple

 

«On pourrait définir l’oraison d’union comme une grâce par laquelle Dieu s’empare de l’être jusqu’au fond et le plonge si l’on peut dire totalement en Lui. Du coup, toutes les activités du psychisme sont suspendues et, par voie de conséquence, l’âme perd conscience d’elle-même et de son environnement. […] Ainsi l’oraison d’union, quand Dieu l’accorde est, de soi, extatique, même si Dieu peut faire, par la suite, que le psychisme y fonctionne encore.» [3]

 

4) Oraison d’union extatique

 

«Deux éléments constituent cette union : l’absorption de l’âme en Dieu et la suspension des sens… c’est parce que l’âme est complètement absorbée en Dieu que les sens extérieurs semblent rivés sur lui ou l’objet qu’il manifeste […] Il y a trois phases principales dans l’extase : l’extase simple, le ravissement et le vol de l’esprit. a) L’extase simple est une sorte de défaillance qui se produit doucement, et cause à l’âme une blessure douloureuse et délicieuse en même temps : son Epoux lui fait sentir sa présence, mais pour un temps seulement ; or elle voudrait en jouir constamment, et souffre de cette privation. Le ravissement s’empare de l’âme avec impétuosité et violence, si bien qu’on ne peut y résister. On dirait un aigle puissant vous emportant sur ses ailes : on ne sait où l’on va. Malgré le plaisir qu’on éprouve, la faiblesse naturelle cause, dans les commencements, un sentiment de frayeur. […] Au ravissement succède le vol de l’esprit, qui est si impétueux qu’il semble séparer l’esprit du corps, et qu’on ne peut lui résister. L’âme, dit Ste Thérèse [4], “se croit transportée tout entière dans une autre région, fort différente de celle où nous vivons ; elle y voit une lumière nouvelle et bien d’autres choses, si dissemblables de celles d’ici-bas qu’elle n’eût jamais réussi à se les figurer, quand elle y eût employé sa vie entière. Parfois elle se trouve instruite en un instant de tant de choses à la fois, qu’eût-elle travaillé de longues années à les agencer à l’aide de l’imagination et de l’intelligence, elle n’aurait pu en produire la millième partie”» [5]

 

5) L’union transformante

 

«Après tant de purifications, l’âme arrive enfin à cette union calme et durable qu’on appelle union transformante et qui semble être le dernier terme de l’union mystique, la préparation immédiate à la vision béatifique. […] Ses principaux caractères sont l’intimité, la sérénité, l’indissolubilité. C’est parce que cette union est plus intime que les autres qu’elle s’appelle mariage spirituel ; entre époux plus de secrets : c’est la fusion de deux vies en une seule. Or telle est l’union qui existe entre l’âme et Dieu.» [6]

 

Notes

[1] Thérèse d’Avila, Le Château intérieur, Quatrièmes demeures, chapitre III, 1. 2., in Œuvres complètes, trad. Française : Marcelle Auclair, Desclée de Brouwer, Paris 1967, p. 917.

[2] Père Jean Abiven, o.c.d., Thérèse d’Avila, qui es-tu ?, Editions du Carmel, 1999 – Chapitre V. Maîtresse d’oraison, p. 155.

[3] Id. Ibid., p. 156.

[4] Thérèse d’Avila, Œuvres complètes, Le Château intérieur, Sixièmes Demeures, ch. V, p. 977.

[5] Tanquerey, Adolphe (1854-1932), Précis de théologie ascétique et mystique, 4e édition, Paris, 1924. Ce livre, épuisé, a été mis en ligne dans son intégralité par Edition Catholique du Net pour Internautes, 2003 (http://eti.martin.free.fr/la-mystique/la-mystique- contemplative.htm). Le passage cité ici figure dans la Seconde Partie de l’ouvrage de Tanquerey: Les trois voies. Livre III : De la voie unitive. Chapitre II : De la contemplation infuse, ART. II. Les différentes phases de la contemplation. II. Oraison d’union pleine. II Effets de l’oraison d’union. § iii. L’union extatique (fiançailles spirituelles), I. L’union extatique suave. 2° Les trois phases de l’union extatique, 1458.

[6] Id., Ibid., II. La nuit de l’esprit § IV : L’union transformante ou mariage spirituel, I. Nature de l’union transformante, 1469, 1470.

 

Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

Merci ! 4 personnes ont prié

1 commentaire

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

loader

Vie intérieure et intimité avec Dieu

Je m'inscris