Dimanche des Rameaux : se livrer à l'amour de Jésus

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Jésus se livre pour nous

            Nous allons entrer dans la semaine sainte, la semaine décisive de la vie de Jésus sur terre. Elle s’ouvre par la fête des Rameaux où Jésus est acclamé comme roi. Mais Jésus surprend nos attentes humaines en se présentant à dos d’âne. Ce n’est pas un roi puissant chevauchant sa monture guerrière mais un roi pacifique qui s’avance vers Jérusalem. On l’accueille comme un roi, on étend des manteaux et des rameaux sous ses pieds, selon un geste qui manifeste l’allégeance. Pourtant quelques jours plus tard les mêmes personnes lui cracheront au visage. Malheur aux vaincus, à l’homme sans pouvoir, sans prestance. Surtout malheur à celui qui trompe les attentes humaines. Malgré tout Jésus s’avance vers sa destinée, libre des regards posés sur lui. Il s’avance à mains nues car son message est tout autre.

            Qu’est-ce qui pousse ainsi le Christ à s’offrir ? Thérèse a compris par expérience que c’était son amour pour l’humanité. Ce n’est pas un amour général et vague qui en définitive ne s’adresserait à personne. C’est son amour pour chacun de nous. Christ vient ressusciter notre cœur pour y déployer sa vie et il le révèle à Thérèse :

« Sa Majesté l'a dit ainsi à la Cène: ‘J'ai désiré avec ardeur’ (Lc 22,15). Comment, Seigneur, n'avez-vous pas envisagé la douloureuse mort dont vous alliez mourir, si pénible, si effrayante? ‘Non, car mon grand amour, mon désir du salut des âmes, surpassent incomparablement ces peines; celles, immenses, que j'ai endurées et que j'endure depuis que je suis sur terre sont assez grandes pour que les autres soient néant en comparaison.’ » (5°Demeures 2,13)

 

Avec Marie de Béthanie : accompagner Jésus

            Nous allons cheminer avec deux figures cette semaine : Pierre et la femme de Béthanie, identifiée à Marie dans l’évangile de saint Jean 12. Elle a compris l’amour de Jésus et l’exprime au cours d’un geste insensé pour les convives d’alors :

« Comme il se trouvait à Béthanie, chez Simon le lépreux, alors qu'il était à table, une femme vint, avec un flacon d'albâtre contenant un nard pur de grand prix. Brisant le flacon, elle le lui versa sur la tête. Or il y en eut qui s'indignèrent entre eux: "A quoi bon ce gaspillage de parfum? Ce parfum pouvait être vendu plus de 300 deniers et donné aux pauvres." Et ils la rudoyaient. Mais Jésus dit: "Laissez-la; pourquoi la tracassez-vous? C'est une bonne œuvre qu'elle a accomplie sur moi. Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous et, quand vous le voudrez, vous pourrez leur faire du bien, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. Elle a fait ce qui était en son pouvoir: d'avance elle a parfumé mon corps pour l'ensevelissement. » (Mc 14,3-8)

            Marie a l’intuition de ce qui va se passer et rien ne peut l’empêcher d’aller au-devant du désir de Jésus, pas même les regards des convives. Elle est dans la relation, eux dans l’efficacité. Son geste leur semble insensé et maladroit : il y avait mieux à faire. Pourtant ils ne se doutent pas qu’ils passent à côté de Celui qui s’est fait pauvre pour eux, eux qui semblent avoir souci des pauvres. Elle, elle a manifesté son amour avec ce qu’elle avait, avec tout son être. En versant le parfum, c’est elle-même qui se donne. Elle est à l’écoute du cœur de Jésus et a devancé son geste en se donnant elle-même, à sa façon. C’est ce qui a touché Jésus. Deux cœurs se sont rencontrés, se sont ouverts à une relation plus large, plus fondamentale. Il n’en va pas de l’efficacité humaine, comme de la logique de l’amour. Thérèse, très marquée par la figure de Marie de Béthanie chante avec elle :

« Cette divine prison,

de l’Amour avec lequel je vis,

a fait mon Dieu captif

et libre mon cœur ;

Mais voir mon Dieu prisonnier

Cause en moi une telle passion

Que je meurs de ne pas mourir. » (Poésie 1)

Comme Pierre, attendre la Miséricorde

« Pierre se mit à jurer avec force imprécation : "Je ne connais pas cet homme dont vous parlez." Et aussitôt, pour la seconde fois, un coq chanta. Et Pierre se ressouvint de la parole que Jésus lui avait dite: "Avant que le coq chante deux fois, tu m'auras renié trois fois." Et il éclata en sanglots. » (Mc 14,66-72)

            Pierre entend au fond de son cœur l’avertissement que Jésus lui avait fait à propos de son reniement. Il s’est lancé comme un fanfaron à la suite de Jésus, promettant de donner sa vie pour lui. Il s’aperçoit de sa lâcheté et pleure maintenant de honte. Pourtant, par-delà son dépit, et à la différence de Judas, Pierre reste en relation. C’est là que l’attendra Jésus à la résurrection pour lui dire qu’il est pardonné, que l’amour en lui est vainqueur de sa misère. Alors l’espérance renait, mais dans une autre dimension de la vie, celle d’une autre vie plus grande, la vie de Dieu en nos cœurs.

« Ô bonté infinie de mon Dieu, il me semble vous voir et me voir ainsi! Ô délice des anges, quand je vois cela, je voudrais tout entière m'anéantir d'amour pour vous! Qu'il est donc vrai que vous supportez celui qui ne supporte pas votre présence! Ô quel bon ami vous faites, mon Seigneur, comme vous le choyez, comme vous le supportez, comme vous attendez qu'il se fasse à votre nature, tout en supportant, Vous, la sienne! Vous tenez compte, mon Seigneur, des moments où il vous aime, et il suffit d'un grain de repentir pour que vous oubliiez combien il vous a offensé. Je l'ai vu clairement par moi-même, et je ne comprends pas, mon Créateur, pourquoi tout le monde ne tenterait pas de se rapprocher de vous dans cette intime amitié. » (V 8,6)

            Avec Marie et Pierre nous suivrons Jésus et attendrons le don de sa miséricorde : sa lumière éclatera dans la nuit de Pâques. Livrons-nous ensemble à son amour !

             fr. Yannick Bonhomme (Couvent de Lille)

Méditation complète : cliquez ici

Prière de la communauté

Prière du 5° centenaire de sainte Thérèse

Sainte mère Thérèse de Jésus ! Toi qui t'es livrée tout entière au service de l'amour, enseigne-nous à marcher avec détermination et fidélité sur le chemin de l'oraison intérieure, en fixant notre attention sur le Seigneur Dieu Trinité, toujours présent au plus intime de notre être. Consolide en nous le fondement d'une véritable humilité, d'un détachement renouvelé, et d'un amour fraternel inconditionnel, à l'école de Marie, notre Mère. Transmets-nous ton ardent amour apostolique pour l'Église. Que Jésus soit notre joie, notre espérance et notre dynamisme, Source inépuisable de la plus profonde intimité. Bénis la grande famille carmélitaine, et apprends-nous à prier de tout cœur avec toi : « Je suis à Vous, Seigneur, pour Vous je suis née. Que voulez-Vous faire de moi ? » Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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