La Fête-Dieu - Fête de l'Église 2/3
La Fête-Dieu
Prédication publique dans la chapelle des Religieux du Saint Sacrement de Paris
du jeudi 20 juin 1867.
Notes prises par le Père Tesnière.
Publié dans Pierre-Julien Eymard, La sainte Eucharistie. Fêtes et mystères, vol. I, Paris, Montréal, Bruxelles, Librairie eucharistique, 1951, p. 283 (adaptation libre).
Fête de l'Église
C'est en second lieu, la grande fête de l'Église. L'Église, c'est l'épouse de Notre Seigneur glorieux, de Notre Seigneur ressuscité, non pas de Notre Seigneur naissant ou mourant. Lorsque ces mystères s'accomplissent, l'Église n'existait pas encore. Elle sort, il est vrai, du côté de Notre Seigneur entrouvert sur la croix, c'est son germe, mais elle n'est pas formée. Sans doute elle voudra dans ces mystères suivre son époux sur la croix et dans ses souffrances. Mais elle n'aura de ces mystères que des reliques et rien de vivant. La croix est passée. Notre Seigneur est encore avec son Église qui ne peut demeurer veuve. Il y est dans le très saint Sacrement. Il se cache pour laisser à l'Église la gloire et les travaux de sa mission. Tous les honneurs extérieurs seront pour elle. Ne voyez-vous pas que le prêtre est plus honoré que Notre Seigneur ? Jésus-Christ lui obéit même. Il s'est éclipsé. Et le pape reçoit autant d'honneurs que Notre Seigneur. Il représente Jésus-Christ et l'Église, et tous les honneurs dus à l'Église et à Jésus-Christ, il les reçoit dans sa personne. À Saint-Pierre, n'y a-t-il pas 100 lampes devant le corps de l'apôtre ? Notre Seigneur en a-t-il autant quelque part ? Jésus-Christ a les adorations, a la gloire du ciel, l'Église les honneurs de la terre. Ceux qui ne sont jamais entrés dans une église la regardent comme une veuve, comme un cadavre où l'on ne sent et ne parle que de la mort et de la souffrance. Mais aujourd'hui ceux-là mêmes qui ne vont pas à ses solennités la verront belle et riche. Belle de sa beauté naturelle à laquelle Dieu ajoutera encore par sa présence. Quel riche cortège se déroule, comme les fidèles se prosternent ! Elle montre à tous son époux dans le rayonnant ostensoir. Ah ! qui la dira veuve en ce jour ? Ses amis l'adorent, ses ennemis tremblent. Jésus se montre à tous, bénit les bons et regarde les pécheurs avec compassion, il les appelle et les attire à lui. Le Concile de Trente appelle cette fête le triomphe de la foi. Je le crois bien, et le triomphe de l'Église dans son époux !
Saint Pierre-Julien Eymard (PP 32,2)
En ce mois du Sacré Cœur et du Saint Sacrement,
voici ce lien au chant découvert il y a peu :
L'amour de la Croix – Dans l'auguste mystère
Photographie : Parterre de fleurs pour la Fête-Dieu au séminaire de Zaitzkofen - ©Compte Twitter de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) - Juin 2018.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6