La culture de la vertu – La vertu fait le chrétien 3/4
Prédication générale publiée dans la Revue Le Très-Saint Sacrement à titre posthume,
en 1893, d'après un autographe du Père Eymard.
La vertu fait le chrétien
La culture de la vertu
Ces principes supposés, arrivez à la culture positive de la vertu. C'est ici qu'il faut bien en suivre les règles. Toute vertu doit être plantée dans l'humilité comme tout arbre dans le creux humide de la terre végétale.
L'humilité ici consiste à bien se pénétrer de deux vérités : la première, que nous ne pouvons acquérir par nous seuls telle vertu, que nous en avons l'inclination et le défaut contraire, que, par conséquent, notre nature est stérile et hostile ; la seconde, que nous pouvons tout avec la grâce de Dieu, que Dieu travaille avec nous, à une seule condition, c'est que nous lui en laisserons toute la gloire, comme il nous en laisse tout le mérite.
La mortification est la condition de la germination, de la croissance des vertus. Une vertu entre en nous à raison de la mortification de l'amour-propre. Le caractère essentiel de toute vraie vertu est dans le sacrifice et l'amour du sacrifice, parce que de sa nature elle est toujours militante, elle ne s'établit dans la paix que par la guerre et sa paix est une paix armée, toujours sous les armes.
Le combat premier d'une vertu est à l'extérieur ; d'abord elle combat ceux qui l'attaquent, et, quand elle est plus forte, elle les attaque la première. Elle va droit au chef pour avoir plus tôt la victoire. Ses plus terribles combats extérieurs sont ceux qui lui viennent du respect humain, de l'orgueil, de la fausse indépendance. Il faut qu'elle ait son drapeau, l'honore et le défende dans le monde, c'est-à-dire il ne faut plus ni concessions ni trêve mais marcher avec son drapeau. Amie avec ceux qui l'honorent, ennemie irréconciliable contre ceux qui l'attaquent. C'est la guerre de la vérité contre le mensonge, de la vertu contre le vice, de Jésus-Christ contre le monde.
S. Pierre-Julien Eymard (PG 266,2)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6