Pardonne-moi, Seigneur, de ce trop-plein, et aide-moi à nourrir les affamés !

Dix-septième dimanche du temps ordinaire

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

Du deuxième livre des rois :

En ces jours-là, un homme vint de Baal-Shalisha et, prenant sur la récolte nouvelle, il apporta à Élisée, l'homme de Dieu, vingt pains d'orge et du grain frais dans un sac. Élisée dit alors : « Donne-le à tous ces gens pour qu'ils mangent. » Son serviteur répondit : « Comment donner cela à cent personnes ? » Élisée reprit : « Donne-le à tous ces gens pour qu'ils mangent, car ainsi parle le Seigneur : ‘On mangera, et il en restera.' » Alors, il le leur donna, ils mangèrent, et il en resta, selon la parole du Seigneur. (2 R 4, 42-44)

De la Parole du jour (Jean) :

En ce temps-là, Jésus passa de l'autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce qu'elle avait vu les signes qu'il accomplissait sur les malades. Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples. Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche. Jésus leva les yeux et vit qu'une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu'ils aient à manger ? » Il disait cela pour le mettre à l'épreuve, car il savait bien, lui, ce qu'il allait faire. Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. » Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons, mais qu'est-ce que cela pour tant de monde ! » Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit. Ils s'assirent donc, au nombre d'environ cinq mille hommes. Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu'ils en voulaient. Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. » Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d'orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture. À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C'est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. » Mais Jésus savait qu'ils allaient l'enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul. (Jn 6, 1-15)

Méditation :

Toi, Seigneur notre Père, tu ne laisses pas mourir tes enfants de faim.

Lorsque Jacob et ses fils vécurent la famine, tu les amenas auprès de leur frère Joseph, en Égypte, où il y avait du blé.

Puis, les faisant fuir de l'oppression de Pharaon par Moïse, et les conduisant à pieds secs, libres, dans la désert au-delà de la mer des joncs, lorsque le pain et la viande manquèrent, tu leurs donnas les cailles et la manne, tombées du ciel, et l'eau du rocher fendu par le bâton de Moïse.

Ici, le prophète Élysée, successeur d'Eli, fait nourrir la foule avec seulement vingt pains, et il y a des restes.

Nous connaissons bien, Seigneur Jésus, ce passage de la multiplication des pains et du poisson. La foule ne t'a rien demandé, mais tu sais que les ventres sont creux. Alors, des cinq pains et des deux poissons qu'a le jeune garçon, tu partages, tu distribues, et tu rassasies cette foule immense qui te suit à l'approche de la Pâque. Il y a beaucoup de restes.

On pourrait dire : un miracle de plus, mais aujourd'hui plus personne ne multiplie ni les pains ni les poissons. Et pourtant – pourtant ! – il suffit de regarder nos poubelles en passant, comme il m'arrive de le faire, pour voir la nourriture jetée, ou le nombre d'assiettes qui ne repartent pas vides dans les restaurants.

C'est un gaspillage honteux.

Oh les commentateurs et les humanitaires les plus pessimistes alertent sur l'accroissement de la population et les famines qui risquent de se passer, à raison.

Mais, à dire vrai, il y a là un paradoxe puisqu'il y a assez, et largement assez, pour la population, même à 10 milliards d'humains ! Mais pas si nous continuons de vivre comme nous le faisons ! Il y a assez si chacun a sa juste part. Avec toi, parce que tu distribues chacun à sa juste part, il y a des restes.

Quel est le constat aujourd'hui ? Les pays riches, minoritaires en nombre, consomment et importent des produits des pays pauvres, qu'en plus ils payent au lance-pierres, dans des pays où les travailleurs sont déjà très peu payés, et où même les enfants, parfois, travaillent. Dans ces mêmes pays riches, certains, toujours minoritaires, se gavent à outrance, tandis que d'autres sont condamnés à la malbouffe moins chère et l'obésité.

Ce que je dis est à nuancer, à préciser, et est en partie caricatural, mais c'est, en gros, le modèle économique dominant.

Avec la mondialisation du marché, nous devons imposer une mondialisation des soins, de l'accès a l'eau potable et à une nourriture saine.

Tu nous donnes, Seigneur, dans nos jardins, comme en Éden, ce qu'il faut. Mais les citadins que nous sommes ne connaissent plus l'art de la terre. Au lieu de chercher à devenir des surhommes, apprenons à cultiver notre jardin, là où nous sommes.

Au lieu de faire importer des produits hors saison de l'autre bout du monde en polluant, laissons les en leurs terres, pour que la population locale les mange, et nous, mangeons ce que nous avons.

Arrêtons de chercher le pétrole et l'uranium. Des ingénieurs savent mieux faire. Il y a assez d'intelligence pour changer d'énergie. Arrêtons de larguer des bombes. Mais il est urgent de larguer des sacs de riz, de pâtes, de médicaments, dans les lieux où les enfants ont la peau sur les os. Creusons des puits. Érigeons des écoles, des hôpitaux.

Et moi, qui suis un occidental gâté pourri, que je me remue, pour avoir en tête, à chaque bouchée, ceux qui ont faim. Je donne des leçons mais je ne suis pas mieux !!! Que je m'arrête de manger avant d'être rassasié, et j'aurais en plus, et ce plus, que je le donne aux associations qui, grâce à toi, comme le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement, ou plus près encore pour les crève-la-faim autour de moi, œuvrent, agissent, nourrissent !

Car j'ai honte, Seigneur, honte de mon surpoids, non par souci esthétique, mais parce qu'il est la preuve que je ne pratique pas assez la tempérance et tombe dans la gourmandise. Si ce à quoi je renonce, parce c'est inutile à ma survie, je le donne, alors je commence à être charitable. C'est le sens du jeûne, ou tout du moins de la tempérance.

Chaque kilos en trop, j'estime les devoir à ces enfants qui ont la peau sur les os.

Pardonne-moi, Seigneur, de ce trop-plein, et aide-moi à nourrir les affamés !

Que ton Nom soit béni, Seigneur, Père, Fils et Saint-Esprit !

Notre Dame des petits, des pauvres, des enfants, prie pour nous et notre monde.

Amen.

Frères et sœurs, bien-aimés en Christ, exprimez-vous en commentaires ; ajoutez vos prières, réflexions et méditations, afin que nous puissions échanger dans la paix du Christ !! Je lis chaque jour vos mots, et porte vos intentions dans ma prière.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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