Quatorzième vendredi du temps ordinaire

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

De la genèse :

En ces jours-là, Israël, c'est-à-dire Jacob, se mit en route pour l'Égypte avec tout ce qui lui appartenait. Arrivé à Bershéba, il offrit des sacrifices au Dieu de son père Isaac, et Dieu parla à Israël dans une vision nocturne. Il dit : « Jacob ! Jacob ! » Il répondit : « Me voici. » Dieu reprit : « Je suis Dieu, le Dieu de ton père. Ne crains pas de descendre en Égypte, car là-bas je ferai de toi une grande nation. Moi, je descendrai avec toi en Égypte. Moi-même, je t'en ferai aussi remonter, et Joseph te fermera les yeux de sa propre main. » Jacob partit de Bershéba. […] Jacob arriva en Égypte avec toute sa descendance. […] Quand ils furent arrivés dans le pays de Goshèn, Joseph fit atteler son char et monta à la rencontre de son père Israël. Dès qu'il le vit, il se jeta à son cou et pleura longuement dans ses bras. Israël dit à Joseph : « Maintenant que j'ai revu ton visage, je peux mourir, puisque tu es encore vivant ! »  (Gn 46, 1-7.28-30)

De la Parole du jour :

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Voici que moi, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et candides comme les colombes. Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues. Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens. Quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous. » (Mt 10, 16….)

Méditation :

Combien de fois, Seigneur, n'ai-je eu l'impression d'être une brebis entourée de loups ?

Combien de fois n'ai-je pas été un loup pour les brebis ?

Tantôt victime, tantôt persécuteur : la vie de l'homme n'est ni simple ni linéaire.

Jacob, pourtant arrivé en terre promise, se voit contraint par la famine d'émigrer avec tous les siens en Égypte. Jacob est dans la vieillesse. C'est le Dieu de ses pères lui-même qui, dans un songe, lui donne bénédiction. Se dessine le destin des hébreux : prospérité en Égypte, puis esclavage, puis fuite d'Égypte et retour en Canaan.

Il y aura, nous le savons, de nombreuses souffrances.

La douleur de l'enfantement, d'un Dieu qui peu à peu se révèle à son peuple, jusqu'à prendre chair dans la personne de Jésus.

Les retrouvailles de Joseph et son père, qui le croyait mort, sont émouvantes. Elles me font penser à toutes ces personnes dont l'enfant a été enlevé, et qui, après le martyr, le retrouvent.

Oui, à ce moment là, on peut bien mourir.

Nous vivons, Seigneur, la grâce de ton Royaume, et pourtant, ici-bàs, rien n'est simple. Si dans nos pays riches nous avons la chance de la liberté et du droit, ne soyons pas dupes : nous vivons des manipulations, des humiliations, des trahisons et des persécutions tous les jours. Petites la plupart du temps, mais insidieuses.

Je l'ai vécu, très récemment. Je ne vais pas m'étendre car tel n'est pas le propos, mais dans un moment de désespoir, me rappelant la vie de mon grand-père, tu m'as parlé, et tu m'as dit : n'ai pas peur, affronte, tais-toi, et laisse moi faire.

Cet abandon fut un vrai relâchement, et en entretien professionnel, je me suis effacé, et j'ai fait cette prière : Esprit-Saint, je te laisse faire, non pas selon ma volonté, mais selon la tienne.

De tout ce qui m'a été proposé, rien n'était de mon désir, mais j'ai accepté, car j'ai senti qu'il fallait le faire, et lorsqu'il m'a fallu prendre la parole, pour répondre ou rétablir certaines vérités, je t'ai senti, avec moi, Esprit-Saint. Pourquoi étais-je là ? Je n'ai fait aucun mal, Seigneur, mais parce que Chrétien, j'ai osé ouvrir la bouche pour m'opposer à des choses injustes. Dans certaines institutions, cela n'est pas accepté, quelle que soit la justice des propos. On ne contredit pas le chef. Alors il y a des bassesses et des petites vengeances.

Mais Seigneur, tous chefs et puissants qu'ils sont, ils ne sont que des pions en tes mains, comme moi je le suis. La vraie acceptation, c'est que tu fais ce qu'il y a de mieux pour moi. Je n'ai donc aucune rancune, puisque je sais qu'à la cause, c'est toi, qui m'institues et qui m'établis.

Je ne me résoudrai pas au silence pour éviter la croix, car prendre sa croix, c'est le destin de tout disciple. Pour moi, le disciple indiscipliné, je la trouve parfois lourde, mais je me dis que j'accomplis tes paroles, et ça me suffit. Face à ma hiérarchie, je n'ai pas de colère ni de haine. Je prie, comme tu me l'as appris.

Que je taise mes aigreurs, Seigneur, pour que toi seul parles !

Que ton Nom soit béni, Seigneur, Père, Fils et Saint-Esprit !

Notre Dame des sept douleurs, prie pour nous et notre monde.

Amen.

Frères et sœurs, bien-aimés en Christ, exprimez-vous en commentaires ; ajoutez vos prières, réflexions et méditations, afin que nous puissions échanger dans la paix du Christ !! Je lis chaque jour vos mots, et porte vos intentions dans ma prière.