Attentat de Nice dans ma paroisse : je pleure des larmes de sang !

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Frères et sœurs, le texte qui suit a été écrit hier soir. En tant que paroissien et fidèle de la basilique Notre-Dame de Nice, je suis personnellement touché par cet attentat ignoble. Je connaissais le sacristain, Vincent, et ignore malheureusement encore l'identité des deux femmes qui ont aussi été tuées. Je pense à leurs proches, leurs enfants, pour qui je prie, à ma paroisse, à ma ville, à mon pays. Le texte proposé n'est pas l'évangile du jour, mais un passage de la lettre de Saint Paul aux Romains que notre curé nous a donné hier à méditer.
Ma paroisse, mon diocèse et moi-même sommes en deuil !

De la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains :

« Frères, si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n'a pas refusé son propre Fils, il l'a livré pour nous tous : comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout ? Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? Puisque c'est Dieu qui justifie. Qui pourra condamner ? Puisque Jésus Christ est mort ; plus encore : il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous. Qui pourra nous séparer de l'amour du Christ ? La détresse ? L'angoisse ? La persécution ? La faim ? Le dénuement ? Le danger ? Le supplice ? L'Écriture dit en effet : C'est pour toi qu'on nous massacre sans arrêt, on nous prend pour des moutons d'abattoir. Oui, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J'en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l'avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur. » (8, 31b-39)

Seigneur, tu le sais, Notre-Dame de l'Assomption à Nice est ma paroisse. C'est là que je vis l'eucharistie tous les dimanches et les jours de fête. C'est là que je m'arrête régulièrement pour prier et t'adorer. C'est là que j'ai redécouvert la foi, là où tu m'as rappelé, là où je m'agenouillais devant Notre-Dame de Lourdes en pleine dépression.

C'est là que la barbarie a frappé. 

Trois personnes ont été sauvagement égorgées. Parmi elles, le sacristain, Vincent, un homme humble, au service, qui ouvrait les portes, les fermait, préparait les messes, allumait les bougies, veillait au calme du lieu, dans une église de centre-ville très passante et touristique. Il faisait, chaque année, une crèche magnifique pour Noël. Avec Vincent, qui surveillait, on se sentait en sécurité ! Nous l'aimions tous beaucoup. 

Mais le mal, Seigneur, le mal a agi ! Il nous a arraché Vincent, et deux femmes, une de soixante ans et une de trente ans. Elles ne faisaient que prier. Je suis meurtri, choqué, mon cœur saigne car une paroisse c'est une famille ! On a commis l'irréparable dans ce lieu saint, ce lieu de repos, devant toi, présence réelle dans le tabernacle. 

Oui, c'est l'horreur. 

Alors, ce soir, je suis allé avec une chapelet et une bougie, et j'ai prié, prié, prié devant l'édifice. Certains pourront penser que c'est un acte inutile, et pourtant ! Ce soir, j'ai vu des musulmans venir crier leur colère et leur peine, venir me témoigner leur soutien ! Ce soir, j'ai vu des étudiants juifs déposer des centaines de bougies. Ce soir, j'étais en communion de cœur avec des musulmans et des juifs ! Ce soir, nous avons prié les uns pour les autres. 

Dieu Un, unique et miséricordieux, aucune violence ne vient de toi ! Non ! Elle procède du malin ! Ne tombons pas dans le piège : la fraternité et l'amour avant tout ! Il nous faut dépasser cette horreur, et répondre à la mort par la vie, pour Vincent, et pour ces deux femmes dont j'ignore encore l'identité. Il nous faut leur rendre hommage et surtout, surtout, nous battre pour eux ! Notre arme, c'est la lumière, ta lumière, l'amour. Ce soir, je voyais cette magnifique basilique normalement éclairée parce que magnifique éteinte. Il y avait ma bougie de neuvaine, que j'avais réussi à faire parvenir jusqu'au parvis, toute seule. Elle brillait, rien ne pouvait l'en empêcher. 

Cette petite flamme ne doit jamais s'éteindre, car la foi nous sauvera ! Il n'est pas vain de prier ! Il n'est pas vain d'aimer ! Ce soir, j'appelle mes sœurs et mes frères à se lever, à proclamer l'amour, à proclamer la paix, à prier sans cesse et sans cesse. Oui, ce soir Seigneur, je pleure avec toi des larmes de sang. Mon cœur est ouvert comme une plaie béante. Ce soir, Seigneur, montent les flammes des milliers de bougies, jusqu'à toi, comme une complainte, une supplication : que la barbarie cesse, que la haine cesse, que le mal fléchisse ! Amour ! Amour ! Amour ! Paix ! Paix ! Paix ! Dieu notre Père, par notre Seigneur Jésus Christ, accueille l'âme de Vincent et des deux femmes victimes dont j'ignore malheureusement le nom, mais que tu connais et qui sont dans mon cœur. Seigneur, envoie ton Esprit auprès des familles, des enfants des victimes : sois auprès d'eux dans cette douleur innommable. 

Seigneur, prends pitié ! Ô Christ, prends pitié ! Seigneur, prends pitié ! 

Notre Dame de l'assomption, toi qui trône sur la façade de la basilique et qui veille sur Nice, Notre Dame de Lourdes, qui a ton autel dans une chapelle latérale, Notre Dame de Fatima, qui est présente à côté du Christ en Croix, toi qui est mère de tendresse et de miséricorde, sois auprès des familles des victimes, prie pour nous, prie pour Nice, prie pour la France, prie pour l'Église, prie pour le monde.

Saint Michel Archange, terrasse le dragon du fanatisme ! Saints anges gardiens, veillez sur nous !

Amen.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

Merci ! 22 personnes ont prié

7 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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