L’enseignement des Pères et des Mères du désert nous est principalement parvenu sous forme d’apophtegmes. Ces extraits de dialogues ou petites histoires imagées, appelées également sentences, illustrent en quelques mots leur sagesse. Découvrez ce que ces thérapeutes de l’âme nous disent sur l’acédie et contre l’esprit d’ennui.
“Tandis qu’il résidait au désert, le bienheureux Antoine fut un jour tenté par l’esprit d’ennui et plongé dans diverses pensées. Il disait au Seigneur : “Seigneur, je désire être sauvé, mais des pensées variées m’en empêchent. Que ferai-je dans mon affliction ? Daigne me montrer comment je peux être sauvé.” Et peu après se levant, il voit quelqu’un semblable à lui assis à tresser de la corde puis se levant et priant. C’était un ange envoyé pour réconforter Antoine. celui-ci entendit l’ange lui dire : “Toi aussi, fais de même, Antoine, et tu es sauvé.” Il ressentit une grande joie, il retrouva confiance et fut sauvé.”
“Un ancien a dit : La raison pour laquelle nous ne progressons pas, c’est que nous ignorons nos limites, que nous n’avons pas d’endurance dans l'œuvre que nous entreprenons et que nous voulons acquérir la vertu sans peine.
Troublés par l’ennui, nous passons d’un endroit dans un autre, nous imaginant que nous trouverons un endroit d’où le diable est absent.
En quelque lieu qu’on se trouve, si on essaie de faire quelque bien et qu’on ne le peut, il ne faut pas croire qu’on le pourra en changeant de lieu, car sans peine nul ne peut acquérir la vertu et y persévérer quand on l’a reçue. C’est en effet à ceux qui pleurent et à ceux qui ont faim qu’est promis le royaume des cieux.”
“Un frère interrogea abba Achille : “Que ferai-je, père ? car je ne fais aucune œuvre de moine, mais installé dans la négligence, je mange, je bois, je dors, je passe d'œuvres en œuvres et de pensée en pensée et c’est pourquoi je suis attristé et découragé.” L’ancien lui dit : “Toi, reste dans ta cellule et fais ce que tu peux sans te troubler.””
“ Le regard de celui qui est en proie à l’acédie se porte fréquemment aux fenêtres. Son esprit rêve de visiteurs. La porte grince et il sursaute. Il a entendu une voix et il regarde par la fenêtre. Il,ne s’en détourne pas jusqu’à ce que, pris de torpeur, il s’assied. L’acédiaque baille souvent quand il lit. Il est facilement porté au sommeil, il se frotte les yeux, il étire les bras, il détourne le regard de son livre. Feuilletant les pages, il perd son temps à considérer la fin du texte. Il compte les feuilles, suppute le nombre de cahiers, se plaint de l’écriture et de l’ornementation. Enfin, refermant le livre, il pose sa tête dessus et s’y endort, mais d’un sommeil pas très profond, car finalement la faim réveille à nouveau son âme et lui impose ses préoccupations” (Evagre)
Le moine psychologue Evagre nous a laissé un traité dans lequel il conseillait d’opposer à certaines de nos pensées, sources de troubles intérieures, certains versets de la Bible. En effet, la Parole de Dieu agit en nous et nous aide à combattre nos maux intérieures.
Voici deux versets bibliques à méditer (et à manduquer !) pour combattre l’acédie selon Evagre Le Pontique :
(Retrouvez des conseils pour méditer des versets de la Bible ainsi que d’autres versets pour retrouver force et courage devant une tâche)
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