Cendres : ouvrir la grotte de son coeur

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Sainte Thérèse d'Avila : son contexte de vie

Image au sein de la publicationVoici une femme du XVIe siècle espagnol à la jonction de deux époques, dont le premier est le Moyen-Âge avec la vision classique de l’homme. L’être humain est au centre du monde, tandis que Dieu est représenté au ciel. Cette vision du cosmos éclate à l’époque de Thérèse. Non seulement l’homme n’est plus au centre, mais Dieu n’est plus en haut ; la terre tourne autour du soleil et elle n’est plus plate mais ronde. C’est toute une vision du monde, de l’homme et de Dieu qui est alors remise en question. Le cosmos a-t-il un centre ? La stabilité du monde et la place de Dieu sont bouleversées. C’est aussi une fracture au sein de l’Eglise avec la controverse protestante. C’est enfin la découverte du Nouveau Monde, de ses richesses fabuleuses. L’or et l’argent arrivent par centaines de tonnes en Espagne et au Portugal. Nous entrons dans l’époque moderne.

Thérèse n’est pas pour rien la sœur de conquistadors mais elle ne se lancera pas avec eux à la découverte de ce nouveau continent. Elle a trop soif de ce qui est éternel. « Pour toujours, toujours » sera son cri d’enfant alors qu’elle part avec son frère pour mourir martyre (Vie 1,4). Elle a alors sept ans et sait déjà communiquer son ardeur pour l’éternité puisqu’elle convainc son frère de la suivre. Ce n’est pas l’or des Indes qui l’intéresse, ni la conquête d’immenses espaces. C’est la vie de son âme et Celui qui s’y révèle. Voilà le nouveau continent que Thérèse souhaite conquérir : son intériorité habitée par Dieu.

« Il ne faut pas nous imaginer que nous sommes vides à l’intérieur de nous-mêmes… car il y a, au-dedans de nous, une autre chose plus précieuse – sans comparaison – que celle que nous voyons au-dehors. » (Chemin de perfection 28,10)

 Thérèse va se faire le chantre de l’amitié avec Jésus par le chemin de l’oraison. En compagnie de cet ami, Thérèse va ouvrir la grotte de son cœur. Un immense espace d’amour s’ouvre à elle. La grande sainte qu’elle est devenue s’est d’abord appelée Thérèse de Ahumada y de Cepeda. Elle est née dans une famille espagnole où son père Alonso Sanchez de Cepeda régnait. Homme noble et généreux, certainement adulé par Thérèse, il tenait dans une main l’épée et de l’autre le chapelet. C’est l’idéal du noble chevalier. Après le décès de sa femme Catalina avec qui il a eu deux enfants, Don Alonso épouse en 1509 Béatrice de Ahumada. Il a alors trente ans et Béatrice quinze de moins. Ils auront ensemble dix enfants : après deux garçons, Thérèse naît le 28 mars 1515 à Avila en Castille.

Introduction aux textes liturgiques

C’est un appel à la conversion que nous présentent les deux premières lectures de ce mercredi (Jl 2,12-18 ; 2Co 5,20−6,2). Cette conversion se concrétise dans l’évangile (Mt 6,1-18) en une pratique spirituelle du jeûne, de la prière, de l’aumône. Le jeûne ouvre un espace pour l’autre en nos cœurs : il nous aide à prendre conscience que nous ne vivons pas que de choses matérielles. La prière nous ouvre à Dieu, elle grandit l’âme en ouvrant en nous un autre espace, celui du désir infini d’être aimés. L’aumône enfin nous ouvre au prochain, par le partage, la communion et le don de soi pour l’autre : l’amour reçu se partage.

A quoi faut-il se convertir ?

Thérèse a découvert la haute dignité de notre âme en laquelle Dieu demeure. Elle nous invite à faire de même en nous tournant vers Dieu par l’oraison, c’est-à-dire la prière silencieuse. Là est le cœur de la prière. En effet la prière n’est pas une suite de mots, mais le désir de s’ouvrir à une relation fondamentale, de communiquer avec Dieu.

Il s’agit en fait de se convertir à la réalité de notre humanité, humanité que Jésus vient assumer. Mais aussi de s’ouvrir à la venue de Dieu sur la terre des hommes, dans notre chair, et ce dès l’instant de la conception humaine. La conversion n’est pas le fruit d’un mouvement volontariste, mais l’ouverture du cœur à l’Amour de Dieu Sauveur. La grande tentation de l’être humain est de croire que pour être aimé, il faut le mériter, il faut montrer que l’on est aimable ; dans la relation à Dieu comme avec les autres. Or l’amour ne peut se posséder, il est ouverture du cœur au don de Dieu, dans un libre choix.

« Il ne s’agit pas de craindre, mais de désirer » En ce début de carême, demandons à Dieu la grâce de nous rendre présents à sa Présence, et de nous libérer de nous-mêmes, c’est-à-dire de nous sauver. L’enjeu de cette retraite est de laisser l’Amour transformer notre vie, nous faire accéder à des horizons plus larges !

Bonne entrée en carême !

L'équipe de la retraite

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Prière de la communauté

Prière du 5° centenaire de sainte Thérèse

Sainte mère Thérèse de Jésus ! Toi qui t'es livrée tout entière au service de l'amour, enseigne-nous à marcher avec détermination et fidélité sur le chemin de l'oraison intérieure, en fixant notre attention sur le Seigneur Dieu Trinité, toujours présent au plus intime de notre être. Consolide en nous le fondement d'une véritable humilité, d'un détachement renouvelé, et d'un amour fraternel inconditionnel, à l'école de Marie, notre Mère. Transmets-nous ton ardent amour apostolique pour l'Église. Que Jésus soit notre joie, notre espérance et notre dynamisme, Source inépuisable de la plus profonde intimité. Bénis la grande famille carmélitaine, et apprends-nous à prier de tout cœur avec toi : « Je suis à Vous, Seigneur, pour Vous je suis née. Que voulez-Vous faire de moi ? » Amen.

Merci ! 10 personnes ont prié

13 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Prions pour Carême : Retraite avec Sainte Thérèse d'Avila

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