Saint Michel, protecteur de la messe

Au XII° siècle, le royaume du Portugal était envahi par l'ennemi et le peuple plongé dans l'affliction. Afin de sauver le pays, le roi portugais Alfonse Enriques et son peuple firent appel à saint Michel : l'archange seconda le roi dans la bataille de façon extraordinaire ! Les envahisseurs prirent la fuite et quittèrent le royaume sans qu'aucune personne de l'armée du roi ne périsse. 

En souvenir de cette intervention miraculeuse, Alphonse Enriques et Louis XI en France fondèrent tous  deux un ordre de chevalerie en l'honneur de saint Michel. Les deux souverains pensaient que, sous la direction de saint Michel, leurs armées seraient victorieuses au combat. 

Un an plus tard, à l'âge de 33 ans, Alfonse Enrique mourut après avoir entendu une voix lui dire : « Tes mortifications sont suffisantes devant Dieu pour mériter la gloire du Ciel. »

Charles VII, père de Louis XI, suite à l'intervention de saint Michel dont il avait été témoin avec Jeanne d'arc, avait déjà projeté la fondation de cet ordre, mais n'avait pu le réaliser avant sa mort. C'est donc Louis XI, qui le fonda sur le modèle de l'Ordre de la Toison d'or,  qu'il avait vu à la cour de Bourgogne où il vécut.

Le 1er Août 1469, l'Ordre et Aimable Compagnie de Monsieur Saint-Michel fut donc fondé pour perpétuer la reconnaissance royale envers l'Archange, et, le 29 septembre suivant, il emmena les chevaliers de l'Ordre en grande pompe au Mont Saint-Michel, contrairement à son habitude. Cet ordre avait un double avantage : non seulement il honorait saint Michel mais en plus il permettait de canaliser les nobles français. 

Il joignit à l'ordre un chapitre collégial à l'église Saint-Michel du Palais sur l'Île de la Cité. Des chanoines y étaient chargés de célébrer chaque jour une messe basse en l'honneur de saint Michel et de prier l'archange. 

Louis XI fut un très grand dévot à saint Michel. Il passa tellement de temps au Mont saint Michel qu'on pourrait le dire moine de l'abbaye du Mont !

Comment Saint Michel peut nous aider aujourd'hui ? 

 Pendant le confinement, il était difficile de pouvoir aller à la messe. Beaucoup s'inquiètent encore de la possibilité d'une éventuelle mesure sanitaire, qui interdirait la tenue publique des offices.

Saint Michel est dit, à juste titre dans ses litanies, « Le protecteur et le défenseur du Saint Sacrifice de la Messe ». Il protège à la fois la sainte messe et ceux qui veulent y assister. 

 À la messe, dans le canon romain, il est écrit : « Supplices te rogamus omnipotens deus : jube haec perferri par manus sancti Angeli tui in sublime altare tuum, in conspectu divinae majestatis tuae », c'est-à-dire : « Nous vous supplions, Dieu tout-puissant, faites porter ces offrandes par les mains de votre saint ange, là-haut sur votre autel, en présence de votre divine majesté ». 

 Le pape saint Léon le Grand célébrait un jour la messe et, au moment où il prononça ces paroles, il vit saint Michel descendre sur l'autel, prendre l'Hostie, la porter au Ciel et la déposer sur l'autel céleste où le Christ est constamment en immolation devant son Père puis la replaça ensuite sur l'autel en disant : «  Ce que je viens de faire ostensiblement devant tes yeux, je le fais chaque jour et autant de fois que Jésus mon Maître s'immole par le glaive de sa Parole qu'il a mis entre les mains de ses ministres (les prêtres) ». 

Un moyen d'honorer saint Michel 

 Le plus grand acte de charité, que l'on puisse faire sur terre, est la messe. Car, c'est une action de Dieu : la Passion, la Résurrection et l'Ascension  de Jésus Christ y sont actualisées.  Chaque Messe a une valeur infinie et répand ses bienfaits sur toute la terre, mais aussi sur les âmes des défunts.   Pour honorer saint Michel, nous pouvons offrir des messes en son honneur, pour que ces messes quotidiennes, comme au temps de Louis XI, puissent reprendre quotidiennement.  

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