L'exposition du saint Sacrement est la grâce de notre époque (2/5)
Publié dans la revue Le Très-Saint Sacrement, 1ère année (1864-1865)
Juillet 1864
Le siècle de l'Eucharistie
1. L'exposition est la grâce de notre époque
Elle en est la grâce souveraine.
L'exposition est l'arme puissante de l'Église et du fidèle. En 1810, alors que Rome, veuve du Prince des pasteurs, gémissait sur son exil et son esclavage, et n'avait d'autre secours que le ciel, une pensée de foi redonne le courage et la confiance ; quelques hommes se dirent : Sauvons Rome par la grâce de l'adoration ; par elle, ramenons triomphant notre bien-aimé Pontife. Cette pensée émeut ; on se réunit comme en faisceau autour de l'autel; l'autorité ecclésiastique bénit l'œuvre, l'approuve, et donne la première l'exemple ; l'exposition commence, ce feu divin s'allume en novembre 1810 pour ne plus s'éteindre ;
il sera un rempart et un foyer puissant. Pie VII rentrera triomphant à Rome, comme plus tard son digne successeur Pie IX.
Comment pouvait-il en être autrement ? Jésus-Christ, le Pontife éternel, a un trône vénéré et aimé dans la ville pontificale, et son Vicaire resterait en exil ! Non, non ;
les deux trônes, celui du Sauveur et celui de son auguste représentant, doivent être dans les mêmes conditions : l'un doit relever et soutenir l'autre. Voyez, en effet, comme elle est puissante l'Œuvre des Quarante Heures *!
En 1848, Rome devait périr sous les coups de la haine et de l'impiété. Mgr Palma avait été tué à côté du Pape et c'était au Pape qu'on en voulait d'abord. Le Quirinal était condamné à l'incendie, les églises au sacrilège, les ordres religieux à la persécution ;
la révolution était triomphante et maîtresse des États pontificaux ; le Pape était en exil. Mais ils avaient oublié d'éteindre un feu qui devait les consumer ou les disperser :
le feu de l'adoration perpétuelle. La divine hostie de propitiation était restée exposée
au sein de Rome pour la garder et la défendre, et préparer le grand triomphe de Pie IX
à Saint-Pierre.
Oui, toute la malice, toutes les ruses, toutes les conspirations des impies et des révolutionnaires qui s'acharnent à ce moment contre la ville éternelle, viendront expirer aux pieds du trône eucharistique, sur lequel siège en maître celui qui avait dit à la mer en fureur : Tace, obmutesce, “Cesse tes fureurs, calme tes flots.” [Mc 4,39]
S. Pierre-Julien Eymard (PG 241,2/5)
* Les Quarante-Heures constituent la première officialisation d'une « chaîne ininterrompue de prière » devant le Saint-Sacrement.
-----------------------------------------------
Pour accompagner ce texte, je vous propose de découvrir ce chant par cette vidéo, avec les 5 couplets dévoilés au fur et à mesure des 5 publications de cette prédication générale du Père Eymard.
INVISIBLE, Ô TOI, LUMIÈRE
1 - Invisible, ô Toi, Lumière, Présence, Christ Jésus Eucharistie,
Dieu caché sous l'apparence, Pain Vivant, le seul qui rassasie,
L'homme au seuil de ton mystère s'avance, il adore et balbutie.
2 - Ô Parole, Paix profonde, Silence, le cœur simple te reçoit.
Il t'écoute en espérance ! En Esprit, en vérité, il croit.
Signe sûr donné au monde, Semence, Chair qu'il mange, Sang qu'il boit !
--------------------------------------------------------------------------
Image : Ostensoir sur un détail d'un Christ en croix,
église Saint-Martin de Sury-ès-Bois (18)
Photographie ©Sandrine Treuillard
3 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6