"Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur"

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Mardi 26 mai 2020,7ème Semaine du Temps Pascal-Année A

S. Philippe Néri, prêtre

Mémoire


Lectures de la messe


  • Première lecture (Ac 20, 17-27)
  • Psaume (67 (68), 10-11, 20-21)
  • Évangile (Jn 17, 1-11a)


“Mais en aucun cas, je n'accorde du prix à ma vie, pourvu que j'achève ma course et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus.”


Frères et soeurs bien aimés, comme nous le disions déjà, nous lisons actuellement la prière sacerdotale de Jésus. Cette prière sacerdotale de Jésus précéde son arrestation.

Nous parlons de prière sacerdotale. Cette prière sacerdotale nous renvoie à la fonction sacerdotale, qui est une fonction de médiation entre Dieu et les hommes.Telle est la fonction du prêtre, Jésus est le grand prêtre par excellence, grand prêtre selon l'ordre de Melchisédech!

Paul s'inscrit donc pleinement dans cette fonction sacerdotale du Christ, il s'identifie pleinement au Christ jusqu'à considérer que sa vie ne vaut point la peine d'être regardée, mais que  seule compte l'annonce de l'Evangile. Paul brûle de ce feu de Dieu, du feu de l'Esprit Saint, ce feu qui le conduit à s'abandonner à cet Esprit Saint, à se laisser pleinement guider par Lui.

Il y a quelques temps, je rencontrais en France, une jeune Sud Américaine. Elle m'expliquait qu'elle parcourait le monde, au gré de l'inspiration du souffle de l'Esprit Saint, son abandon la menait toujours à vivre de, et pour Jésus!


“Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.”


Comme cette Jeune, nous sommes invités à nous laisser conduire par l'Esprit.

C'est là, je le conçois, une aventure aux antipodes des technologies que nous développons, aux antipodes du GPS et autres aides à la navigation.

Et pourtant, il ne s'agit pas de vivre “au pif”! Il s'agit bel bien d'être à l'écoute de Dieu, de sa volonté, pour moi et pour le monde, dans ma vie.

J'ai rencontré plusieurs personnes dans ma vie, qui étaient promises à des carrières exceptionnelles. Certaines même, étaient déjà en poste et étaient des notables respectés.

Et puis, il y a eu un jour cet appel, et cette disponibilité de leur coeur et de tout leur être, à cet Esprit Saint, à ce don total à Dieu. C'est alors le bouleversement de toute une vie afin d'être dans cette fonction “sacerdotale”, cette fonction d'intercession entre Dieu et les hommes. Ces personnes ne font pas soudain partie d'un club fermé, mais sont envoyées, missionnées, pour être à l'écoute de Dieu et du monde, de manière différente de elle que nous pourrions peut-être imaginée.

Ils reconnaissent soudain le vrai Dieu, et Celui qu'il a envoyé, Jésus Christ, et entrent dans cette école d'écoute et de disponibilité à sa Parole. Pour eux, la vie éternelle passe par ce don de toute une vie, elle est un tel enjeu, qu'elle en vaut le prix! 


“J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole.”


Le don dont nous parlons, encore une fois, n'est pas un repli désordonné sur soi, mais une écoute de Dieu qui est nécessairement disponibilité à l'autre, cet “autre que nous attendons” selon la belle formule du Père Christian de Chergé.

Le don de soi à Dieu, n'existe que par cette présence de Dieu dans ma vie, et ce don à l'autre.
Et pareillement, cette prière sacerdotale de Jésus, nous révèle à quel point Jésus est don à cette humanité blessée, en tant qu'il est don à son Père.

C'est bien son Amour préexistant pour le Père, qui révèle son Amour pour le monde et l'amène à son don total, jusqu'au don de la Croix, au don de toute sa vie.

Jésus, comme nous le disions hier, est totalement effacé dans la volonté de son Père. Par là, il nous invite à ce chemin d'humilité qui est don de notre vie, dans l'effacement de notre volonté dans la volonté du Père. 

Comme le Christ pour son Père, dans une totale correspondance de volonté à son Père, ainsi sommes-nous invités à nous mettre à l'école du Christ, et entrer dans cette conformité pleine et entière à sa volonté.

Il ne s'agit pas d'un anéantissement de notre être, mais d'une reconfiguration à l'école du Christ, il ne s'agit pas d'un anéantissement, comme si nous réalisions un “formatage” de notre disque dur, mais bien de nous reconfigurer, de prendre l'Evangile comme centre de gravité, centre à partir duquel, et vers lequel, converge désormais toute notre vie! 


“Moi, je prie pour eux ; ce n'est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m'as donnés, car ils sont à toi. Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux.”


Le Christ est le grand prêtre qu'il nous fallait:


 Il en est bien ainsi pour le Christ : il ne s'est pas donné à lui-même la gloire de devenir grand prêtre ; il l'a reçue de Dieu, qui lui a dit : Tu es mon Fils, moi, aujourd'hui, je t'ai engendré, car il lui dit aussi dans un autre psaume : Tu es prêtre de l'ordre de Melchisédek pour l'éternité.”(He 5, 5-6)


L'incarnation du Christ, l'appel des disciples, le baptême de ceux qui ont accueilli sa Parole, tout cela a constitué cette assemblée sainte, cette Église,  pour laquelle le Christ a été envoyé par son Père. Désormais, cette fonction sacerdotale du Christ perdure pour l'éternité, elle entre dans cette dimension d'Amour qui unit le Père à son Fils. Comme le Père et le Fils sont UN, ainsi l'Eglise entre dans cette unité d'Amour, dans l'Esprit Saint.

La Gloire de Dieu, la Gloire du Christ, consiste dès lors en ce qu'il ne perde aucun de ceux qui Lui sont confiés, car “la Gloire de Dieu, c'est l'homme vivant” (St Irénée de Lyon)


Cette dimension sacerdotale du Christ nous invite personnellement à considérer mon frère, ma soeur, de cette dimension même qui est celle du Christ.

Le Christ n'entre pas dans une relation exclusive, mais le Seigneur Jésus jette les filets, il invite ses apôtres à devenir pêcheurs d'hommes. Cela nous invite donc à entrer dans une dynamique inclusive et solidaire.

Le Seigneur Jésus nous invite à casser les murs, le Seigneur Jésus nous invite au partage.
Cela nous invite, doit nous inviter à considérer nos choix économiques, en tant qu'il entrent dans cette dynamique au service de l'homme. 

Jésus m'invite à construire avec, et non, sans mon frère.


Des prêtres, des religieux, vont aux quatre coins du monde annoncer Jésus Christ, mais aussi, construire des réponses adaptées aux besoins de leurs frères.

Et ces réponses ne concernent pas seulement leur frères en Christ, elles concernent tout homme et toute femme qui souffre. Car le Christ n'est pas venu pour les justes, mais pour les pécheurs. Je suis donc invité à ce regard du Christ qui m'apprend à découvrir tous ceux que le Père Lui a donnés...m'a donnés!


Seigneur, donne moi ton regard, que j'aille de par le monde, découvrir qui sont ces frères, ces sœurs qui attendent mes secours, qui sont un don de ton Amour!


Amen!




DU TRAITÉ DE S. IRÉNÉE CONTRE LES HÉRÉSIES

La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant.

La splendeur de Dieu est vivifiante : ceux qui voient Dieu, reçoivent la vie. C'est pourquoi, lui, l'insaisissable, l'incompréhensible, l'invisible, se donne aux hommes, en se rendant visible, compréhensible et saisissable, pour vivifier ceux qui le reçoivent et ceux qui le voient. ~ Car vivre sans la vie, c'est impossible : la substance de la vie vient de la participation à Dieu ; et participer à Dieu, c'est voir Dieu et jouir de sa bonté.

Ainsi les hommes verront Dieu pour vivre : par cette vue, ils deviennent immortels et arrivent à Dieu. Je l'ai dit, il était annoncé en image par les prophètes que Dieu serait vu des hommes qui portent son Esprit et sans cesse attendent sa venue. C'est ainsi que Moïse dit dans le Deutéronome : En ce jour-là, nous verrons, car Dieu parlera à l'homme, et l'homme vivra.

La puissance et la grandeur de celui qui opère tout en tous est invisible et inexprimable pour tous ceux qui ont été faits par lui ; toutefois il ne leur est pas inconnu : tous apprennent de son Verbe qu'il n'y a qu'un seul Dieu Père qui contient tout et donne l'être à toutes choses : ainsi qu'il est écrit dans l'Évangile : Nul n'a jamais vu Dieu, le Fils unique, qui est dans le sein du Père, qui l'a révélé.

Depuis le commencement, le Fils est l'exégète du Père, puisqu'il est depuis le commencement auprès du Père : au temps voulu, il a montré aux hommes pour leur profit les visions prophétiques, la variété des charismes, ses ministères et la glorification du Père, de façon cohérente et claire : Qui dit cohésion dit harmonie, qui dit harmonie dit temps voulu, et qui dit temps voulu dit profit. C'est pourquoi le Verbe s'est fait le dispensateur de la gloire du Père au profit des hommes pour qui il accomplit de telles économies : ainsi il montre Dieu aux hommes, et présente l'homme à Dieu, tout en préservant l'invisibilité du Père, de peur que l'homme n'en vienne à mépriser Dieu, mais, en même temps, pour qu'il ait toujours des progrès en vue, il rend Dieu visible aux hommes en le montrant par de nombreuses économies, de peur que, totalement privé de Dieu, l'homme cesse d'être. Car la gloire de Dieu, c'est l'homme vivant, et la vie de l'homme, c'est la vue de Dieu. Si la révélation de Dieu par la création donne la vie à tout être vivant sur la terre, combien plus la manifestation du Père par le Verbe donne-t-elle la vie à ceux qui voient Dieu !




Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

Merci ! 23 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Soli Deo

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