Samedi  2 mai,3ème Semaine du Temps Pascal, Année A

S. Athanase, évêque et docteur de l'Eglise

Mémoire

“Je ne suis pas sans toi”

Chers amis, je découvrais ce matin cette question sur un réseau social: 

“Mais où est le bonheur?”

Je comprends que des personnes puissent se poser cette question à un moment où des incertitudes peuvent nous inciter à une certaine morosité.

Cependant, nous faut il suivre ce mouvement général et sombrer ensemble dans la tristesse et l'angoisse?

N'y aurait il donc aucune joie possible, aucune issue?

Et si Jésus venait aujourd'hui nous provoquer à la joie et à l'espérance?

Voyons ensemble…!

“En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l'entendre ? »”

Jean nous replace dans le contexte. Il s'agit toujours de Jésus qui décidément, ne nous rend pas la tâche facile!

Ce serait tellement plus simple de faire du slalom géant!

Mais non, c'est tout l'inverse! Jésus nous invite à l'ascension, à la rude ascension des hauts sommets. Jésus nous invite également à l'épreuve de la foi.

Jésus ne nous demande pas de croire bêtement. Il nous propose cependant de consentir au mystère, de nous dire que nous ne pouvons pas tout comprendre tout de suite, qu'il y a un pas à franchir, un pas vers l'inconnu, et que ce pas, c'est la foi! Cela suppose d'accueillir un certain enseignement, d'y croire de tout mon coeur, d'y adhérer comme une vérité révélée, et de laisser cette Vérité faire son chemin en moi. Peu à peu, cette Vérité illumine ma vie, l'éclaire, et ce qui était un mystère devient, peu à peu, lumière.

Il nous faut croire d'abord pour comprendre ensuite, entrer dans cette amitié de Dieu, pour découvrir son intimité ensuite.Il me faut peu à peu être initié à l'ascension, avant de réaliser moi-même cette ascension qu'est la vie spirituelle.

Et pour cela, l'Esprit Saint vient à mon secours.

“En ces jours-là, l'Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie ; elle se construisait et elle marchait dans la crainte du Seigneur ; réconfortée par l'Esprit Saint, elle se multipliait.”

L'Esprit Saint est une vraie grâce que le Seigneur nous accorde; c'est Dieu lui-même qui vient à mon secours, qui se manifeste dans ma vie, afin de m'aider à accueillir la Parole de Dieu, l'interpréter, en vivre, à accueillir pareillement les sacrements et en vivre, me laisser guider par le Seigneur lui-même, le laisser agir au quotidien dans mon existence!

Alors oui, comme l'Église décrite dans le livre des Actes des Apôtres, je suis en paix, je suis dans la joie!

La voilà cette joie que nous recherchons, la voilà cette réponse à cette quête de joie!

Oui, chers amis, Dieu est la source de la joie!

“En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l'entendre ? »”

Revenons à l'Evangile, il y a toujours cette Parole de Jésus qui est exigeante, et elle le sera toujours, tant que je n'aurais pas franchi le pas, tant que je ne me serai pas décidé(e) à me laisser transfigurer par le Christ! Il y a peut être des résistances en moi, des doutes.

Je puis peut-être tout simplement, les présenter au Seigneur lui-même, demander l'Esprit Saint, afin qu'il fasse tomber de mes yeux mes écailles, comme St Paul sur le chemin de Damas, et que j'y vois clair enfin!

Alors comme Paul également, je découvrirai la Vérité, et la Vérité me rendra libre, alors je découvrirai pleinement, la joie, et cette joie, personne ne pourra me l'enlever!

“Pierre lui dit : « Énéas, Jésus Christ te guérit, lève-toi et fais ton lit toi-même. » Et aussitôt il se leva.”

Chers amis, lorsque je consens à cette démarche vers le Seigneur, cette démarche de demande de son Esprit Saint, si je consens à une démarche de foi, si je suis véritablement en quête de Dieu, que j'ai soif de Lui en vérité, alors oui, le Seigneur vient me rejoindre, il vient me guérir de ma cécité, il vient étancher ma soif et me donne d'entrer dans la pleine contemplation de la Vérité!

“Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant !… C'est l'esprit qui fait vivre, la chair n'est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.(...)“Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ?” 

Il y a ce passage qui est comme une invitation à une décision déterminée.

Lorsque tout le monde est dans la tristesse, dans la peine, lorsque tout le monde abandonne Jésus, que vais-je faire?

Sa Parole est elle également trop dure pour moi, son chemin trop difficile?

Lorsque dans la foi et dans la prière, j'accueille de faire cette traversée du désert parfois, avec le Seigneur pour compagnon, il vient marcher à mes côtés comme les disciples d'Emmaüs. Il y a ce Pain et ce Vin, signes de sa présence réelle qui attestent qu'il demeure toujours présent dans ma vie. Lorsque tout semble sombre, obscur, il y a toujours cette Lumière qui resplendit, cette Lumière qu'est le Christ.

Laissons nous regarder par le Christ, laissons resplendir sa Lumière en nos vies, et marchons avec Lui, guidés par son Esprit Saint.

“Je ne suis pas sans toi” Alfons Höfer

Amen

“Je viens de toucher de mes mains, le Corps et le Sang de mon Sauveur, de mêler l'élan de toutes vos âmes et les intention de votre foule, à la vertu du Saint Sacrifice dans la réalité de sa venue parmi nous.(…)

(...)Voici venir le don le plus complet qui ait été jamais fait aux créatures depuis la création du monde: le don de quoi? De Dieu même, de Dieu donné par Dieu fait homme en une nourriture, en un breuvage appropriés à notre faiblesse.(...)

(...) Il n'y a plus de misère, voici de quoi tout donner à la faiblesse de notre nature, voici de quoi conquérir tout ce qu'il est possible d'avoir.

(...) Un coeur sacré bat silencieusement, pour toujours, à l'ombre de nos autels, un coeur de chair, symbole efficace et vivant de l'amour éternel de Dieu pour nous, source véridique et proche de toute grâce: le coeur de notre maître invisible et présent.”

“Entretiens spirituels: l'heure sainte”, in “Vladimir Ghika, la mémoire des silences”, Elisabeth de Miribel, Ed. Fayard.