LA FRANCE ET SES ROIS ENTRAÎNENT LE MONDE CHRÉTIEN AUX CROISADES (3)
Le 8 juillet, les Croisés étaient devant Jérusalem. Repoussés d'abord une première fois, ils firent, pieds nus, une grande procession autour des remparts de la Ville Sainte. On prêcha sur la Montagne des Oliviers. Les Croisés s'embrassèrent, se pardonnèrent mutuellement leurs offenses, puis donnèrent l'assaut. Après un jour et demi de lutte, la ville fut prise le 15 juillet.
Tous allèrent, alors, «pieds nus et pleurant pour une trop grande joie, auprès du Saint-Sépulcre.
«O temps, si longtemps attendus, écrit Foucher de Chartres, temps mémorables entre tous ! Exploits qui surpassent tous les exploits du monde, car les fidèles avaient de tout temps, du fond de leur cœur, formé le vœu de voir les lieux (où Dieu fait homme avait apporté le salut au genre humain par Sa naissance, Sa mort, Sa résurrection) délivrés de la domination païenne et, après avoir été si longtemps souillés par la superstition, rendus à leur dignité première par la main des croyants».
Les Lieux Saints étaient délivrés, il fallait, dès lors, assurer la perpétuité de cette œuvre grandiose. Aussi, Adémar de Monteil étant mort à Antioche, les Chefs des Croisés décidèrent-ils de choisir parmi eux, un Roi. Ils prescrivirent des prières publiques afin que leur choix se portât sur le plus digne. L'élection eut lieu le 22 juillet ; Raymond de Toulouse élu, se récusa : «Je ne veux pas porter une couronne d'or, dit-il, là où le Roi des Rois a porté une couronne d'épines !»
Godefroy de Bouillon fut alors proclamé Roi ; il prit l'humble titre d'Avoué du Saint-Sépulcre.
Mais déjà, les Turcs voulaient reprendre la lutte.
Le 13 août 1099, Godefroy remporta une victoire décisive sur le Kalife à Ascalon.
La Palestine était dès lors assurée aux Francs.
«Cet Empire Franc, si brusquement installé sur les confins de l'Asie Mineure se trouva d'ailleurs rapidement organisé. L'armée des Chevaliers, n'avait cessé d'être ordonnée féodalement, avec les cadres et la hiérarchie établie en France. Cette même organisation fut portée en bloc sur les versants du Liban. Les villes du littoral acquirent une vie prospère par suite des relations qui se nouèrent avec l'Occident ; les pèlerins aux Lieux Saints devinrent de plus en plus nombreux ; enfin, des ordres mi-partis religieux et militaires, les Templiers et les Hospitaliers furent fondés pour défendre la conquête».
L'Empire Franc de Jérusalem ne dura guère qu'un siècle.
En 1144, Edesse tomba au pouvoir des Musulmans.
Alors, le Pape Eugène IV et le Roi de France Louis VII demandèrent à saint Bernard, Abbé de Clairvaux, de prêcher la seconde Croisade. Il le fit à Vézelay, à Pâques 1146, en présence du Roi et de la Reine, et souleva l'enthousiasme comme au temps de la Première Croisade.
L'Empereur d'Allemagne, lui-même, voulut se joindre au Roi de France et leva une armée. Les deux Princes, après deux ans de lutte (1147-1149) échouèrent devant Damas et durent rentrer en Europe.
En 1188, les Chrétiens ayant été vaincus à Tibériade, l'Empire Franc de Jérusalem s'effondra et la Ville Sainte retomba aux mains des Musulmans.
Le Roi de France, Philippe Auguste, l'Empereur Frédéric Barberousse et le Roi d'Angleterre, Richard Cœur de Lion, unirent leurs efforts pour tenter une troisième Croisade. Le seul résultat fut la prise de Saint-Jean-D'acre, le 13 juillet 1191, mais les Chrétiens obtinrent le libre accès permanent de la Ville Sainte.
Quinze ans après, à l'appel d'innocent III et de Foulques, curé de Neuilly, Baudouin de Flandre, Simon de Montfort et Thibaut III, Comte de Champagne organisèrent la quatrième Croisade. Ils ne purent fonder que l'éphémère Empire latin de Constantinople qui dura de 1204 à 1261.
Les cinquième et sixième Croisades n'eurent aucun résultat.
Les deux dernières Croisades furent organisées par saint Louis. Ayant fait vœu de prendre la Croix s'il échappait à une grave maladie, le Roi, guéri, s'embarqua à Aigues-Mortes en 1248, et fit voile vers l'Égypte. Damiette fut emporté d'assaut, mais les Croisés furent défaits à Mansourah et le Roi fait prisonnier.
La grandeur d'âme et la noblesse du saint Roi en imposèrent plus aux Arabes que s'il avait été victorieux. «Vraiment, Celui-ci est le plus fier Chrétien que nous ayons vu, disaient-ils, nous le gardons aux fers et il nous parle comme si nous étions ses captifs !»
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6