Jeûner pour la France à l'école de Saint Augustin, par le Père Marc, Prieur du monastère Sainte Marie de la Garde
Chers amis,
Les moines, durant le temps de l’Avent, s’adonnent au jeûne les mercredis et vendredis. Voilà qui vous encouragera vous-mêmes à vivre au mieux votre belle résolution de jeûner pour la France.
Toutefois, une question s’impose à nous : quelle peut donc bien être l’utilité de cette pénitence corporelle, quel en est le sens profond ? Même si elle semble déconcerter de prime abord, j’aime beaucoup la réponse du grand saint Augustin : le jeûne est pour les hommes et non pour les anges. Bien plus qu’il n’y paraît, ce que nous dit là l’évêque d’Hippone touche une vérité importante. Cette privation imposée à notre corps, les anges n’ont pas à s’en acquitter envers Dieu. Purs esprits d’une part, et plongés dans l’éternelle béatitude d’autre part, en eux tout est amour et affection pour Dieu ; ils trouvent en Lui, pour ainsi dire, leur « éternel aliment ». En ce qui nous concerne en revanche, il y a une faim qui devrait nous accompagner tout au long de notre pèlerinage terrestre, mais cette faim-là, nous oublions souvent de la rassasier… C’est la « faim de Dieu », c’est cet appétit qui nous porte à goûter comme est bon le Seigneur lorsqu’on cherche inlassablement à Le connaître et à L’aimer. N'est-ce point de cette nourriture surabondante dont Jésus-Christ parlait : « Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu'ils seront rassasiés » ? Votre jeûne pour la France doit donc être animé par cette « faim de Dieu », et trouver en elle sa principale motivation intérieure. Se refuser à quelques faims terrestres aide à cela, c’est évident. Jeûner pour la France creuse une faim surnaturelle des plus enviables et désirables, à nous tous d’en faire l’expérience.
Mais faisons un pas de plus, et demandons-nous quelle autre fin poursuit notre résolution de jeûner en ce temps de l’Avent. Là encore, j’aime à revenir à une autre pensée d’Augustin. Certes, le saint pasteur invitait ses fidèles, non pas à jeûner pour le salut de la Gaule, mais pour ramener les hérétiques à l’unité de l’Église. Néanmoins, son message est toujours d’actualité et rejoint finalement le but de votre jeûne : offrir quelque sacrifice au bénéfice de « l’âme chrétienne de la France ». Dans cette perspective, l’exhortation du grand Evêque nous touche : « Travaillons sans relâche, au prix de toutes nos fatigues et de toutes nos sueurs, et sous le souffle puissant de l'amour de Dieu, à bannir d'entre nous toute dissension nouvelle, et mettons un terme au schisme qui les a séparés de nous. Avant tout, conservons inébranlable la charité qui nous unit. Ils se sont glacés dans leurs iniquités ; comment pourriez-vous dissoudre cette glace d'iniquité, si vous n'êtes pas embrasé du feu de la charité ? » Avec la prière et une fidélité renouvelée à l’exercice de la charité fraternelle entre nous et autour de nous, notre jeûne pour la France est une petite fatigue corporelle que nous nous imposons, sous le Souffle puissant de l’Esprit-Saint, dans un grand mouvement de charité surnaturelle. Seul le jeûne vécu vraiment par amour aura du poids sur la conversion des cœurs et de la France. Car, il s’agit en définitive de cela : le retour des intelligences et des cœurs au bon sens, à la sagesse humaine et chrétienne, surtout à notre Dieu vivant et vrai. Oui, c’est le retournement des âmes – aussi celles de nos politiques – vers Celui qui est « le Chemin, la Vérité et la Vie », Jésus-Christ, qui doit être notre ligne de mire et d’action. Notre humble prière et notre jeûne, soyons-en certains, y contribuent. Alors, courage !
Intention de prière pour la deuxième semaine de l'Avent : prions et faisons pénitence en réparation de la loi injuste votée cette semaine à l'Assemblée Nationale, instaurant une nouvelle persécution contre les défenseurs de la vie à naître.
Résolution : Je fais connaître Jeûne pour la France à 10 personnes de mon entourage et je les invite à s'y associer.
Merci ! 64 personnes ont prié
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6