"Ce que l'arbre a fleuri ne vit que dans ce qu'il a d'enseveli"

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mercredi  8 avril 2020

Mercredi Saint


Ce que l'arbre a fleuri ne vit que dans ce qu'il a d'enseveli


Frères et sœurs bien aimés, nous lisions hier le récit de ce repas de Jésus au cours duquel il allait être livré dans la version de St Jean.

Et comme si cela ne suffisait pas, nous découvrons aujourd'hui ce récit selon St Mathieu!

Nous conviendrons ensemble que cela n'est certainement pas un hasard si la liturgie insiste tant sur ce moment clef.


“Que voulez-vous me donner, si je vous le livre “


Jésus, nous l'avons dit, est le nouvel Agneau Pascal, et cet Agneau a un prix, il a le prix d'un échange, il a le prix de la convoitise, il a le prix d'un désir, il a le prix de ce besoin du toujours plus, de ce désir de combler un manque, d'un désir qui se trompe de source, qui se trompe de voie.

La mort de Jésus m'enseigne qu'il y a un échec, un échec de discernement, celui d'un homme qui pense trouver dans l'argent, le bonheur. Il en coûtera à Jésus et à lui-même, la vie!

Pourtant, c'est de cet échec que le Père va se saisir, c'est de cet échec apparent qu'il va se saisir afin que "l'échec" dans la vie de son fils se transforme en la plus extraordinaire révélation de toute l'histoire de l'humanité!

Dans les temps anciens, Dieu a entendu la clameur de son peuple monter, alors qu'il était tenu en esclavage par les Egyptiens.

Et le Seigneur va libérer son peuple, et le sang sera le signe par lequel seront épargnées les demeures dont elles seront marquées.

Jésus, notre Agneau Pascal, devient Celui par lequel se concrétise notre Libération, notre Rédemption.

Jésus a besoin de vivre ces instants pour que de la mer rouge qui est la mienne, je découvre un horizon nouveau à la dimension de son Amour, à la dimension de son Amour Rédempteur qui se manifeste par son don sur la Croix

Sa gloire c'est de me faire traverser la mer rouge au prix de son sang.

Il a besoin pour cela de traverser l'éternité de ma vie, dans la plénitude de ses dimensions, sauf le péché, pour que les ayant vécues, il vienne les guérir, les sauver.

J'étais très jeune, ma soeur aînée, que j'aime beaucoup, m'avait embarqué dans une formidable aventure, le Pèlerinage National à Lourdes!

J'y suis allé plusieurs année durant, et il m'avait été demandé d'accompagner un jeune myopathe. De lui je savais une chose, c'est qu'un jour, jeune, il décéderait. C'est ce qui se produisit.

A Lui, je pensais apporter ma foi inébranlable: Erreur!

A chaque Pélé, c'est lui qui réconfortait la mienne, qui la rendait encore plus forte.

Devant la mort inéluctable, il était appuyé sur la certitude d'un plus grand que la mort, Jésus- Christ, qui l'embarquerait un jour avec lui, dans l'élan de sa Résurrection. Il devenait le temps d'un pélé, mon "maître spi"! 

Au moment où j'écris ces lignes, je suis encore plein de cette certitude de foi, que le Christ Ressuscité sera toujours la plus formidable issue de toute vie, fut elle la plus désespérée! 

Jésus, au moment où il partage ce repas avec ses disciples, est certainement plein de cette douleur, douleur de la séparation qui se profile, douleur de la souffrance qu'il vivra,  inéluctable, mais cette vie, ne lui est pas enlevée, il la donne!

Jésus consent, de toute éternité, à offrir pour nous, toute sa vie...sa vie et sa mort!

Offrir trente ans de vie cachée, oui cachée, lorsque l'on est Fils de Dieu, c'était déjà consentir à un renoncement, mais aller jusqu'à donner son corps sur la Croix afin qu'il n'y resta que l'Amour...tel fut cet acte extraordinaire auquel consentit notre Seigneur Jésus.

De toute sa vie donnée, il ne resterait plus que l'Amour!

Frères et soeurs, chers amis, je nous invite à garder le regard tourné vers le Christ, à nous laisser enseigner par cet Amour donné, gratuitement.

Je nous invite à prier pour tant de vies oubliées, tant de vies abandonnées dans des cellules, dans des bidonvilles, dans des désespérances, des solitudes.

Au plus profond du cœur de l'homme, il peut y avoir une étincelle, une flamme qui s'allume soudain, lorsque qu'un regard croise un Homme nommé Jésus Christ, lorsqu'il croise sa Parole de Vie.

Prions afin que notre terre connaisse une véritable révolution intérieure, qu'elle se tourne à nouveau vers Celui dont elle s'est éloignée!


Amen!


Tu as besoin de savoir une chose fondamentale: la jeunesse, ce n'est pas seulement la recherche de plaisir passagers et de succès superficiels. Pour que la jeunesse atteigne sa finalité dans le parcours de ta vie, elle doit être un temps de don généreux, d'offrande sincère, de sacrifice qui coûtent mais qui nous rendent féconds. C'est comme dit le poète:


“Si pour retrouver ce que j'ai retrouvé

j'ai d'abord dû prendre ce que j'ai perdu,

si pour obtenir ce que j'ai obtenu

j'ai dû supporter ce que j'ai supporté,


Si pour être à présent tombé amoureux

j'ai du être blessé,

j'estime qu'il est bon d'avoir souffert ce que j'ai souffert

j'estime qu'il est bon d'avoir pleuré ce que j'ai pleuré.


Car après tout je me suis rendu compte

qu'on ne savoure bien ce qui est appréciable

qu'après avoir souffert.


Car après tout j'ai compris

que ce que l'arbre a fleuri

ne vit que dans ce qu'il a d'enseveli.”(1)


  1. Francisco Luis Bernardez, “Soneto”, in Cielo de Tierra, Buenos Aires 1937


In “Christu Vivit”, n° 108, Pape François, Editions Emmanuel.





Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

Merci ! 30 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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