v 1 "L'abbé mangera toujours avec les hôtes et les pélerins" et v 2 "Quand il  n'y a pas d'hôtes, il pourra inviter ceux des frères qu'il voudra"

       Ce passage valorise le partage de sa table   par l'abbé en invitant des hôtes ou "ceux des frères qu'il voudra". L'application du premier verset me semble moins répandue que le v 2 , où j'ai souvent vu des frères de la communauté ou des invités religieux de passage, partager la table de l'abbé, mais jamais des hôtes .

     Voyons là la priorité voulue par st Benoît pour l'accueil des hôtes et la dignité qu'Il leur accorde. Par souci d'assurer le moins de perturbations l'ordre cistercien a maintenu une séparation plus nette : une salle à manger différenciée est proposée aux hôtes. Chez les bénédictins diverses adaptations existent : une table réservée dans le réfectoire pour les hommes ; il existe à ma connaissance un cas où les hôtes partagent le repas , partageant la même table que  la communauté. De telles propositions ou adaptations traduisent  ce souci de la place de l'hôte aux repas ou à la table de l'abbé.

       Nous lisons dans ce chapitre 56 le désir de l'ouverture  et l'exposition de la communauté, non repliée sur elle-même et portant le désir du partage et de l'ouverture à l'hôte aux repas, moment privilégié. La pédagogie de st Benoît nous fait découvrir le souci de l'autre, devenu alors discret porteur de la présence du Christ en lui. L'écoute de Dieu nous apprend l'écoute de l'autre et  son respect, 

      st Benoît, se montre ici profondément humain et très pratique. Son humilité amène le moine à s'émerveiller devant son Dieu mais sans jamais oublier de découvrir la grandeur que porte chacun, chaque hôte qui passe. C'est l'invitation de laisser tomber "le toc"

       L'invitation de  l'hôte à sa table pour l'abbé nous ouvre à la discrétion bénédictine : il y a en chaque personne quelque chose d'unique, qui peut  toucher et même changer le regard. Voici que ce chapitre peut nous parler, nous interpeller, nous toucher !! 

** La période du covid 19  peut devenir occasion de nous  laisser interpeller  :

                                               "Qu'attends-tu de moi,Seigneur à travers ce covid 19 ?"

                          L'oraison de ce Mardi saint nous faisait prier à partir d'une interrogation 

                                                  "Pourquoi dors-tu Seigneur ?"

En effet il nous est peut-être parfois difficile d'admettre que tout advient selon le coeur de Dieu .                                                   Bonne entrée dans le triduum pascal ! 

j.