Fiche 5 : Évangélisation, priorité n°1

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Notez bien ce que vous gardez de ces lectures, de votre méditation, de vos échanges. N'hésitez pas à nous les partager.

Avant de commencer chacun peut prier chez lui pour demander à Dieu la joie de la conversion pendant ce temps de carême. L'important sera de laisser le Seigneur lui-même nous transformer, pour cela il nous donne le goût de chercher à comprendre, mais Il nous donne aussi des frères, même si c'est en visio-conférence !


L'ultime appel de Jésus dans l'évangile selon Saint Matthieu résonne à nos oreilles : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28,19).

L'évangélisation est pour l'Eglise le mode d'existence normal, un signe de bonne santé. Si Jésus a fondé l'Eglise sur les Douze, c'est pour toucher les multitudes. Il n'a pas demandé aux apôtres d'encadrer un peuple préexistant mais il leur a demandé d'aller à la rencontre de ceux qui n'étaient pas encore là. Cette croissance passe par le témoignage des disciples qui agit à la manière d'une joyeuse contagion (si l'on peut se permettre de dire cela en ce moment !).

« L'Eglise existe pour évangéliser… » insistait le pape Paul VI. C'est un cri salutaire qui retentit comme le Gloria des anges dans la nuit de Bethléem. Les anges ont réveillé de simples bergers pour aller proclamer la naissance du Sauveur. Il revient aujourd'hui aux disciples de Jésus de faire de même.

Quand l'Eglise est affaiblie, elle se replie sur elle-même. Les apôtres eux-mêmes auraient bien voulu limiter leur activité apostolique aux environs de Capharnaüm- peut-être afin de pouvoir rentrer à la maison tous les soirs ! Mais Jésus leur ouvre des perspectives plus vastes : « Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ; car c'est pour cela que je suis sorti » (Mc 1,38).

Q : La vie des saints atteste que l'horizon des catholiques est forcément large. Cherchez comment telle figure de sainteté que vous connaissez témoigne de cela ?

Faut-il vraiment apporter la Bonne Nouvelle à ceux qui n'ont rien demandé ? Pouvez-vous nommer, identifier vos réserves ?

Les auteurs du manifeste pour la mission croient que la mission est le gage de la fécondité des activités de la paroisse. Parce qu'elle sanctifie tout ce qu'elle touche, toutes les activités d'une paroisse peuvent revêtir, ou non, une dimension missionnaire. Mais que se passe-t-il quand ceux qui doivent passer le témoin aux autres le gardent pour eux-mêmes ?

Q : Parler de priorité c'est dire que cela passe avant toutes choses. Pouvons-nous lister concrètement des activités paroissiales qui risquent de passer devant ou avant la mission ?



A l'école des saints : Jean Paul II, un apôtre à l'heure de la globalisation.

Pape globe-trotter, il a conscience que l'Eglise se trouve à un tournant historique qu'il résume dans son encyclique Redemptoris Missio en 1990: « J'estime que le moment est venu d'engager toutes les forces ecclésiales dans la nouvelle évangélisation. Aucun de ceux qui croient au Christ, aucune institution de l'Eglise ne peut se soustraire à ce devoir suprême : annoncer le Christ à tous les peuples »

Il est né en 1920 dans une Pologne attachée au catholicisme traditionnel, marquée par le joug nazi puis communiste, c'est dans ce contexte qu'il manifeste une grande ouverture d'esprit sur le monde : il se passionne pour le théâtre, suit des études de philosophie, s'intéresse à la poésie, à la littérature et aux langues vivantes.

C'est en 1942 qu'il est entré au séminaire clandestin de Cracovie, il en deviendra plus tard archevêque. C'est à ce titre qu'il participera activement au concile Vatican II. Elu pape le 16 octobre 1978, il prend le nom de Jean-Paul II. (N'hésitez pas à partager quelques connaissances utiles sur sa vie).

Il exerce son ministère apostolique jusqu'aux extrémités de la terre, en effet « l'universalité du salut ne signifie pas qu'il n'est accordé qu'à ceux qui croient au Christ explicitement et qui sont entrés dans l'Eglise. Si le salut est destiné à tous, il doit être offert concrètement à tous » (Redemptoris Missio n°10).

Il adresse un message vigoureux aux nombreux pays visités : « En un monde fortement sécularisé […] on se bat pour l'homme, certes, mais pour un homme mutilé, ramené à sa seule dimension horizontale. Nous savons au contraire que Jésus est venu apporter le salut intégral qui saisit tout l'homme et tous les hommes » (RM n°11)

Concrètement pour bien manifester que tout baptisé est appelé à la mission et à la sainteté, il va canoniser (reconnaitre la sainteté) de 482 nouveaux saints de toutes conditions et âges.

Pour lui « la foi s'affermit lorsqu'on la donne » (RM n°11). C'est ainsi qu'il a le désir d'entrainer la jeunesse dans cet élan missionnaire en créant les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ). « Ceux qui font partie de l'Eglise Catholique doivent se considérer comme privilégiés et, de ce fait, d'autant plus engagés à donner un témoignage de foi et de vie chrétienne » (RM n°11).

Lors des 2émes JMJ en 1987 il dit : « Le monde attend avec anxiété notre témoignage d'amour, un témoignage issu d'une profonde conviction personnelle et d'un acte sincère d'amour et de foi dans le Christ ressuscité. C'est cela que signifie connaitre l'amour et croire en lui ».

Au cours de sa vieillesse et de sa maladie il vivra plus profondément ce qu'il proclamait : « La mission ne s'appuie pas sur les capacités humaines, mais sur la puissance du Ressuscité. » (RM n°23)


A l'écoute de la Parole de Dieu 

Dans l'Ancien Testament, les prophètes incarnent cette priorité de l'annonce. « Quand le Seigneur a parlé, qui refuserait d'être prophète ? » (Am 3,8) s'écrit le prophète Amos. Tantôt le prophète diagnostique la gravité du mal, il annonce alors des malheurs (Is 28,1 ; 29,1). Tantôt il console le peuple en captivité pour qu'il garde l'espérance du retour à Jérusalem (Is 40,9).


  • Dans les Evangiles :

Nous y voyons le Christ évoquer la primauté de la mission. « Aux autres villes aussi, il faut que j'annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c'est pour cela que j'ai été envoyé » (Lc 4, 42-44). Ce « il faut que j'annonce », est un absolu, une priorité pour Jésus.

Quand il envoie les Douze en mission, la priorité de l'annonce exclut toute autre préoccupation (Lc 9,1-6). Il en va de même quand il envoie les Soixante-douze en mission, « Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales. » Notons bien l'autorité du Christ qui envoie « Allez ! Voici que je vous envoie ».

A la fin de l'Evangile selon Saint Matthieu ce même « Allez » résonne « jusqu'à la fin du monde » ! Il s'agit bien d'un appel pour toutes les époques.

« Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde » (Mt 28, 18-20).


  • Avec Saint Paul :

Lui, le converti sur le chemin de Damas, est ensuite brûlé par la nécessité du témoignage : « Annoncer l'Evangile, ce n'est pas là pour moi un motif de fierté, c'est une nécessité qui s'impose à moi. Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile ! Certes, si je le fais de moi-même, je mérite une récompense. Mais je ne le fais pas de moi-même, c'est une mission qui m'est confiée » (1 Co 9, 14-18).


Dans le magistère de l'Eglise 

Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (au n°15), le pape François reprend les mots de Jean Paul II dans son encyclique Redemptoris Missio (RM) pour insister sur cette priorité :

« Jean-Paul II nous a invité à reconnaître qu'il « est nécessaire de rester tendus vers l'annonce » à ceux qui sont éloignés du Christ, « car telle est la tâche première de l'Église » (RM 34). L'activité missionnaire « représente, aujourd'hui encore, le plus grand des défis pour l'Église (RM 40) » et « la cause missionnaire doit avoir la première place (RM 86) ».

Que se passerait-il si nous prenions réellement au sérieux ces paroles ? Nous reconnaîtrions simplement que l'action missionnaire est le paradigme de toute tâche de l'Église.

Dans cette ligne, les évêques latino-américains ont affirmé que « nous ne pouvons plus rester impassibles, dans une attente passive, à l'intérieur de nos églises », et qu'il est nécessaire de passer « d'une pastorale de simple conservation à une pastorale vraiment missionnaire ». Cette tâche continue d'être la source des plus grandes joies pour l'Église : « Il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n'ont pas besoin de repentir » (Lc 15, 7). »


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Notez bien ce que vous gardez de ces lectures, de votre méditation, de vos échanges. N'hésitez pas à nous les partager.

Ce parcours de carême s'est inspiré du Manifeste pour la mission, de Raphaël Cornu-Thenard et Samuel Pruvot, Salvator 2019. Il listait 10 Thèses issues du congrès Mission :

  • Jésus Christ ami universel
  • Evangélisation, priorité n°1
  • Le courage d'annoncer Jésus
  • Le droit pour tous de connaitre Dieu.
  • Dieu peut tout !
  • Etre unis pour l'annoncer
  • La raison est au service de la foi
  • Inviter mais pas endoctriner
  • Pas de pros de la mission
  • Se convertir avant tout

Prière de la communauté

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes, Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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