Jour 2 - Priez avec les gréco-catholiques d'Ukraine et de Roumanie
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ? Si des méchants s'avancent contre moi pour me déchirer, ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires, qui perdent pied et succombent. Qu'une armée se déploie devant moi, mon cœur est sans crainte ; que la bataille s'engage contre moi, je garde confiance. J'en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. « Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur. » (Psaume 26, 1-3 ; 13-14)
L'expérience de la clandestinité, avec les gréco-catholiques
Les Eglises gréco-catholiques ukrainiennes et roumaines ont dans leur histoire contemporaine un point commun marquant : toutes deux ont fait l'expérience de la clandestinité. En 1945 en Ukraine, puis en 1948 en Roumanie, le pouvoir central soviétique décide d'interdire d'existence et de rassemblement les communautés gréco-catholiques nationales. De nombreux évêques, prêtres, simples fidèles, sont emprisonnés ou exécutés. Pendant près de 40 ans, les deux Eglises survivent dans la clandestinité et une partie des clergés respectifs risquent leurs vies pour que continuent d'exister ces minorités au sein du monde orthodoxe. Lorsque le bloc soviétique s'effondre, les gréco-catholiques ukrainiens et roumains retrouvent leur liberté mais pas leurs lieux de cultes. Une longue lutte juridique s'ensuit, et un faible pourcentage des biens sont récupérés. L'expérience de la clandestinité, de la « résistance spirituelle » a profondément marqué l'identité de ces communautés mais plus largement de la Roumanie et de l'Ukraine.
Qui sont les gréco-catholiques ukrainiens et roumains ?
L'Eglise Gréco-Catholique Ukrainienne voit le jour à la suite de l'Union de Brest en 1596, par laquelle une partie du clergé orthodoxe ukrainien rejoint le Siège de Saint Pierre. Illustrant la lutte entre le royaume de Polono-Lituanie et la Russie, la communauté gréco-catholique se retrouve au cœur d'affrontement interconfessionnels pendant plus d'un siècle. Elle trouve une certaine fécondité en Ruthénie et en Galicie. L'Eglise Gréco-Catholique Roumaine quant à elle naît en Transylvanie, à l'occasion du Synode d'Alba-Iulia de 1697, par lequel une partie des chrétiens roumains s'unissent à Rome. La nouvelle Eglise est florissante jusqu'en 1948.
On estime aujourd'hui le nombre de gréco-catholiques ukrainiens à environ 5 millions de fidèles, soit 8 à 10% de la population. A sa tête siège SE Mgr Shevchuk, archevêque majeur de Kiev et de Galicie. Les gréco-catholiques ukrainiens célèbrent la Liturgie en rite byzantin et en langue ukrainienne. Ils suivent intégralement le calendrier julien. En Roumanie, les gréco-catholiques représentent près de 700.000 fidèles, essentiellement localisés dans l'Ouest du pays, où l'Eglise a vu le jour. 750 prêtres font vivre cette communauté, dirigés par SE le Cardinal Mgr Mureşan, archevêque majeur d'Alba Iulia et Făgăraş. L'Eglise Gréco-Catholique Roumaine célèbre selon le rite byzantin et en langue roumaine. Elle présente la particularité de suivre le calendrier julien pour Pâques, et le calendrier grégorien le reste du temps liturgique.
« Espère le Seigneur »
Tout chrétien sait à quel point il est difficile de renouveler chaque jour sa confiance en Dieu. Les soucis du quotidien, les événements anxiogènes, les combats intérieurs, n'ont de cesse de déstabiliser cette quiétude. Même lorsque le désespoir semble être la seule issue, nous avons encore la possibilité de faire le choix de la confiance. Pour Gustave Thibon, philosophe chrétien du XXe siècle, « c'est au moment où l'on se sent le plus abandonné qu'il faut s'abandonner le plus ». C'est précisément ce à quoi nous invite le psaume du jour : un abandon plein et entier, sans concessions, dans les mains du Créateur, source et maître de toute chose. C'est également l'expérience des communautés gréco-catholiques d'Ukraine et de Roumanie. En proie à la menace de disparaître, elles ont demandé la grâce de l'Espérance. Confiantes dans les desseins du Seigneur, durant ces 40 ans de clandestinité, les ténèbres n'ont pas éteint la flamme de leur Foi.
Dans cette marche vers Pâques, par la prière et la rencontre, nous rendons grâce pour ce que notre Église doit à l'Orient : les premières évangélisations, la tradition monastique, les Pères de l'Église... et leur témoignage qui revivifie notre foi.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6