Dimanche 29 mars, 5ème Dimanche de Carême, Année A

“Si tu crois tu verras la gloire de Dieu.”

“Jésus, en son esprit, fut saisi d'émotion, il fut bouleversé”

Chers amis, nous entrons dans une très belle lecture, celle du retour à la vie de Lazare, qui est comme une lecture par anticipation de l'événement fondateur de notre foi, la Résurrection de Jésus Christ.

Deux mots pour exprimer deux réalités différentes, le retour à la vie de Lazare et la Victoire définitive de Jésus Christ sur la mort et sur le mal, par le don de sa vie.

Il nous est bon d'entrer dans ce texte et de le méditer, d'en découvrir, pas à pas, les différents aspects, les différents messages.

Ce qui me touche aujourd'hui dans ce texte de Jean, c'est la proximité de Jésus.

Jésus, n'est pas loin de nous , bien au contraire, il vient épouser notre humanité, il vient au plus près de notre détresse, il vient la patager, quoi qu'il lui en coûte.

“Seigneur, celui que tu aimes est malade”

A cette annonce, Jésus part vers Lazare, malgré les paroles de ses disciples qui le mettent en garde.

Il y a là une formidable espérance. Jésus est attentif à mon humanité, il est bouleversé par la mort de Lazare, et il va rejoindre son ami, il va le rejoindre et il va rejoindre Marthe et Marie. Et avec elles, c'est moi-même que Jésus vient rejoindre, qu'il vient rejoindre dans mes interrogations, ma tristesse, ma quête.

Jésus me rejoint et m'interroge “Crois-tu cela?”

Jésus me renvoie à cette interrogation fondamentale de la foi, crois-tu?

Crois-tu que Jésus peut intervenir dans ta vie, crois-tu que Jésus est mort et ressuscité, que sa mort et sa résurrection t'appelle à ressusciter avec Lui pour une vie nouvelle, non pas une vie temporelle, à la manière de Lazare, mais à entrer dans cette compagnie du Christ, à laquelle nous sommes appelés par sa victoire sur le mal, par sa Résurrection.

“Ne te l'ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu.”

Jésus, vrai Dieu et vrai Homme, m'invite à entrer dans une nouvelle dimension, à entrer avec Marie de Magdala dans le tombeau et m'écrier avec elle “Rabbouni!”, et à rencontrer le Christ vrai Dieu et vrai homme, siégeant à la droite du Père.

“Si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, reste marqué par la mort à cause du péché, mais l'Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes. Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.”

Si le Christ est ressuscité, alors ma foi n'est pas vaine, si le Christ est ressuscité, comme Paul nous y invite, je suis appelé à devenir juste, à vivre selon la justice de Dieu, afin d'avoir avec le Christ, part à sa vie en plénitude.

Alors la mort n'aura sur moi aucun pouvoir, alors avec Marthe je pourrai m'écrier: 

”Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde.”

Mes amis, “Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter”, oui telle est la prophétie d'Ezéchiel que le Christ a pleinement réalisée.

Telle est l'espérance, telle est la foi de l'Église, notre mort prend un autre sens, notre mort, au delà des liens qui nous unissent sur cette vie terrestre, est appelée à s'inscrire dans une plénitude de vie, dans un au delà, cet au delà qui permettait certainement à Edith Stein, d'avancer libre, confiante, souriante, comme je vous l'ai souvent témoigné, vers les chambres de l mort. Elle avait tout remis en Dieu.

Chers amis, avec elle, avec le Christ, nous sommes appelés à avancer, à vivre, à tout déposer devant le Christ, à marcher en femmes et en hommes libérés par la mort et la résurrection du Seigneur Jésus.

“La paix soit avec vous!”

Telle est la salutation du Christ ressuscité apparu à ses disciples!

Puissions nous accueillir en nos âmes, cette Paix, cette Paix qui nous vient du Seigneur Jésus, qui nous vient de cette assurance que nous recevons dans la foi, que morts avec lui au péché, avec Lui nous vivrons.

Puissions nous, à l'exemple de Marie, baigner le cœur du Seigneur de nos prières, de nos supplications pour notre monde, pour tant d'hommes et de femmes qui souffrent, qui ne peuvent poser une telle espérance, un tel acte de foi, dans les jours que nous vivons.

Puissions nous aller de l'avant dans notre pèlerinage de foi, et cheminer dans l'espérance et la charité.

“Ton frère ressuscitera”, crois-tu cela?

Amen