Jour 6 - Vendredi Saint : "Femme, voici ton fils"
Passion de notre Seigneur Jésus Christ Jn 18, 1 – 19, 42
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Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l'Écriture s'accomplisse jusqu'au bout, Jésus dit : « J'ai soif. » Il y avait là un récipient plein d'une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d'hysope, et on l'approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit. Comme c'était le jour de la Préparation (c'est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d'autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. [...] Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d'aloès pesant environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, qu'ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d'ensevelir les morts. À l'endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n'avait encore déposé personne. À cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c'est là qu'ils déposèrent Jésus.
Méditation franciscaine
Depuis plusieurs siècles, lors du Vendredi Saint, les franciscains de Terre Sainte revivent une liturgie peu connue du grand public : “les funérailles du Christ”. Cet office reproduit la déposition de Jésus de la Croix, son onction et sa mise au tombeau. J'aimerais vous inviter à méditer deux courtes phrases de Jésus lorsqu'il est sur la Croix.
On imagine très bien la scène : Jésus, mourant, dicte ses dernières volontés avant de rendre l'âme et dit à Marie : "Femme, voici ton fils" puis au disciple “Voici ta mère". Le regard de Jésus va de Marie à son disciple dans une réciprocité. Nous pourrions croire que Jésus se soucie du devenir de sa mère. Qui va désormais la protéger, elle qui est veuve et sans enfant ? Mais si cela avait été son seul souci, il aurait d'abord dit au disciple : “Voici ta mère” sous-entendant “prends en soin”.
Mais Jésus s'adresse d'abord à Marie : "Femme, voici ton fils". Jésus sait que nous avons besoin de Marie au cœur de nos vies. Elle est la lampe allumée qui demeure après la mort de Jésus, la lumière qui ne s'éteint pas. Elle est cette lampe au milieu de nos nuits sombres. C'est elle qui nous accompagne désormais sur le chemin même quand nous ne percevons plus aucune lueur d'espoir et que nos supplications semblent ne pas atteindre les oreilles du Seigneur.
Frères et sœurs, par ce “Voici” qui souligne une révélation de la plus haute importance, c'est un enfantement dans la douleur qui s'accomplit. Jésus nous révèle un lien de parenté nouveau, celui d'une mère à son enfant. Et ce disciple dont l'identité n'est pas précisée par l'évangéliste : c'est vous, c'est moi. Alors rappelons nous aujourd'hui la dernière volonté de Jésus : que nous accueillions en nos foyers celle qu'il nous donne pour mère. Elle nous aidera à “traverser la vallée des Larmes” (Ps 84,7) lors du Vendredi Saint de notre vie et soutiendra notre foi pour qu'elle ne faiblisse pas.
Fr. Eliazar Arteaga Chavero, franciscain de Terre Sainte
Les funérailles du Christ au Saint-Sépulcre
Prenons un temps de recueillement
Imaginez-vous devant ce Tombeau ouvert, à Jérusalem. Le Christ a été déposé sur la pierre. Les frères franciscains reprennent avec vous : "Christus factus est pro nobis obœdiens usque ad mortem" et entonnent les Impropères du Vendredi Saint :
Le mot latin "improperium" signifie « reproche ». Les Impropères sont les « reproches » du Christ à son peuple l'ayant rejeté. Nous vous partageons la traduction de cet extrait pour que vous puissiez laisser résonner ces paroles au cœur de votre prière :
O mon peuple, que t'ai-je fait ? En quoi t'ai-je contristé ? Réponds-moi !
De l'esclavage d'Égypte, moi, je t'ai tiré,
Mais toi, tu prépares une croix pour ton Rédempteur.
Ô Dieu Saint, ô Dieu Saint, fort. Ô Dieu Saint, ô Dieu Saint, fort, Immortel, prends pitié de nous.
Quarante ans je t'ai conduit à travers le désert,
Je t'ai nourri de la manne,
Et je t'ai fait entrer dans la Terre Promise,
Mais toi, tu prépares une croix pour ton Rédempteur.
Ô Dieu Saint, ô Dieu Saint, fort. Ô Dieu Saint, ô Dieu Saint, fort, Immortel, prends pitié de nous.
Qu'aurais-je dû faire pour toi que je n'ai fait ?
Je t'ai planté moi-même comme une vigne choisie,
Mais toi, tu m'as nourri d'amertume.
J'avais soif, tu m'as abreuvé de vinaigre
Et d'une lance tu as percé le cœur de ton Sauveur.
Ô Dieu Saint, ô Dieu Saint, fort. Ô Dieu Saint, ô Dieu Saint, fort, Immortel, prends pitié de nous.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6