1876, Pellevoisin

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Peu avant que les relations entre l'Église et l'État ne traversent une période critique en France (lois Ferry, expulsion des congrégations enseignantes etc.), la Vierge Marie apparaît à Pellevoisin en 1876. C'est alors la dernière des grandes apparitions mariales du XIXème siècle, après la Rue du Bac (1830), la Salette (1846), Lourdes (1858), et Pontmain (1871) : apparitions qui dessinent – selon certains – le « M » de Marie sur la France.

Estelle Faguette, servante depuis 1865 chez la comtesse de La Rochefoucauld,
est atteinte d'une maladie incurable. Elle écrit avec un cœur d'enfant et dans une grande confiance, une lettre à la Sainte Vierge, lui demandant d'intercéder auprès de son divin Fils pour sa guérison, afin de soutenir ses parents âgés. Depuis sa jeunesse à Paris, où elle a été enfant de Marie, Estelle nourrit pour la Vierge une grande dévotion, mais trois médecins la disent condamnée, la famille de La Rochefoucauld rentre à Paris sans elle et on commence déjà à organiser ses obsèques…


Marie se présente comme la « toute miséricordieuse ».
Notons que c'est le seul endroit connu où elle se nomme ainsi (on comprend dès lors que Pellevoisin, en cette année de la Miséricorde, soit sanctuaire de la miséricorde et Porte Sainte pour le diocèse de Bourges). Au cours de la cinquième apparition, Marie va obtenir de son Fils la guérison d'Estelle, le 19 février 1876.

Lors de sa neuvième apparition, elle révèle à la jeune femme de 32 ans sa mission :
faire connaître et diffuser le scapulaire du Sacré-Cœur. Estelle raconte : « La Vierge me dit : « Depuis longtemps les trésors de mon Fils sont ouverts ; qu'ils prient. » En disant ces paroles, elle souleva la petite pièce de laine qu'elle portait sur sa poitrine… J'aperçus un cœur rouge qui ressortait très bien. J'ai pensé tout de suite que c'était un scapulaire du Sacré-Cœur. Elle dit en le soulevant : « J'aime cette dévotion », et « C'est ici que je serai honorée. » »

Marie nous invite ainsi à revenir au message de Paray-le-Monial
mais elle l'enrichit par un geste concret : pratiquer la dévotion en portant le scapulaire qui représente d'un côté le Cœur du Christ et de l'autre l'image de Marie. On retrouve la dévotion aux deux Cœurs si chère à saint Jean Eudes (qui sera sans doute bientôt proclamé « Docteur de l'Église »).

Marie va aussi inviter à prier pour les pécheurs :
« Son Cœur (celui de son Fils) a tant d'amour pour le mien qu'il ne peut refuser mes demandes. Par moi, il touchera les cœurs les plus endurcis. » « Je suis venue particulièrement pour la conversion des pécheurs. » (Septième apparition)


Marie veut enfin que nous priions tout particulièrement pour l'Église et pour la France :
« Je tiendrai compte des efforts que tu as faits pour avoir le calme ; ce n'est pas seulement pour toi que je le demande, mais aussi pour l'Église et pour la France… La France, que n'ai-je pas fait pour elle ! Que d'avertissements, et pourtant encore elle refuse d'entendre… La France souffrira… Courage et confiance. »(Onzième apparition)

Nous comprenons ainsi, en ces temps troublés,
combien il est important que nous prions pour l'Église, pour la France, pour le monde entier, et pour cela que nous venions aussi en pèlerinage à Pellevoisin pour obtenir les grâces dont nous avons besoin (piété, salut, confiance, conversion, santé etc.).

Il est important surtout que nous refassions notre consécration au Sacré-Cœur
et que nous portions le scapulaire pour être agréable à Marie et réparer les outrages que son Fils reçoit dans le sacrement de son Amour. (Quinzième et dernière apparition)

Définitivement guérie, Estelle Faguette dépose à l'église paroissiale un ex-voto
de reconnaissance, le 30 avril 1876, comme la Vierge le lui a demandé. « J'ai invoqué Marie au plus fort de ma misère. Elle m'a obtenu de son Fils ma guérison entière. » Elle reprend son humble travail, dans la discrétion, et sera reçue dans le tiers-ordre dominicain à 80 ans.

Dès 1877, l'archevêque de Bourges autorise le Culte public
à Notre-Dame de Pellevoisin « Mère toute miséricordieuse », et la chambre d'Estelle est transformée en chapelle où les pèlerins affluent. Le pèlerinage reçoit une indulgence plénière du pape Léon XIII en 1892. L'année suivante, un monastère de Dominicaines s'installe près de la chapelle pour accueillir les pèlerins. En avril 1900, Léon XIII reconnaît officiellement le scapulaire du Sacré Cœur tel qu'Estelle l'a vu porté par la Vierge Marie et encourage tous les fidèles qui le désirent à le porter.

Estelle meurt à 86 ans le 23 août 1929.
Sur sa tombe figurent deux mots que lui a transmis la Sainte Vierge : « Sois simple. »

La guérison d'Estelle a été officiellement déclarée miraculeuse le 8 septembre 1983
par Mgr Paul Vignancour, alors archevêque de Bourges. Cette déclaration fait suite à tous les actes favorables et marques de bienveillance des souverains pontifes et des archevêques de Bourges à l'égard de Pellevoisin depuis plus d'un siècle. 


Source :

- Site Notre Histoire avec Marie Histoire Pellevoisin

Plus d'informations : 

- Apparitions de la Très Sainte Vierge Marie à Pellevoisin, récit par Estelle Faguette, 1901.
- Collectif, Scapulaire du Sacré-Cœur de Pellevoisin, Ed. Rassemblement à Son Image, 2015.
- Gétrey Gérard, Les Apparitions mariales de Pellvoisin (1876), Paris, 1994.
- Sbalchiero Patrick, « Pellevoisin », dans René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire des « apparitions » de la Vierge Marie, Paris, Fayard, 2007, p. 713-715.
- Vernet Marie-Réginald, La Vierge à Pellevoisin. Mère de Miséricorde et Mère de l'Église, Paris, Téqui, 1999.
- Site internet : www.pellevoisin.net
- Page Facebook : Les amis du sanctuaire Notre-Dame de Pellevoisin

Prière de la communauté

Prière du pèlerinage

Sainte vierge Marie, notre mère, qui êtes venue si souvent visiter la France, nous nous mettons en chemin à votre suite sur les 2000 km du parcours reliant les 5 lieux de vos apparitions sur notre terre au XIXe siècle. Sur les routes qui convergeront vers Pellevoisin, depuis Lourdes et Pontmain, ou depuis La Salette et la rue du bac, nous voulons vous confier nos joies et nos peines, celles de nos familles, de nos amis, de tous les hommes et de toutes les femmes qui vivent en France. Nous voulons aussi vous remercier : pour votre cœur de mère, pour votre amour inconditionnel, pour votre intercession auprès de votre fils si miséricordieux pour chacun et pour notre pays, pour toutes les grâces que vous ne cessez de répandre sur tous ceux qui implorent votre secours. Ô Marie notre mère, nous voulons : écouter les messages que vous nous avez laissés sur ces lieux d'apparitions, prendre votre main et nous mettre à votre école pour nous tourner vers votre fils Jésus, redécouvrir les engagements pris lors de notre baptême et demander pardon pour nos ingratitudes, être docile à l'Esprit Saint pour accueillir chaque homme, chaque femme et chaque enfant que vous aurez rejoint à la faveur de ce pèlerinage. Nous voulons également vous confier la France pour qu'elle soit toujours une terre de saints. Avec sainte Jeanne d'Arc, sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, saint Louis, sainte Bernadette, sainte Catherine Labouré, sainte Geneviève, saint Irénée, sainte Odile et l'Archange Saint-Michel, Ô Marie, notre mère, daignez nous exaucer. Amen

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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M de Marie - Le grand pèlerinage en calèche

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