LA PRIÈRE D'ABANDON DE CHARLES

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Pratiquer « l'abandon » est-il compatible avec une vie de responsabilités ?
 
Quand on parle de la vie spirituelle, il ne s'agit pas de cette sorte d'abandon qui fait baisser les bras, signe de découragement devant la vie, mais bien plutôt d'un mouvement qui dynamise, fait courir dans la voie de la confiance. Rien d'une attente passive que s'accomplissent en nous les desseins de la Providence ! Un abandon actif pour se laisser conduire, entrer dans l'attitude filiale qui se fait jeter entre les bras du Père, comme le disait sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus.

La grâce de l'abandon passe par l'oubli de soi, une forme de consentement à ne pas ruminer notre passé, fût-ce pour en déplorer les manques et pleurer sur nos péchés et sur nous-mêmes, à ne pas imaginer l'avenir, fût-ce pour rêver à un projet de sainteté, mais à nous abandonner à l'amour présent qui nous enveloppe et ne nous manquera pas, pour nous en remettre à lui.

Cet abandon n'est pas un « laisser-faire » inconscient, qui ferait fi des nécessaires prises en charge humaines de l'existence en nous déresponsabilisant. Il m'est demandé de prendre la vie et le réel de ma vie à bras le corps, de me donner avec sérieux à toutes les tâches qui sont les miennes, de prendre les moyens de la réussite, de m'investir avec toute mon intelligence, tout mon courage, tout mon cœur, et cependant me fier entièrement à Dieu, lui abandonner le résultat. Ainsi, parents et éducateurs, enseignants, nous faut-il mettre au service des jeunes tout le potentiel humain qui est le nôtre, mettre en œuvre des projets avec audace et énergie, intervenir quand il le faut, et cependant savoir que tout cela n'est rien, que nous ne sommes pas les maîtres de l'entreprise, et nous remettre en tout à celui qui est le maître d'œuvre, dans la confiance qu'il agira. L'Esprit Saint est notre guide sur ce chemin de confiance et de dépossession qui libère et pacifie profondément. Dans une oraison liturgique, il est dit que Thérèse de Lisieux  « s'abandonnait à la grâce et se passionnait pour le salut de tous les hommes ». Puissions-nous être à la fois des hommes et des femmes de passion et d'abandon. Ce n'est pas contradictoire. Le don et l'abandon sont les deux faces d'un même amour.




Prière de la communauté

Mon Père, je m’abandonne à Vous (Bx Charles de Foucauld)

Mon Père, je m’abandonne à Vous, faites de moi tout ce qu’il vous plaira. Quoique vous fassiez de moi, je vous remercie. Je suis prêt à tout. J’accepte tout, pourvu que votre volonté se fasse en moi, en toutes vos créatures ; je ne désire rien d’autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre vos mains, je vous la donne, ô mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je vous aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre vos mains, sans mesure, avec une infinie confiance car vous êtes mon Père !