Le mois précédent, nous avons vu que le Carême est un moment privilégié où nous découvrons notre identité de fille ou fils de Dieu. Dans cette perspective, quel peut être alors le sens de Pâques ? Que de plus, peuvent nous donner la Crucifixion et la Résurrection par rapport à cette filiation déjà divine?

Encore une fois, nous cherchons juste des pistes. Remarquons quand même la compression du temps. Si le Carême nous remet au début du ministère du Christ sur terre, Pâques nous plonge dans sa fin. Nous faisons donc l´économie de 3 ans. Cependant, cette compression du temps pointe vers l´essentiel de la mission du Sauveur: une soumission à la volonté du Seigneur. 

En effet, il n´y a qu´une ligne droite du Baptême, en passant par le désert et le sacrifice final sur la croix. La ligne, elle, peut être droite, mais cette soumission a des caractéristiques bien particulières. Tout d´abord, c´est Dieu qui s´incarne et qui tout en étant Dieu, fait en Christ la volonté de Dieu le Père. Ensuite, cette soumission doit être réellement entendue comme un don. Un don du Christ qui se donne complètement au Seigneur mais aussi un don envers les autres êtres humains, Ses créatures.

Mais la singularité de cette soumission continue. Elle devient même de plus en plus déroutante. Le don du Christ va jusqu´à la Crucifixion et à cette dernière correspond la Résurrection, véritable don de Dieu envers Son Fils et qui s´étend en Lui à tous, filles et fils de Dieu. Ainsi comme nous le disions un peu plus haut, le Carême nous ramène vers notre identité profonde. Mais c´est Pâques, avec le double don de Dieu, c´est-à-dire, Crucifixion et Résurrection, qui donne le contenu même de cette filiation divine. D´ailleurs sans cette Résurrection, comme le dit si bien Saint-Paul, notre foi serait vaine (1 Co 15,14). C´est dans cette fin que le début devient intelligible.

Être fille ou fils de Dieu, c´est se donner pleinement à Dieu et à ses prochains pendant notre passage sur terre. Dieu, Lui, nous attend les bras ouvert dans le Royaume des Cieux.