LE CHOIX DIVIN
Joseph de Maistre relevant cette expression de l'Écriture : «C'est moi qui fais les Rois» ajoute :
«Ceci n'est point une métaphore, mais une loi du monde politique. Dieu fait les rois au pied de la lettre. Il prépare les races royales ; Il les mûrit au milieu d'un nuage qui cache leur origine. Elles paraissent ainsi couronnées de gloire et d'honneur».
C'est Dieu en effet qui établit la Royauté. Il la fit reposer sur deux principes qui se complètent réciproquement : la primogéniture mâle et l'hérédité. Il voulut, en outre, choisir la Race Royale par excellence ! Celle de David, parce qu'elle devait donner naissance à Son Divin Fils. Mais, si le principe de l'hérédité mâle était intangible, il n'en était pas de même de celui de la primogéniture. Dans des cas exceptionnels, Dieu se réservait, en effet, d'y déroger en faveur du Prince le plus digne de régner.
Ainsi, parmi les enfants d'Isaïe, il choisit non l'Aînée mais le plus jeune, le huitième, David :
«Je l'établirai le premier né d'entre ses frères et Je l'élèverai au-dessus des rois de la terre».
Ce n'est pas non plus l'aîné de David que Dieu choisit pour succéder à son père mais le dixième, Salomon, choix divin reconnu et admis par l'aîné, Adonias :
«Vous savez que la couronne m'appartenait et que tout Israël m'avait choisi par préférence pour être son roi mais le royaume a été transféré et il est passé à mon frère, parce que c'est le Seigneur qui le lui a donné».
C'est ce que David lui-même tint à affirmer à plusieurs reprises.
En France, il en est absolument de même. Dans son Testament, incontestablement inspiré et que saint Pie X recommandait aux français comme un trésor, saint Rémy proclame que Dieu a «choisi délibérément» la Race de Mérovée «pour régner jusqu'à la fin des temps» sur notre Pays. Le grand thaumaturge affirme formellement l'unité de race de nos Rois, il ajoute pour mieux confirmer notre foi et illuminer nos intelligences :
«Qu'en tout et toujours il garde la perpétuité de sa force et l'inviolabilité de sa durée !»
Il s'en suit donc que Mérovingiens, Carolingiens et Capétiens sont trois branches d'une seule et même race. Cette unité de race de tous nos Rois était considérée comme une tradition au Moyen-âge et jusqu'avant la Révolution : dans la salle du Trône de l'ancien Palais Royal à Paris (incendiée en 1618 et sur l'emplacement de laquelle a été construite la salle des Pas Perdus de l'actuel Palais de Justice) sous la statue de Pépin le Bref, l'inscription suivante était gravée dans la pierre en caractères gothiques :
«Pépin, Fils de Charles le Martel, DE LA LIGNÉE DE CLOTAIRE SECOND, fut élu Roy».
Plusieurs auteurs parlent de cette tradition que Piganiol de la Force défendit dans sa Description de la France, publiée avec autorisation et privilège de Louis XIV, en date du 20 Juin 1714 :
«Le Royaume de France a commencé l'an de l'ère vulgaire 420 et depuis ce temps-là, a toujours été successif de mâle en mâle et gouverné par 65 Rois, TOUS ISSUS DE LA MÊME MAISON, quoique de trois races différentes, ainsi que je le prouverai dans un autre ouvrage... ».
Sans aller jusque-là, les Bénédictins ont cependant nettement démontré sinon l'unité des trois races, du moins celle des Carolingiens et des Capétiens, dont l'auteur commun est Pépin d'Héristal, Père de Charles Martel, qui a donné le jour aux premiers, et de Childebrand d'où sont issus les seconds.
Il n'est pas sans intérêt d'ajouter qu'indépendamment de leur ascendance salique avec les Mérovingiens, les Carolingiens et les Capétiens descendent également par voie féminine de Clovis et de Clotaire Il par Blitilde, fille de ce dernier et mère de saint Arnoul, aïeul de Pépin d'Héristal ; et que les Capétiens descendent de Charlemagne par Adélaïde, fille de Louis le Débonnaire, qui épousa Robert le Fort.
Quant au choix divin sur les membres les plus dignes de la famille Royale, il s'est exercé également en France.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6