Jour 5 - Le général de Jeanne
Le général de Jeanne
Nous sommes en 1425, dans le village de Domrémy, ou la petite Jeanne, comme tous les enfants du village, prend son tour de garde des moutons. Alors qu'elle se trouve près de l' « arbre aux fées », trois personnes lui apparaissent : sainte Catherine, sainte Marguerite et Saint Michel.
Quand ce dernier se présente à elle, il délivre un message très clair : « Je suis Michel, le protecteur de la France ».
Elle n'a que treize ans et ses voix lui donnent alors une mission incroyable : aller bouter les Anglais hors de France, et emmener le roi Charles VII se faire sacrer dans la cathédrale de Reims.
Jeanne hésite, mais ses voix insistent, elle finit par quitter père et mère pour réaliser sa mission et prend alors comme devise « Dieu premier servi ». C'est en obéissant à ces trois mots qu'elle s'était donnés pour ligne de conduite qu'elle a réussi à s'arracher à la maison familiale pour se lancer dans une aventure dont elle ne reviendra pas.
Lors de son procès, quelques années plus tard, elle ne cesse d'être interrogée sur « ses voix ».
Lorsqu'on lui demande : « laquelle desdites voix avez-vous vue la première ? », elle répond « c'est saint Michel ». Elle poursuit devant des juges dubitatifs et insistants, affirmant avoir vu Saint Michel « comme je vous vois », et confie que l'archange n'a cessé de l'accompagner durant sa difficile mission : « Lorsque j'eus ouï par trois fois cette voix, je connus que c'était la voix d'un ange. Cette voix m'a toujours bien gardée, et je comprenais bien cette voix. Elle m'enseigna à me bien conduire, à fréquenter l'église, et à partir en France. »
Dès le début de sa mission, Jeanne comprend qu'elle est « envoyée de par Dieu », avec le soutien de ses voix. Au procès, elle répond encore : « il n'est jour que je ne l'entende, et même j'en ai bien besoin ». Lorsque l'un des juges lui demande si elle réclame quelque chose à cet ange, elle répond : « Oncques n'ai requis à cette voix autre récompense finale, fors le salut de mon âme. »
Sur son étendard, on retrouve Saint Michel, et les inscriptions « Jésus, Marie ». Pendant toute sa chevauchée, elle entendait chaque matin la messe, et n'a cessé de recevoir la communion et de se confesser pour demeurer en état de grâce, sur recommandation de Saint Michel.
Lors de son procès encore, à la question « êtes-vous en état de grâce », elle répond : « si je n'y suis, Dieu m'y mette ; si j'y suis, Dieu veuille m'y tenir ». Une réponse incroyablement profonde pour la jeune fille de 18 ans qu'elle était alors, et qui continue d'édifier théologiens et historiens.
Rien d'étonnant pourtant, puisque Jeanne a confié pendant tout son procès entendre ses voix « chaque jour, plusieurs fois par jour ». Des voix qui la guidaient et la confortaient : « je suis envoyée de par Dieu », n'a-t-elle cessé de répéter au tribunal qui l'a pourtant conduite jusqu'au bucher.
Méditation : Accepter la volonté du Bon Dieu
« Que Votre volonté soit faite ». Que cette phrase du Notre Père est difficile à dire lorsque la volonté du Bon Dieu semble s'opposer à la nôtre. Dans sa pièce consacrée à Jeanne d'Arc, Jean Anouilh fait dire à la petite Lorraine, agenouillée devant Saint Michel : « Messire, croyez-vous que notre Seigneur puisse vouloir qu'on fasse pleurer son père et sa mère, qu'on les tue, peut-être, de peine, en partant. C'est difficile à comprendre ». Saint Michel lui répond alors : « Dieu ne demande pas l'impossible à tout le monde, mais à toi, il te le demande ». Ce dialogue est né sous la plume de Jean Anouilh mais illustre à merveille ce qu'a dû être le dilemme de l'enfant de Domrémy. Elle a pourtant choisi de partir, parce qu'en effet, avec la grâce de Dieu, rien n'est impossible. Elle le savait et n'a cessé de faire confiance, jusque devant cet impressionnant tribunal qui allait la condamner à mort.
Au moment de mourir, elle crie une dernière fois le nom de Celui qui l'a faite vivre : « Jésus, Jésus ». À aucun moment, dans l'humidité de son cachot, Jeanne n'a eu l'idée de reprocher au Bon Dieu de l'avoir abandonnée. Elle était sereine, parce qu'elle se savait obéissante et que c'était la seule chose qui lui importait. « J'obéis », a-t-elle encore répondu de nombreuses fois à ses accusateurs. L'obéissance était sa seule boussole.
Demandons à Jeanne d'Arc et à Saint Michel de nous aider à vouloir, en toutes circonstances, faire la volonté de Dieu.
Intention de prière pour la France
Jeanne est partie, en obéissant, sauver la France alors qu'elle n'avait qu'une petite quinzaine d'années ! Elle était entourée de soldats qui la respectaient parce qu'elle n'a cessé de se rendre respectable. Elle a accepté d'être au milieu d'eux, de se battre avec eux malgré leurs multiples défauts et blasphèmes. Mais elle les encourageait chaque jour à « entendre la messe ».
Avec ses ennemis, elle n'a cessé d'être chrétienne : elle a mené la bataille, mais pleurait à chaque mort, allait consoler les blessés et priait pour leurs âmes.
Prions chaque jour pour garder un cœur chrétien malgré la colère, et puisons dans l'exemple de Jeanne d'Arc la force de prier de tout notre cœur pour la conversion de nos ennemis, meilleure façon de les aimer.
Dire un "Notre-Père", un "Je vous salue Marie" et un "Gloire au Père".
Intention de prière pour nous
Gardons à l'esprit cette phrase de Jeanne d'Arc lorsqu'elle doit répondre sur son état de grâce : « si je n'y suis, Dieu m'y mette, si j'y suis, Dieu veuille m'y tenir ». Dieu ne peut œuvrer dans ce monde que nous espérons tous plus chrétien que par le biais d'âmes saintes… Demandons à saint Michel, « protecteur de la France », la grâce de travailler à être des saints chaque jour, auprès de chaque personne rencontrée et de prendre à notre tour « Dieu premier servi » pour devise. Puisqu'il peut nous arriver souvent de nous sentir perdus, prions pour garder à l'esprit, à chaque instant, que nous sommes, nous aussi, « envoyés de par Dieu » ici-bas.
Dire un "Notre-Père", un "Je vous salue Marie" et un "Gloire au Père".
Terminer par la prière de Léon XIII à saint Michel Archange en cliquant sur "Je prie".
124 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6