Jour 3 - L'épée de Charles Martel
L'épée de Charles Martel
En 732, toute la moitié Sud de la France fait l'objet de fréquentes incursions des Sarrasins venus de l'Espagne alors occupée par le califat Omeyyade. Charles Martel, maire du palais, c'est-à-dire une sorte de 1er ministre tout puissant de la dynastie mérovingienne alors finissante, réunit une armée de chevaliers pour affronter les envahisseurs. Cette rencontre décisive a lieu à proximité de Poitiers. Après un âpre combat, la cavalerie franque met en déroute l'armée Arabe dont le chef, l'émir Abdel Rahman, est tué dans la bataille. Cette victoire est décisive à plusieurs titres. D'abord elle met un terme aux conquêtes musulmanes en Europe occidentale. Obligeant les Arabes à ne plus s'aventurer au-delà des Pyrénées, elle assure la pérennité de la Foi chrétienne sur l'ensemble du territoire Français. Par ailleurs, le prestige que cette victoire a conféré à Charles Martel a également joué un rôle déterminant pour légitimer la dynastie Carolingienne fondée par son fils Pépin-le-Bref.
Conscient de l'importance de cette victoire et certain que c'est grâce au secours de saint Michel qu'il a pu la remporter, Charles Martel, dès son retour de Poitiers, fait envoyer son épée au Mont Saint-Michel pour rendre hommage à celui qu'il considère comme le véritable vainqueur de Poitiers. Plus tard, quand saint Michel apparaîtra à Jeanne d'Arc pour tirer à nouveau notre pays d'une situation désespérée, il lui demandera d'envoyer chercher une épée toute rouillée dans la chapelle de Sainte-Catherine-de-Fierbois. Voici les minutes de son procès à ce propos :
« …Tandis que j'étais à Tours, j'envoyai chercher une épée qui se trouvait dans l'église Sainte-Catherine-de-Fierbois derrière l'autel.
— Comment saviez-vous que cette épée fût là ?
— Cette épée était en terre, toute rouillée et la garde était ornée de cinq croix. Je sus qu'elle se trouvait là par mes voix, et l'homme qui l'alla chercher ne l'avait jamais vue. J'écrivis aux ecclésiastiques dudit lieu qu'ils voulussent bien m'envoyer cette épée, et ils me l'envoyèrent ».
Bien que Jeanne ne le mentionne pas, la ferveur populaire a très vite conclu que cette épée n'était autre que celle de Charles Martel. Ce qui est sûr c'est que ce n'est pas lui qui a pu la déposer dans la chapelle de Sainte-Catherine-de-Fierbois, car celle-ci n'existait pas en 732. Mais si saint Michel a insisté pour que Jeanne récupère cette épée, on ne peut exclure qu'il ait lui-même placé à Fierbois celle reçue du vainqueur de Poitiers !
Méditation : Combattre avec confiance, sans orgueil et sans haine
Vu le contexte nous avons hésité à vous proposer de méditer cet évènement de la relation entre saint Michel et la France. Et puis, nous avons finalement décidé de le maintenir pour deux raisons. D'abord parce que l'offrande par Charles Martel de son épée à saint Michel est un épisode important de la relation entre notre pays et son ange gardien à un moment clé de notre histoire, et que l'objet de notre neuvaine est précisément de méditer ces évènements.
Ensuite, nous avons voulu méditer cet épisode parce qu'il nous invite à une réflexion de fonds sur l'idée du combat pour un chrétien. Au-delà du parallèle avec la France d'aujourd'hui, nous sommes dérangés par le fait même que la sauvegarde de la Chrétienté européenne ait pu passer par les armes. Dans notre société qui, il y a encore peu de temps, n'avait pas été confrontée à des situations de guerre depuis plusieurs générations, l'idée du recours à la force nous gêne, même quand il s'agit de légitime défense. Pourtant, depuis toujours, l'enseignement de l'Eglise reconnait aux peuples et aux personnes ce droit à la légitime défense. C'est même, pour ceux qui exercent une autorité, un devoir moral vis-à-vis des personnes dont ils ont la charge. Comment jugerait-on un père de famille dont les enfants seraient menacés au nom de leur Foi, s'il décidait de les laisser mourir plutôt que de tenter de les protéger ? La légitime défense peut même aller jusqu'à l'offrande de sa vie pour que les plus faibles puisse vivre en paix, ainsi le soldat qui se sacrifie pour les civils.
En dehors des professions chargées de notre protection (policiers, militaires etc.) ou des situations de légitime défense, le combat que nous devons mener est essentiellement spirituel. Que ce soit dans notre vie quotidienne ou dans nos engagements, nous constatons bien souvent combien cette lutte contre les tentations peut s'avérer difficile.
A l'exemple de Charles Martel, il nous faut reconnaitre avec humilité que nous ne sommes que des instruments et que notre seule action ne peut rien sans le soutien du Ciel. Cette humilité est la base de tout, c'est elle qui nous permet de ne pas tomber dans la haine, car le combat que nous menons n'est pas le nôtre mais celui du Christ contre Satan. Quoi qu'il nous arrive, ne le prenons pas personnellement ! Cela ne doit pas nous empêcher de prendre nos responsabilités et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les assumer jusqu'au bout. « Il faut toujours prier comme si l'action était inutile et agir comme si la prière était insuffisante » disait sainte Thérèse de Lisieux. C'est ce qu'a fait Charles Martel, maire du palais, en levant une armée pour marcher à la rencontre des Omeyyades. Il a pris un risque énorme. Que serait-il advenu s'il avait été défait ? Qu'à cela ne tienne, il a fait confiance au soutien du Ciel, sûr de remplir sa mission dans l'intérêt de son peuple. Cette confiance nous devons l'avoir chevillée au corps car le Christ a déjà gagné. La lutte est âpre mais l'issue est certaine !
Intention de prière pour la France
Prions pour que, collectivement, le peuple Français, quelles que soient les agressions qu'il subit, sache toujours se défendre chrétiennement.
Dire un "Notre-Père", un "Je vous salue Marie" et un "Gloire au Père".
Intention de prière pour nous
Prions pour demander au Bon Dieu un cœur humble qui nous gardera de toute haine.
Dire un "Notre-Père", un "Je vous salue Marie" et un "Gloire au Père".
Terminer par la prière de Léon XIII à saint Michel Archange en cliquant sur "Je prie".
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6