4è degré de l'amour: l'homme s'aime pour Dieu

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La semaine dernière, nous avons évoqué la louange comme amour de Dieu pour Dieu. Nous parvenons aujourd'hui à l'ultime barreau de notre échelle, celui où nous nous aimons pour Dieu

L'homme s'aime pour Dieu

« Notre joie ne sera pas tant d'apaiser nos besoins ni d'assurer notre bonheur que de voir l'accomplissement de sa volonté et nous et par nous. C'est ce que nous demandons chaque jour dans la prière quand nous disons ''Que ta volonté soit faite sur la erre comme au ciel'' », dit S. Bernard. 

L'ultime degré de notre itinéraire nous invite à nous aimer nous-mêmes, non pour nous-mêmes (c'était notre premier degré), mais pour Dieu. Un renversement complet s'est donc opéré : nous demeurons sujets de l'amour (car c'est nous qui aimons), nous en sommes aussi l'objet (c'est nous que nous aimons, à moins de revenir en deçà de ce que le premier degré nous avait donné), mais nous n'en sommes plus le complément (c'est pour Dieu que nous nous aimons, et nous ne demandons rien pour nous-mêmes). 

D'une certaine manière, ce quatrième et ultime degré récapitule les degrés qui le précèdent, dans la mesure où il dépasse l'intercession et la louange. En effet, le quatrième degré de l'amour selon S. Bernard exige de l'homme un engagement de toute sa vie, voire une offrande de sa vie. En ce sens, nous sommes parvenus à la prière d'action de grâce : je rends à Dieu ce qu'il m'a donné, et je le fais par amour pour Lui. Ce mouvement que nous essayons de caractériser, S. Paul l'exprime ainsi : 

« Je vous exhorte donc, frères, au nom de la miséricorde de Dieu, à vous offrir vous-mêmes en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu : ce sera là votre culte spirituel » (Rm 12, 1). 


De là, il ressort également que l'amour n'est pas désincarné : il n'est pas question de quitter son corps pour aimer, ou de ne placer l'amour que dans une sphère éthérée, où Dieu habiterait et où seuls des privilégiés parmi nous accèderaient. Une telle posture n'est pas chrétienne. Nous devons bien plutôt rappeler, à temps et à contretemps, que cet amour, il se vit dans le présent de notre vie, dans la moindre de nos actions, fût-elle la plus banale. C'est toute notre vie qui doit respirer l'amour que nous portons à Dieu, et telle est l'aventure de la vie chrétienne proposée à tout homme. 

« On possède pour toujours le quatrième degré de l'amour quand, au plus haut point, on n'aime plus que Dieu. Car on ne s'aime plus soi-même que par amour de lui, de sorte qu'il soit la récompense de ceux qui l'aiment, la récompense éternelle de ceux qui l'aiment éternellement » .


S'il n'y a pas de désincarnation pour aimer comme Dieu nous aime, c'est-à-dire pour entrer dans le regard qu'il pose sur nous, nous devons tenter une autre approche. S. Bernard, dans son traité, parle en terme de « déification de l'homme ». Par l'amour, l'homme entre dans l'amour de Dieu, il en vit. Cet amour coule en ses veines et vivifie chaque membre de son corps. Il y a donc une union profonde, et même indissociable, de l'homme et de Dieu, de la créature et de son Créateur. 


C'est aussi ce qui est proposé à notre contemplation dans la fête de Noël : le Fils de Dieu s'est incarné, un Sauveur nous est né, et ce Sauveur, c'est Jésus, le Christ. Alors, marchons à la suite de celui qui veut nous tirer jusqu'à l'ultime barreau de l'échelle de l'amour ; aimons comme Dieu nous aime, c'est-à-dire en nous livrant pour Lui comme Lui s'est livré pour nous. À tous, nous souhaitons une sainte fête de Noël !

Prière de la communauté

Souvenez-vous (saint Bernard)

Souvenez-vous, ô très douce Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre sainte protection imploré votre assistance et réclamé votre secours, ait été abandonné. Animé d’une pareille confiance, O Vierge des vierges, ô ma Mère, je viens vers vous et, gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. Ô Mère du Verbe incarné, ne méprisez pas mes prières, mais daignez les écouter et les exaucer favorablement. Amen !

Merci ! 480 personnes ont prié

13 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Retraite d'Avent : "Franchir les 4 degrés de l'amour"

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