Dimanche 10 décembre - 2ème visite chez l'Evêque

Après la longue journée du samedi, fertile en rebondissements, Juan-Diego a pris congé de la Dame et est rentré chez lui à Tulpetlac, localité distante de 14 km au nord du mont Tepeyac. 

Juan-Diego, converti de la première heure, fait partie des quelques rares Indiens Aztèques qui demandèrent le baptême lors de la toute première évangélisation. En 1524, seuls 12 missionnaires franciscains avaient pu arriver d'Espagne pour annoncer le Christ à des centaines de milliers d'Indiens couvrant un immense territoire. Ces Apôtres étaient des hommes d'exception, qui mirent en oeuvre des trésors de charité dans leur tâche évangélisatrice.

 Juan-Diego reçut le baptême en 1525. A ce titre, il était très assidu pour se rendre au couvent de Tlatelolco afin d'y recevoir les sacrements, et suivre les enseignements catéchétiques qu'il retransmettait à ses concitoyens au retour dans son village, se faisant lui-même  disciple-missionnaire. On l'appelait "le pèlerin" en raison des nombreux kilomètres parcourus à pied chaque semaine.

Le "Nican Mopohua" continue : 

"Le jour suivant, dimanche, alors qu'il faisait encore nuit, une nuit sombre, il quitta sa maison, alla directement jusqu'à Tlatelolco pour y apprendre les choses divines, donner son nom, avant de se rendre chez le seigneur des prêtres. Vers les dix heures, les gens se réunirent, entendirent la Messe ; chacun donna son nom et les petites gens partirent. 

Alors Juan-Diego se rendit au palais de Monseigneur l'Evêque. (...) Devant lui, agenouillé à ses pieds, il pleura, et c'est dans la tristesse qu'il rapporta la pensée, la parole de la Dame du Ciel, pour que l'on croie enfin au message, au désir de la Vierge parfaite, qu'on lui bâtisse un temple, édifie sa maison là où elle le désire.

Monseigneur l'Evêque lui posa de nombreuses questions ; il faisait son enquête pour rassurer son coeur : 

Où l'as-tu vue et comment était-elle ?

Et il raconta tout, entièrement tout à Monseigneur l'Evêque. (...) Et pourtant bien qu'il lui ait tout dit, comment elle était, tout ce qu'il avait vu, admiré, qu'il s'agissait bien évidemment de la Vierge Parfaite, Très Aimable et Très Sainte Mère de Notre Sauveur et Notre Seigneur Iesu Christo, l'Evêque n'en fut pas certain. Il dit alors que sa parole et son message ne suffisaient pas pour faire la vérité de ce qu'il demandait, qu'il était nécessaire d'avoir quelque autre signe pour que l'on croie qu'il était envoyé par la Dame du Ciel.

Lorsque Juan-Diego entendit cela il dit à l'Evêque :

Mon Maître et Seigneur, quelle sorte de signe veux-tu ?
Que j'aille ensuite, moi, le demander à la Dame du Ciel, à celle qui m'envoie.

Et l'Evêque voyant qu'en vérité il restait ferme et en rien ne doutait, le congédia alors."

S'ensuit alors un petit jeu de cache-cache, car Juan-Diego qui file comme le vent porter la demande de l'Evêque à la Dame, a été suivi par des "gens dignes de confiance" qui sont au service de l'Evêque. Ces gens sont les mêmes qui font attendre Juan-Diego pendant des heures à chacune de ses visites au palais épiscopal, avant de l'introduire en audience. Or en arrivant sur la rive du lac, en passant sur un pont de bois, Juan-Diego disparaît mystérieusement à leurs regards. Cela irrite fortement ces gens qui le suivaient. 
Et le Nican Mopohua de préciser : 

les uns et les autres furent déterminés, s'il revenait une autre fois, à l'attraper, le châtier bien rudement, l'empêcher de raconter tous ses mensonges et de tromper le monde

Prions Marie Mère de In Tloque Nahuaque
- Celui qui est Proche et Immédiat -

Marie, tu connaissais l'âme très noble de ton Serviteur l'Evêque Don Fray Juan de Zumárraga : vrai fils de Saint François, ami de la pauvreté, homme humble et d'un courage exceptionnel.
Il avait fait profession au monastère de Aránzazu au Pays Basque. 

Vierge Immaculée, c'est à Juan de Zumárraga qu'était destiné ton message.
Marie tu te soumets aux décisions des successeurs des Apôtres.

Juan de Zumárraga - Reflet dans les yeux de la Vierge

Juan de Zumárraga fut nommé "Défenseur des Indiens" par Charles Quint qui avait été averti de la situation de désolation à laquelle ils étaient confrontés.
Pour avoir pris effectivement la défense des Indiens, Juan de Zumárraga fut persécuté et menacé de mort par les membres du gouvernement de la "Première Audience" qui commettaient de terribles exactions. Voici ce qu'il écrit dans une de ses lettres au roi en août 1529 :

Je pense qu'il est bon d'informer votre Sérénissime Majesté de ce qui se passe ici,
car si Dieu n'y pourvoit pas par un remède de sa main, 
cette terre est en danger de se perdre entièrement

Marie, cette situation apocalyptique que décrivait l'évêque, tu es venue toi-même y remédier de la part de Dieu. Et tu es venue apporter la réponse du Ciel à la détresse du représentant de l'autorité divine. 

Prions pour que soit reconnue la sainteté de Fray Juan de Zumárraga !

Marie, vois notre terre désolée et les brebis sans pasteurs du XXIème siècle. Suscite encore aujourd'hui des prêtres et religieux aux riches personnalités pour faire de la terre un lieu habitable de justice et de paix. Pour servir Dieu avec un coeur sans partage. Pour être sel et lumière du monde, pour être les bons pasteurs et les missionnaires  "proches et immédiats" de demain.

Marie, nous prions tout spécialement pour notre Pape François,
compagnon de saint Ignace et de saint François, et natif du Nouveau Monde.

Sois toujours à ses côtés, appelle l'Esprit-Saint sur notre Pape, 
Sancta Maria de Guadalupe

Auprès de Ton Image Marie,
nous prions une dizaine de chapelet :

1 Notre Père
10 "Je vous salue Marie", en incluant ce mots :

"Je vous salue Marie pleine de grâce, Mère de Celui qui est Proche et Immédiat, le Seigneur est avec vous, ..."

1 Gloire au Père ...

Nous chantons Ave Regina Caelorum avec les moines de l'Abbaye de Ligugé, en unissant nos voix à celles de tous les monastères du monde chantant la Reine des Cieux.