Retraite du P. Eymard

• la Sagesse.
  • 1° La Sagesse en elle-même
  • 2° La Sagesse en l'homme
  • La prière
  • L'amour de Dieu, 1er principe de notre sainteté
• 2è O : O Adonaï
  • Prière
  • L'aliment de l'amour, c'est la bonté divine
• 3e Ô : O Radix Jesse
• Ô racine de Jessé exposée comme un signe

Viens nous délivrer

5. Viens nous délivrer. De quoi ? 1° Il n'y a plus parmi nous d'idoles de bois et de pierre, mais combien y en a-t-il encore de chair, d'intérieures ?

2° Tout ce que nos passions nous font aimer plus que Dieu, voilà nos idoles. Voilà ce qu'il y a à détruire, à renverser. Ô Jésus qui avez triomphé.

3° De cette concupiscence qui nous combat sans cesse. Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort ? [Rm 7,24]

Nous délivrer de la puissance de Satan, si grande sur nous surtout par nos anciennes blessures, par nos défaites.

Nous délivrer de nos péchés. Malade qui appelle attend le médecin – il presse – il craint la mort. Le voyageur sur le bord d'un abîme. Pécheur criant vers Jésus-Christ, ne pouvant plus supporter ses péchés, craignant la mort, l'enfer.

Oh ! qu'une âme en état de péché mortel souffre quand elle connaît son état. Elle n'a plus ni paix ni repos : elle cherche, elle court après son Sauveur : Ne tarde plus. L'âme pieuse de même lorsqu'elle sent qu'elle a offensé Dieu, le monde dit que sa faute est légère, elle peut l'être en elle-même, mais l'âme qui aime Dieu se reproche amèrement sa faute, elle est grande devant l'amour. Enfin, ne tarde plus. Soupirs vers le ciel, de ce lieu de péché, de scandale, de dangers. Oh ! Viens, Seigneur Jésus [Ap 22,20].

[6.] Ne tarde plus ! Qu'il y a de pécheurs qui ne font pas cette prière, craignant la grâce de leur délivrance. Saint Augustin s'accuse de ce crime (Confessions, liv. 8, c. 7) : “Dès ma tendre jeunesse, je vous avais, ô mon Dieu, demandé la chasteté. Misérable que j'étais ! Et plus misérable qu'on ne saurait le dire ! Je vous avais dit plusieurs fois : Donnez-moi le don de chasteté et de la continence, mais que ce ne soit pas encore, sitôt ajoutais-je ! – Car je craignais que vous ne fussiez trop prompt à m'exaucer, et que vous ne me guérissiez plus tôt que je ne voulais de la maladie de l'impureté, aimant bien mieux le plaisir de la satisfaire que le bonheur d'en être délivré.” Hélas, que de chrétiens font ainsi ! Et qu'y gagnent-ils ? Ils augmentent le nombre de leurs péchés, ils donnent à leurs mauvaises habitudes le temps de se fortifier, ils irritent Dieu de plus en plus en résistant à sa grâce ; puis, que de déceptions, de souffrances, de remords ! Et si la mort venait à les surprendre ! Quelle surprise en enfer !

Saint Paul (Rm 2,4-5) : Pourquoi méprisez-vous les richesses de la bonté, de la patience, de la longanimité de Dieu ? Ignorez-vous que sa bonté vous invite à la pénitence ? Et cependant par la dureté de votre cœur impénitent vous vous amassez un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu ?

S. Pierre-Julien Eymard (PO 4,15)