La sagesse monastique nous fait comprendre aujourd'hui le lien étroit entre le spirituel et le matériel. Le point de passage obligé réside alors dans l'objet, dans l'outil dont se servira l'ouvrier pour réaliser son travail. Nous pouvons ici vérifier le vieil  adage populaire selon lequel Il n'y aurait que les  mauvais ouvriers à se plaindre  de leurs outils. Ce qui revient à dire que la qualité première repose bien sur l'artisan et non sur les conditions de son travail. Pour nous en convaincre nous pouvons visiter les écrits de Simone Weil, dont "La pesanteur et la grâce"  pour  comprendre et valoriser l'effort , sa répétition et le sens qui lui donne valeur. Cet effort peut se porter sur le domaine matériel, scolaire et spirituel. Aujourd'hui, st Benoît va jusqu'à amener les objets et les outils à la hauteur des "vases sacrés"

              La Règle ne cherche pas à stigmatiser les objets ou les outils mais à nous amener à les considérer dans leur finalité : ils sont utiles, fragiles et passagers. Comme dans les considérations écologiques, les outils et autres biens matériels méritent toute notre vigilance dans leur protection et le bon usage que nous pouvons et devons en faire, pour nous-mêmes et les générations à venir. Le respect ne signifie pas de les idolâtrer mais de leur donner une juste place, au service de l'homme et de l'humanité. Au final, les outils et les objets, du monastère comme dans notre état de vie, méritent attention mais comme tout objet, ils symbolisent le côté passager et utilitaire  car comme dit la sagesse biblique 

                                                       "Tout passe et vous aussi !"

Un jour il nous sera peut-être demandé de rendre compte du bon usage de ces mêmes choses ?