« Invite des pauvres »
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus disait au chef des pharisiens qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. » (Lc 14, 12-14)
Serviteur de Dieu
Dans l’ordre de l’Évangile comme dans celui des sociétés terrestres, il existe des grands, des premiers. Dans les sociétés terrestres, ils font sentir la puissance, ils se comportent en maîtres : tout le rapport d’inégalité entre les autres et eux consiste dans un rapport de sujétion du côté de ceux-là, de maîtrise de leur côté à eux. La voie menant au rang de premier ou de grand selon l’Évangile est tout autre, et même contraire. Elle est de chercher une situation ou un rapport, non de puissance, mais de service, de diakonos (serviteur), de doulos (esclave, homme de peine). Ces deux termes exercent une place absolument centrale dans les catégories qui servent à définir l’existence chrétienne. La diaconie, la position, le comportement et l’activité de serviteur apparaissent, dans l’ensemble du Nouveau Testament, comme co-extensifs [qui remplissent totalement] et concrètement identiques à la qualité de disciple, l’homme saisi par le Christ et vivant en sa dépendance. Le titre de doulos, esclave, serviteur (de Dieu), qui n’avait pas de signification religieuse dans le monde païen, exprime au mieux cette appartenance totale au Christ, qui nous constitue également serviteurs de tous nos frères. Jésus lui-même rattache expressément le comportement de service, non de puissance, dont il fait la loi de ses disciples, à son propre comportement à lui, leur Maître – car le disciple n’est pas simplement un élève recevant un enseignement ; il imite le maître, dont il partage la vie.
Card. Yves Congar, o.p.
Le cardinal Yves Congar († 1995), dominicain, fut l’un des principaux experts de Vatican II. Il a produit une des œuvres les plus importantes du XXe siècle sur l’Église et l’œcuménisme.
Salvator Mundi (détail, 1395), Francesc Comes (actif entre 1390 et 1415), Palma de Majorque (Espagne), église Sainte-Eulalie. © akg-images / Album / Oronoz
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6