Jour 6 - Les relations mènent au désir et à la Vérité !

La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n'aie plus soif, et que je n'aie plus à venir ici pour puiser. » Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. » La femme répliqua : « Je n'ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n'as pas de mari (…) ; là, tu dis vrai. » - (Jn 4,15-18) Lire la suite de l'Évangile ici

Méditation

Jésus a su réveiller le désir de la Samaritaine. Celle qui ne voulait pas avoir à faire avec Lui demande maintenant cette eau qui étanchera sa soif et lui permettra de ne plus venir puiser hors du village. Telle est la manière de Jésus avec les hommes : « le maître du désir », comme l'appelait Eloi Leclerc, se sert de tout pour désensabler la source profonde de notre désir de relations vraies.

Mais ce dialogue n'a pas amené seulement la femme à reprendre contact avec sa soif profonde. Elle la conduit également à faire la vérité sur elle-même : « Là, tu dis vrai ! » lui répond Jésus, comme si – jusque-là – mensonges, demi-vérités et provocations s'étaient mêlés inextricablement avec la simple vérité sur sa fragile situation. Faire la vérité sur nous-mêmes n'est pas simple, nous le savons bien. D'une part, dans une relation, nous cherchons à être reconnus, à exister, à ne pas blesser. Et, cela nous amène à cacher ce que nous sommes, à entretenir le flou. D'autre part, il nous faudra toute notre vie pour faire la vérité sur « cet autre que nous sommes » comme l'écrivait Rimbaud. La relation peut nous y aider à condition d'accepter d'être nous-mêmes, un nous-mêmes en chemin mais un nous-mêmes quand même. Le faire, c'est se limiter (je ne suis pas tout et, en particulier, pas ce que l'autre attend nécessairement de moi) ; se limiter dans la perspective d'une communion avec l'autre.

Ce qui est vrai de nos relations humaines l'est aussi de notre vie avec Dieu. Ce long dialogue que le Père entretient avec nous a pour seul but d'éveiller notre désir et de nous amener à entrer « dans la Vérité toute entière », celle de cette vie de ressuscités que nous sommes appelés à vivre dès aujourd'hui et que nous ne cessons de différer ne nous y sentant pas prêts.

Frère Stéphane Delavelle, franciscain

Intention de prière

Père, Tu nous appelles à la Vérité, non pas une vérité froide et logique centrée sur nous-mêmes, mais une vérité qui fasse de nous des brûlants, assoiffés de relations et de vérité. Donne-nous d'entrer dans Ta Vérité, d'accepter de ne jamais la posséder car cette Vérité c'est Toi, mais de plutôt nous laisser posséder par Ta Vérité pour pouvoir faire Ta sainte Volonté. 

Résolution concrète pour la journée

Je regarde ce matin les relations que je devrais avoir pendant la journée. J'en choisis une ou deux et je vois en quoi je pourrais être plus vrai(e) que je ne le suis habituellement. Je relis en fin de journée et je vois ce que cet effort de vérité a donné.

Figure pour aujourd'hui

Albert Peyriguère est un prêtre du diocèse de Bordeaux. Attiré par l'apostolat du Père Charles de Foucauld, il s'installe au Maroc, dans un petit village de montagne du nom d'El-Kbab. C'est là qu'il passera plus de trente années, soignant le jour dans son petit dispensaire, approfondissant sa connaissance de la langue et de la culture locale, s'engageant pour que ce peuple puisse être respecté et accède à son indépendance et – part la plus chère de son existence -  consacrant ses nuits à la prière solitaire. Voilà ce qu‘il conseillait à une sœur en 1931 : « Faites-vous une vie spirituelle positive qui consiste à vous remplir directement l'âme du Christ, et non pas une vie spirituelle négative qui prétendrait arracher morceau par morceau ce qui, en vous, déplaît au Christ. » Tout ce qui est caduque et indigne de la vie de ressuscités tombera plus tard de lui-même comme la feuille morte qui n'est plus irriguée par la sève.  

Pour découvrir la spiritualité d'Albert Peyriguère : Albert Peyriguère, Laissez-vous saisir par le Christ (Seuil, 1981).


 

Prière de la communauté

Seigneur fais de moi un instrument de ta paix

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix, Là où est la haine, que je mette l'amour. Là où est l'offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je mette l'union. Là où est l'erreur, que je mette la vérité. Là où est le doute, que je mette la foi. Là où est le désespoir, que je mette l'espérance. Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie. O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu'à consoler, à être compris qu'à comprendre, à être aimé qu'à aimer. Car c'est en se donnant qu'on reçoit, c'est en s'oubliant qu'on se retrouve, c'est en pardonnant qu'on est pardonné, c'est en mourant qu'on ressuscite à l'éternelle vie. » Saint François d'Assise

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5 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Neuvaine : À la rencontre de l'autre avec François d'Assise

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