Dimanche, 28ème semaine du temps ordinaire

Unis à tous les participants du Forum Shalom de Toulon, 
je prie pour les intentions du Saint Père et les fruits de ce Mois Missionnaire Extraordinaire :

2 R 5, 14-17

Ps 98, 1-2.4

2 Tm 2, 8-13

Lc 17, 11-19

« La gratitude est la mémoire du coeur. » Il est choquant de lire, dans

le passage de l’Évangile d’aujourd’hui, que seul un des dix lépreux guéris

par Jésus est revenu dire « merci ». Exprimer sa reconnaissance n’est pas

seulement un devoir social, mais une affirmation de notre intériorité qui

devient un acte spirituel.

Cet épisode évangélique de la guérison des dix lépreux pourrait être

remodelé sur la base de l’histoire de la guérison de Naaman, dans l’Ancien

Testament. Naaman, commandant de l’armée syrienne, est un grand

homme, une personne de confiance du roi et un valeureux guerrier. Or, il

est atteint de la lèpre, la maladie la plus redoutée dans le monde antique.

C’est grâce à une jeune fille, une prisonnière de guerre israélienne, que

ce « grand homme » découvre comment guérir. Comme la jeune fille demeurée

anonyme le confie à la femme de Naaman, il faut s’adresser « au

prophète qui est à Samarie » (2 R 5, 3). Naaman doit d’abord demander

la permission au roi Aram, qui lui dit de se présenter au roi d’Israël avec

une lettre de sa part. Naaman emporte des offrandes et se rend avec sa

lettre en Israël, où il confond le roi d’Israël et le prophète. Pensant que

le roi Aram voulait le provoquer, le roi d’Israël déchire ses vêtements.

Apprenant cela, le prophète Élisée invite le roi à lui envoyer le malade :

« Que cet homme vienne à moi, et il saura qu’il y a un prophète en Israël »

(2 R 5, 8). La rencontre personnelle et la reconnaissance sont fondamen

tales pour la guérison du commandant. Naaman arrive chez Élisée, accompagné

d’une suite impressionnante. Il attend ainsi du prophète une

séance de guérison plus complète et élaborée, conforme à son statut de

commandant de l’armée. Mais, sans sortir à sa rencontre, le prophète Élisée

lui envoie un messager pour lui indiquer ce qu’il doit faire : se baigner

sept fois dans le Jourdain (un signe prophétique de notre baptême). C’est

trop simple pour que Naaman y croie. Ne doit-il pas plutôt rencontrer

personnellement le prophète ? Les fleuves qui coulent à Damas ne sontils

pas meilleurs que celui-ci ? Le narrateur suggère par là qu’il existe une

différence entre être soigné et être guéri. Les soins sont physiques, tandis

que la guérison est intérieure. Bien qu’indigné, Naaman obéit. Quand il se

rend compte qu’il est guéri, il « retourne » voir Élisée pour le remercier et

pour lui offrir des présents en signe de gratitude. C’est alors qu’il fait enfin

personnellement connaissance avec le prophète. La guérison totale, la vraie

conversion, est le résultat de son obéissance à la parole du prophète, de la

rencontre personnelle avec lui et de la médiation sacramentelle de l’eau du

Jourdain. Une rencontre qui l’amène, à la fin, à reconnaître le Dieu d’Israël.

Dans la péricope évangélique, Luc nous permet de rencontrer également

la figure de l’étranger, en nous faisant suivre l’itinéraire du voyage de Jésus.

Son chemin a pour but géographique Jérusalem, mais comme objectif

existentiel de livrer totalement sa vie sur la Croix, signe de la disponibilité

sans limite du Fils à l’égard du Père et de son projet salvifique universel.

Jésus se dirige vers la capitale de la Judée, la « cité sainte », mais passe par

les territoires que les Juifs considéraient comme trop proches des étrangers,

(ce qu’ils appelaient la « Galilée des gentils ») ou même impurs, car habités

par des hérétiques (la population de Samarie).

C’est précisément durant cette traversée risquée que Jésus rencontre

une catégorie humaine particulièrement exclue : un groupe de lépreux,

comme l’était Naaman le Syrien. La lèpre était une maladie de la peau

considérée comme un châtiment réservé aux pécheurs (cf. le roi Ozias dans

2 Chroniques 26, 20), rendait impur pour le culte et obligeait quiconque

l’attrapait à vivre loin de la communauté et donc hors de toute vie sociale

(cf. Lv 13, 46). Les lépreux étaient donc des hommes et des femmes exclus

de la société, contraints à errer dans la solitude, à ne fréquenter que les

autres lépreux et à toujours prévenir quand ils s’approchaient des villes et

villages. Ils devaient porter des vêtements déchirés et être tête nue, ce qui

ajoutait à leur humiliation.

Un groupe de dix lépreux va donc à la rencontre de Jésus. Ils lui demandent

de l’aide, à distance, ainsi qu’ils étaient tenus de le faire. Ils ne

disposent que de leur voix et c’est ce qu’ils utilisent, en criant le plus fort

possible: « Jésus, maître, prends pitié de nous » (Lc 17, 13). En appelant

Jésus « maître », ils se rapportent à lui comme s’ils étaient ses disciples.

Jésus les regarde et les considère. Il leur demande alors d’accomplir quelque

chose de précis : « Allez vous montrer aux prêtres » (Lc 17, 14). En effet,

en Israël, c’est aux prêtres qu’il revenait de vérifier l’apparition comme la

disparition de la maladie (cf. Lv 13, 9-10 ; 14, 2).

Les dix lépreux s’approchent de Jésus mais s’arrêtent à distance. C’est ce

que prescrit la quarantaine sur la base des lois sur la pureté (cf. Lv 13, 45-

46). Cela peut aussi signifier que le malade, comme les Gentils, ceux « qui

sont loin » (Ac 2, 39), au-delà de la honte traumatisante de sa condition,

recevra l’appel de Dieu. C’est une précision visant à rappeler que Dieu est

celui qui prend l’initiative et comble les distances. Les lépreux s’adressent

à Jésus comme « Maître », et non pas en lui donnant le titre habituel de

« Seigneur », ce qui peut révéler que la foi que les lépreux ont en Jésus n’est

que préliminaire. Ils supplient Jésus, obéissent à son commandement, mais

ils ne parviennent pas à percevoir la véritable signification de leur guérison.

Luc souligne que Jésus « vit » les dix lépreux, en réponse à leur prière.

Ailleurs aussi Luc relie le verbe « voir » au verbe « sauver » (cf. par exemple

Lc 13, 12). Dans cette rencontre initiale, la guérison n’advient pas tout de

suite, comme dans le cas de Naaman. Fidèle à la Torah, Jésus ordonne aux

lépreux d’aller se présenter aux prêtres (cf. Luc 17, 14). Guérir impliquerait

donc l’écoute de la parole de Jésus et, comme dans le cas de Naaman, d’être

également reconnaissant envers le guérisseur. Neuf lépreux, même avec la

bonne intention d’obéir à l’ordre de Jésus et même après avoir eu le privi

lège de le rencontrer en personne, ne sont pas en mesure de courir le risque

majeur : se convertir à Jésus. Un seul parmi eux le fait : un Samaritain et

donc un « ennemi ». Quand il « voit » qu’il était guéri, il « revient sur ses

pas » vers Jésus (cf. Lc 17, 15). Pour Luc, « voir » signifie que les yeux de

la foi du Samaritain ont été ouverts. Il s’agit maintenant de prendre une

décision personnelle envers cette foi, ce qui se produit quand il décide de

« revenir » vers Jésus. La glorification passionnée de Dieu par cet étranger,

qui se jette aux pieds du Maître pour le remercier, indique que lors de sa

seconde rencontre personnelle avec Jésus, le Samaritain ne fait pas que payer

une dette de gratitude, mais il fait l’expérience d’une guérison totale et d’un

changement intérieur. D’habitude, la gratitude s’exprime envers Dieu : ce

cas est le seul dans le Nouveau Testament où cette reconnaissance s’adresse

à Jésus. À la fin, l’étranger, que la foi en Jésus a transformé, est prêt pour

être envoyé en mission : « Relève-toi et va ! » (Lc 17, 19 ; cf. Lc 10, 3).

La guérison de Naaman et celle des dix lépreux sont deux épisodes ancrés

dans le thème de la conversation intérieure qui passe par une rencontre

personnelle avec Dieu. Cette rencontre advient à partir d’une crise personnelle,

comme peut l’être une maladie grave, et c’est une initiative divine.

Il revient à la personne d’accomplir un pas supplémentaire pour reconnaître

et accueillir la signification de cette rencontre qui la conduira à la

conversion.

La guérison n’est possible que pour ceux chez qui la santé et la gratitude

se conjuguent, chez qui la guérison du corps et la conversion du coeur

s’entremêlent. L’eau du Jourdain et la référence aux prêtres font ressortir

l’importance de l’action sacramentelle dans l’oeuvre du salut. Il ne s’agit pas

d’une simple guérison individuelle et abstraite. Séparés, exclus et étrangers,

nous sommes intégralement réconciliés avec nous-mêmes, dans notre corps

et avec la communauté, parce que nous sommes réconciliés au plus profond

de notre coeur avec Dieu, par Dieu en Jésus-Christ au sein de l’action de

l’Église. Comme pour Naaman et le Samaritain lépreux, seul celui qui fait

l’expérience de cette communion purificatrice et réconciliatrice peut être

réintégré dans la communauté et envoyé en mission.

La mission de l’Église apporte et communique la grâce salvifique de Dieu

car elle recrée des hommes et des femmes détruits par le péché et par la

séparation de la mort. Accueillir l’Évangile signifie entrer dans le Mystère

pascal du Christ, en acceptant sa mort recréatrice et en contemplant sa

fidélité dans la résurrection. Engendrés dans les fonts baptismaux, nouveau

Jourdain dans l’Église, et reconnaissants pour le salut immérité, nous devenons

missionnaires dans les expériences ordinaires de la vie : lève-toi, va ton

chemin, rentre chez toi. D’autres seront choisis pour être des disciples missionnaires

en terres étrangères, peut-être des terres hostiles et païennes : la

Galilée des Gentils, la Samarie des hérétiques et la Syrie des païens.

Action en réponse d’amour

Servez-vous de nos quatre questions du Projet de Vie Personnel, et répondez par écrit quelle est l’Action que l’Esprit Saint vous a inspirée pendant la prière avec ce passage d’aujourd’hui.

“Comment est-ce que je me situe en ce qui concerne l’intimité avec Jésus?
Comment devrais-je être?
Que vais-je faire pour cela?
Quels sont les décisions que je vais prendre en vue de cela?”

Il est important de répondre à chaque question du Projet de Vie Personnel - PVP,
un tableau avec ces questions est disponible sur notre site internet en cliquant ici.

Remplissez votre Projet de Vie Personnel tous les jours et réalisez l’action que vous vous proposez de
faire avec sérieux et par amour pour Jésus Christ.

Cliquez sur "Je Prie" pour supplier ensemble l'Esprit Saint !


Je prends un instant pour méditer toutes ces choses dans mon cœur (cf Luc 2,19)

Prière de la communauté

Prière à l'Esprit Saint

Viens, Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles, et embrase-les du feu de ton amour. Envoie, Seigneur, ton Esprit, et tout sera créé, Tu renouvelleras la face de la terre. Prions : Seigneur notre Dieu, par l'illumination de l'Esprit Saint, tu as instruit les cœurs de tes fidèles; rends-nous dociles à ton Esprit pour apprécier ce qui est juste et donne-nous d'éprouver toujours le réconfort de sa présence. Par le Christ notre Seigneur. Amen.

Merci ! 29 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

loader

Prier chaque jour avec Shalom !

Je m'inscris