Samedi, 26ème semaine du temps ordinaire
Unis à tous les participants du Forum Shalom de Toulon,
je prie pour les intentions du Saint Père et les fruits de ce Mois Missionnaire Extraordinaire :
Ba 4, 5-12, 27-29
Ps 69, 33-37
Lc 10, 17-24
Dans l’Évangile sur lequel se concentre notre méditation d’aujourd’hui,
les soixante-dix (ou soixante-douze) disciples reviennent de mission avec
joie pour rendre compte à leur maître Jésus de leur succès pastoral :
« même les démons nous sont soumis en ton nom » (Lc 10, 17). Jésus
participe à la joie de ses disciples : « Je regardais Satan tomber du ciel
comme l’éclair » (Lc 10, 18). Comme disciples du Christ, nous avons
reçu le pouvoir de marcher sur les serpents et sur les scorpions et sur
toute puissance de l’ennemi, et rien ne pourra nous nuire (cf. Lc 10, 19).
Il s’agit de la même promesse que Jésus fait à tous ses disciples en Marc
16, 18 : « Ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un
poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux
malades, et les malades s’en trouveront bien. » Jésus nous avertit ainsi que
la mission sera ardue et difficile, mais par son esprit et par sa grâce, nous
serons toujours victorieux sur les forces du mal dans le monde. « Ne vous
réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous
parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux » (Lc 10, 20). Il
est légitime que le disciple du Christ soit fier et heureux des succès de ses
missions d’évangélisation, mais la raison principale de sa joie devrait être
un motif eschatologique. Nous devons entrer dans la joie du salut, la joie
de l’espérance : « Serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton seigneur »
(Mt 25, 21.23). C’est la joie du serviteur inutile (cf. Lc 17, 10), qui a fait
ce qu’il devait faire.
Ce qui importe vraiment pour les disciples, c’est que leurs noms soient
« dans les cieux » (Lc 10, 20). Dans le langage hébraïque de l’époque, cela
signifie que les soixante-dix (soixante-douze) rentrés de mission soient reconnus
par Dieu comme citoyens du ciel. C’est là leur vraie demeure, le
Royaume où Jésus leur permet d’inviter les autres auxquels ils sont envoyés.
Puis, à l’improviste, au beau milieu de sa conversation avec les disciples
missionnaires, Jésus s’adresse à un autre interlocuteur, son Père qui est aux
cieux. Comme citoyens du Royaume de Dieu à peine confirmés, les soixantedix
disciples – et nous, en les observant – écoutent une conversation divine.
Nous sommes témoins d’un moment de prière profonde entre Jésus et son
Père. Jésus rend grâce pour sa volonté miséricordieuse : les grands mystères
ont été révélés « aux petits » plutôt qu’« aux sages et aux savants », auxquels
ils demeurent cachés.
Dans le contexte historique de Jésus, les disciples envoyés en mission sont
des « enfants », non seulement parce qu’ils en sont à leur première expérience
missionnaire, mais aussi parce qu’ils n’ont probablement pas reçu une éducation
formelle du monde de Dieu comme celle des rabbins, des scribes et
des autres chefs des Juifs de l’époque. Cela ne signifie pas qu’il faille nier la
valeur de la formation théologique, mais reconnaître que la rencontre avec
Dieu est toujours un don de Dieu et que la foi en lui est le fondement de
toute mission.
Jésus réfléchit ensuite à voix haute, pour ainsi dire, sur la nature de la
relation entre lui et le Père. Ici, comme dans un passage assez semblable à
un autre chez Matthieu (cf. Mt 11, 25-30) et à beaucoup d’autres chez Jean
(cf. Jn 3, 35 ; 13, 3 ; 14, 9-11), Jésus révèle la connaissance complète et
réciproque entre le Père et le Fils et l’ouverture absolue de l’un à l’autre : c’est
une source de joie et de communion, la cause de la fécondité et de la mission.
C’est en vertu de cette relation que Jésus a le pouvoir d’inviter les autres
à avoir un rapport avec Dieu, à entrer dans cette communion divine. Dans
cette intimité, nous savons qui est le Fils, connu et aimé du Père, et qui
est le Père, connu et aimé du Fils. Les soixante-dix, appelés à soulager les
souffrances et l’oppression au nom de Jésus, trouvent le sens de leur mission
dans le Père et dans le Fils et dans leur communion d’amour. En écoutant
aujourd’hui ce message évangélique, nous continuons à être invités plus profondément
à entrer dans cette relation. C’est, naturellement, uniquement sur
la base de cette rencontre avec le Père, tel que Jésus nous l’a révélé, que nous
pouvons accomplir la mission d’offrir le don de l’amour de Dieu aux autres.
La parole de Dieu nous appelle aujourd’hui non seulement à observer
les différents aspects de la mission, mais aussi à découvrir activement ce
que ces réalités nous révèlent de Dieu. Quand nous reconnaissons avec foi
les façons dont Dieu vient et agit en nous, nous pouvons permettre à son
Esprit d’accomplir sa mission envers les autres à travers nous. La profonde
communion des disciples missionnaires avec Jésus, dans son unité divine et
aimante avec le Père, suscite la joie, la passion et le zèle pour l’engagement
missionnaire. Bien plus que pour leur succès, les disciples missionnaires se
réjouissent pour l’amour, pour la communion avec leur Maître et Seigneur,
pour leur vocation à être des fils et des filles de Dieu, dont le nom est inscrit
dans les cieux.
En ce sens, le Pape François écrit dans son Exhortation apostolique Evangelii
Gaudium, au paragraphe 21 : « La joie de l’Évangile qui remplit la vie
de la communauté des disciples est une joie missionnaire. Les soixante-dix
disciples en font l’expérience, eux qui reviennent de la mission pleins de joie
(cf. Lc 10, 17). Jésus la vit, lui qui exulte de joie dans l’Esprit-Saint et loue
le Père parce que sa révélation rejoint les pauvres et les plus petits (cf. Lc 10,
21). Les premiers qui se convertissent la ressentent, remplis d’admiration,
en écoutant la prédication des Apôtres “chacun dans sa propre langue”
(Ac 2, 6) à la Pentecôte. Cette joie est un signe que l’Évangile a été annoncé
et donne du fruit. Mais elle a toujours la dynamique de l’exode et du don,
du fait de sortir de soi, de marcher et de semer toujours de nouveau, toujours
plus loin. Le Seigneur dit : “Allons ailleurs, dans les bourgs voisins, afin que
j’y prêche aussi, car c’est pour cela que je suis sorti” (Mc 1, 38). Quand la
semence a été semée en un lieu, il ne s’attarde pas là pour expliquer davantage
ou pour faire d’autres signes, au contraire l’Esprit le conduit à partir
vers d’autres villages. »
Action en réponse d’amour
Servez-vous de nos quatre questions du Projet de Vie Personnel, et répondez par écrit quelle est l’Action que l’Esprit Saint vous a inspirée pendant la prière avec ce passage d’aujourd’hui.
“Comment est-ce que je me situe en ce qui concerne l’intimité avec Jésus?
Comment devrais-je être?
Que vais-je faire pour cela?
Quels sont les décisions que je vais prendre en vue de cela?”
Il est important de répondre à chaque question du Projet de Vie Personnel - PVP,
un tableau avec ces questions est disponible sur notre site internet en cliquant ici.
Remplissez votre Projet de Vie Personnel tous les jours et réalisez l’action que vous vous proposez de
faire avec sérieux et par amour pour Jésus Christ.
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Je prends un instant pour méditer toutes ces choses dans mon cœur (cf Luc 2,19)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6