Marie, Maman, quel est le temps le plus important ?

Posez la question à vos enfants ! A vos amis, à vos parents. A des chrétiens, à des non-chrétiens : quel est le temps le plus important ?

Est-ce que c'est Noël ? Est-ce que c'est Pâques ? Si le jour de Pâques, je ne me rend même pas compte que c'est Pâques, c'est sûrement parce que je n'ai pas vécu un vrai Carême. De même pour Noël et ses 4 semaines de l'Avent. Nos grandes fêtes chrétiennes sont bien balisées pour nous permettre de les vivre pleinement. Un long temps de préparation permet de goûter toujours plus la grâce et la joie données par Dieu un jour précis. Mais alors, est-ce que les temps les plus importants sont les grandes fêtes, Noël et Pâques ? Est-ce que Dieu veut que je sois heureux deux jours par an ?

Si ces temps extraordinaires ne fécondent pas mon temps ordinaire, alors je ne suis qu'une cymbale qui retentit dans le désert. Ma foi est belle et bien morte. A quoi bon vivre des Noëls et des Pâques extraordinaires, si, un jour ordinaire comme celui-ci, je ne sais pas aimer mon prochain comme moi-même ?! Est-ce que je reconnais dans le pauvre qui gémit sur le trottoir, dans la veille dame à la paroisse que personne ne comprend et que j'évite avec soin, dans ce collègue de travail qui a le talent de m'énerver... un frère, une sœur...? un autre moi-même, un prochain selon le cœur de Dieu... n'est-ce pas Jésus lui-même ? Jésus, tu es là, et je ne t'avais pas vu. J'étais trop centré sur ma vie et mes états d'âmes.

Si mon cœur ne saigne pas, comme celui de Jésus à la croix, devant l'horreur de mon péché, le scandale de la souffrance, et la révolte de ma propre indifférence, alors Seigneur, je crie vers toi ! Enlève la poutre de mes yeux qui m'empêche de voir le monde comme Tu le vois ! Tu l'aimes ce prochain que je méprise ! Et moi, je resterai indifférent ? Seigneur, tu connais mon cœur ! Tu connais ma faiblesse, mes trahisons, ma lâcheté. Ne me laisse pas vivre comme un hypocrite ! 

Ô mon âme, tu veux être tout à Jésus ? Mais as-tu vu ton cœur ? Il est aussi bien barricadé que Jéricho. Que les saints anges allient leurs trompettes à nos chants de louange pour briser mon cœur de pierre.

La prochaine fois que je dirai "Seigneur prend pitié!" (à la messe ou en prière), rappelle-moi toutes ces occasions pour lesquelles j'ai manqué de zèle dans la charité.

Seigneur, prend pitié.

Ô Christ, mon Rédempteur, prend pitié.

Seigneur Jésus, mon Sauveur, prend pitié.

Que je le dise en français, en grec (Kyrie, eleison), en latin (Domine, miserere), ou une autre langue qui rende gloire à Dieu, que mon cœur soit transpercé, comme le tien ! Jésus !

Lors des noces de Cana, Marie, sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » (Jean 2,5)

Marie Maman, toi qui connais l'heure de Dieu, transforme ma prière en école pour aimer, ici, maintenant et toujours.

Marie Maman, je veux être Tout à Jésus. Accorde-moi la douce folie de Dieu pour changer mes habitudes qui barricadent mon cœur. Que rien ne me sépare de Dieu !

Marie Maman, que le temps le plus important pour moi soit ce temps ordinaire. Que toutes nos fêtes, tous mes carêmes, tous mes efforts, soit l'occasion de faire ce que Jésus me commande dans ma vie ordinaire.

Avec ton saint zèle pour le salut des âmes, Marie Maman, fais de moi un chrétien cohérent tous les jours, chaque jour, et pour la vie éternelle.

Je te le demande, avec zèle et humilité, au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit.

"L’amour du Christ nous presse quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux." (Saint Paul aux Corinthiens, 2e lettre, 5, 13-15)