Nous continuons le chapitre  3 pour découvrir l'attitude conseillée par st benoît avant de prendre des décisions,

 dans le v 12" "il suffira à l'abbé de prendre conseil des anciens"

et selon l'Ecriture "Faire tout avec conseil et la chose faite, tu n'auras pas à le regretter ."

      Ce passage incite l'abbé à demander conseil. Hier nous découvrions l'importance de la consultation des frères avant toute décision de la gouvernance de son abbaye. Aujourd'hui le conseil des anciens est mis à l'honneur. Nous pouvons y voir un rappel des règles de fonctionnement familial comme sociétal : la mémoire des aînés, le poids de l'expérience et souvent une forme de sagesse que donnent les années, les souffrances et les joies, porteuses d'équilibre, de recul et de gratuité. Certaines civilisations semblent aujourd'hui encore évoluer dans ces seules  perspectives et se diriger par ces seules lois fondamentales !

      St Benoît invite ici à exploiter la méthode de l'écoute des avis en convoquant au conseil les jeunes mais aussi les anciens : les deux générations gagnent à se rencontrer pour apporter des éléments aux décisions que doit prendre l'abbé. Selon l'esprit bénédictin la bonne décision sera révélée par Dieu si le moines se soumet à l'Esprit d'un côté mais aussi tout mettre en route pour obtenir des avis concomitants. Cela ne signifie pas la recherche du moindre effort mais l'expression des propositions les plus courageuses à prendre après avoir cherché l'éclairage croisé des avis pour délibérer. Il ne s'agit pas de défendre âprement ses idées mais de les exposer, clairement jusqu'au bout, de s'écouter mutuellement et de chercher ensemble la solution. Le croyant y ajoute une autre dimension : écouter à plusieurs ce que dit le Seigneur et de se mettre en route ensemble vers une décision qui sera alors éclairée : voilà sans doute la voie du discernement et de l'accompagnement spirituel !.

      Dans cette perspective biblique nous trouvons un écho de cette pensée fondatrice en Isaïe 1-1 

      "L'Esprit de l'Eternel repose sur lui, l'esprit de Sagesse et d'intelligence, esprit de Conseil et  de Force..."

     Nous voyons quotidiennement que les décisions les plus porteuses de paix sociale, gagnent à bénéficier au préalable de la concertation la plus élargie. L'amélioration du moral d'une nation entière contribue à l'équilibre social si un consensus peut se faire autour des valeurs communes. Avant de promulguer des lois et des décrets, la consultation préalable assurera la paix sociale dans les groupes de travail, dans les lieux de vie et aussi dans les instances religieuses et ecclésiales. Tous les abus apparaissent quant la parole ne peut plus circuler librement, quand elle n'est pas consultée ni écoutée. La consultation crée du lien social. St Benoît le décrit en instituant la réunion et la consultation des frères en conseil dans sa Règle.

Belle journée de ce 17 Septembre

JS