Nous terminons aujourd'hui le chapitre  2, intitulé "des qualités requises de l'abbé" et  en tirons deux versets :

v 37 "Qu'il sache qu'il a reçu des âmes à conduire et se prépare à en rendre compte"

v 40"...et travaillant à corriger les autres, il corrigera lui-même ses défauts."

      Nous assistons à l'écartèlement auquel un abbé fait face : d'un côté la conduite des affaires matérielles de son monastère à travers le développement des projets sans exclure" l'accroissement de sa communauté "et de l'autre" la conduite des âmes". Nous retrouvons ce même enjeu quand st Benoît le met en face de son rôle de "pasteur du troupeau "sans diminuer sa prise de conscience écrasante de sa propre conduite," dont il devra rendre compte" A y regarder de près l'abbé devient un homme préoccupé du salut des âmes, dont Dieu seul connaît la transparence. L'abbé peut être frappé d'une humilité profonde sur soi car nul n'est infaillible et le mystère d'un seul de ses moines peut lui renvoyer un sentiment d'incomplétude s'il ne devait considérer que ses simples forces personnelles.

        On pourrait lui attribuer le passage de la Lecture de st Paul  à Timothée de ce jour (1 -12à17) :" ...Mais s'il m'a été fait miséricorde, c'est afin qu'en moi le premier, le Christ jésus montre toute sa patience, pour donner un exemple à ceux qui devaient croire en Lui, en vue de la vie éternelle.."

        OUI dans la fin de passage de la Règle nous  devons tous comprendre, à travers nos relations et nos proches, que chacun est un mystère pour l'autre et comme les frères d'une même communauté, apprenons à prier les uns pour les autres.

         Nous comprenons dans ce texte, que l'abbé n'est pas au-dessus de la règle. C'est elle qui donne cette vitalité à l'abbé par sa dimension contemplative et mystique. C'est encore elle qui insiste sur le parcours intérieur, la patience et la vraie recherche de Dieu. L'abbé n'est pas un directeur mais un Père, en butte avec ses propres dimensions de son humanité. Mais la grande découverte que nous pouvons observer c'est qu'en considérant la vie spirituelle des personnes nous entrevoyons nos fragilités d'un côté mais aussi la beauté de l'homme qui ose reconnaître son désir profond d'être considéré par Dieu. Ce chapitre nous place à mi-chemin entre le ciel et la terre

          Dans un langage moderne ,et  pour rêver, nous pourrions citer parmi les qualités requises de l'abbé, dans ce chapitre 2, qu'il est un "Développeur",  profil très prisé dans les entreprises et l'informatique. En voici un descriptif approchant de son poste :" il conçoit, crée, améliore, développe les applications (sur internet) ;il fait le lien avec l'exploitation. Il crée des produits les fait évoluer ainsi que  l'entreprise. Leurs qualités recherchées : la création, la logique, la curiosité, la rigueur, savoir communiquer, écouter et l'esprit d'équipe et d'anticipation"

             Mais là s'arrête toute ressemblance : pour  l'abbé il n'y aura jamais de profil type parfait pour son élection  car" Dieu fait toujours toute chose neuve "et les êtres, porteurs d'un projet divin, passent avant les choses et leur mystère suscite notre respect et notre admiration.

Bon dimanche !