Dimanche 20 octobre 2019, "L'amour ne s'impose pas, il s'offre"

     En ce dimanche 20 octobre, nous atteignons en quelque sorte le sommet de notre mois missionnaire extraordinaire avec la célébration, au niveau de l’Église universelle, de la journée mondiale de prière pour les missions et, au niveau de notre église locale, avec la mise en place officielle du jumelage de notre diocèse avec celui de Mbuji-Mayi de la République Démocratique du Congo. La dernière phrase de l’Évangile de ce jour, celui de la parabole de la veuve importune, jette une lumière précieuse sur le but de tout effort missionnaire. Jésus dit en effet : « Le Fils de l’homme, quand Il viendra, trouvera-t-Il la foi sur la terre ? ». La foi, voilà donc ce que désire Jésus, voilà ce qui Lui tient à cœur, voilà ce qu’Il veut trouver quand Il reviendra, non seulement à la fin des temps mais dès maintenant, car Il ne cesse de revenir, de Se rendre présent dans Son Église aussi bien que dans le monde, dans le cœur des hommes qui sont à la recherche du bonheur, de la vérité et de l’amour.

     Cette foi, nous dit Jésus dans la parabole de la veuve importune, se manifeste par une prière persévérante, qui ne se décourage pas, parce qu’elle est sûre de la bonté du Père des Cieux qui exauce, sans tarder, le cri de Ses élus. Pourquoi Jésus attend-Il de nous une prière continuelle ? Ne serait-ce pas parce que Dieu, de Son côté, ne cesse de nous poursuivre de Ses bienfaits. ? Le psaume 120 nous décrit le Seigneur comme le gardien de Son peuple qui ne dort ni ne sommeille, qui se tient auprès de chacun jour et nuit, écartant tous les dangers, le gardant de tout mal et lui conservant la vie et tous les biens nécessaires. Si telle est la sollicitude pleine de tendresse du Père des cieux pour chacun de Ses enfants, on comprend qu’Il attende de nous en retour une confiance aimante qui se traduit par un recours fréquent, voire continuel, à Sa Providence qui veille avec tant de soin.

     Nous voici au cœur du mystère de la Révélation, et au cœur de la mission de l’Église : il s’agit pour nous d’annoncer, de faire connaître au monde cette incroyable relation d’amour que le Père des Cieux veut nouer par l’Esprit-Saint et dans le Fils Incarné, avec chacun de Ses enfants, chacun de « Ses élus ». Ne nous y trompons pas : les « élus » dont parle Jésus dans l’Évangile ne sont pas une petite portion de privilégiés que le Père aurait choisis arbitrairement pour les sauver, abandonnant les autres à la perdition. Le dessein d’amour de Dieu enveloppe tous les hommes sans exception, tous sont appelés, tous sont « élus », comme l’affirme St Paul dans son épître à Timothée : « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim 2, 4). Si certains se ferment et rejettent cet appel tout gratuit, c’est l’œuvre de leur seule liberté humaine que Dieu respecte jusqu’au bout. 

L’amour, en effet, nous en faisons l’expérience, ne s’impose pas : il s’offre, il sollicite la liberté sans jamais contraindre. L’homme peut se refuser à l’invitation du Père à l’Amour: c’est le péché.

     Nous sommes ici en présence du « mystère d'impiété » qui est à l’œuvre dans le monde : le mal aussi est présent dans le cœur des hommes, dans le cœur de chacun d'entre nous. Le combat ne sera donc pas absent de notre vie, comme de notre effort missionnaire. Dans la 1ère lecture, nous voyons le peuple d'Israël en lutte contre les Amalécites qui l'ont attaqué durant sa marche au désert. L'ennemi que nous, nous avons à combattre n'est pas d'abord extérieur : il s'agit pour nous de lutter patiemment contre les complicités avec le mal qui se trouvent d'abord dans notre propre cœur et dans celui des hommes auxquels le Seigneur nous envoie.
        Quelles sont nos armes pour ce combat ? St Paul nous en indique une dans la 2e lecture : c'est la Parole de Dieu qui, dit-il, est « utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice » et ce, précise-t-il un peu plus loin « avec une grande patience et le souci d'instruire ». La 1ère lecture, quant à elle, nous en propose une autre : nous y voyons en effet, sur la montagne, Moïse qui, les bras levés, obtient la victoire à l'armée du peuple qui combat dans la plaine. Voilà notre 2e arme de combat : la prière, qui se vit au sein du beau mystère de la communion des saints. La victoire ne peut s'obtenir que par l'effort conjugué de ceux qui combattent dans la plaine et de ceux qui prient sur la montagne. N'est-elle pas très parlante cette image des bras levés de Moïse soutenus, de part et d'autre, par Aaron et Hur ? Ne nous rejoint-elle pas dans notre petitesse, dans nos pauvretés de toutes sortes, en nous indiquant le moyen d'y remédier ? Ne nous invite-t-elle pas à reconnaître simplement nos insuffisances, à accepter humblement que les autres nous viennent en aide, les dons des uns palliant les limites des autres, en vue de cette œuvre commune qu'est la mission de l’Église ? En ce jour où nous scellons le jumelage de notre diocèse de Séez avec celui de Mbuji-Mayi, il est bon de nous rappeler cette vérité de la Communion des saints qui se réalise, pour une part, dans l'échange des dons pour le bien de l’Église tout entière.

     L'image des bras levés de Moïse ne peut manquer d'évoquer aussi pour nous les bras levés de Jésus en croix.
     « Et Moi, une fois élevé de terre, avait dit Jésus peu avant Sa Passion, J’attirerai tout à Moi » (Jn 12, 32). L’acteur principal de la mission, c’est Lui, le Seigneur ressuscité qui, présent dans tous les tabernacles du monde, ne cesse d’attirer silencieusement les hommes à Lui. Notre mission sera d’autant plus fructueuse que nous nous laisserons nous-mêmes attirer par Lui, que nous Le laisserons vivre en nous, de telle sorte que ce soit Lui qui aime et agisse en nous. Voilà ce que désire Jésus, cette foi vivante, opérant par la charité qui se manifeste par le don total de nous-mêmes, comme l’avait bien compris la « petite » Thérèse d’Alençon et de Lisieux, patronne des missions avec St François Xavier. Aujourd’hui encore, que nous soyons de ceux qui prient sur la montagne ou de ceux qui combattent dans la plaine, elle nous redit à tous le secret de sa fécondité missionnaire : « Aimer, c’est tout donner et se donner soi-même ».





Prière de la communauté

Prière du pape François

Dieu notre Père, Ton Fils Unique Jésus-Christ Ressuscité d'entre les morts A confié à Ses disciples Sa mission : «Allez! De toutes les nations faites des disciples».(Mt28,19) Tu nous rappelles que par le baptême Nous participons tous à la mission de l'Église. Par le don de Ton Esprit-Saint, accorde-nous la grâce D'être témoins de l'Évangile, Courageux et ardents, Pour que la mission confiée à l'Église, Soit poursuivie en trouvant des expressions nouvelles et efficaces Qui apportent la vie et la lumière au monde. Aide-nous à faire en sorte que tous les peuples Puissent rencontrer l'amour sauveur et la miséricorde De Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Dieu, Qui vit et règne avec Toi, dans l'unité du Saint-Esprit, Maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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L'Amour est Mission

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