« Vous avez contre moi des paroles dures » (Ml 3, 13)  

     Voilà le reproche que Dieu fait à son peuple et voici le reproche qu’Il nous fait. Non pas un reproche dur et cinglant mais le reproche d’un ami dont l’amour a été bafoué, un reproche teinté de tristesse, mais également de pitié. De pitié car Dieu sait les conséquences de nos infidélités qui sont les conséquences du péché et que Dieu Lui-même nous rappelle : « Tous les arrogants, tous ceux qui commettent l’impiété, seront de la paille. Le jour qui vient les consumera, – dit le Seigneur de l’univers –, il ne leur laissera ni racine ni branche. »  (Ml 3,19)

     « Qu’avons-nous dit entre nous contre toi ? » (Ml 3, 13) Voilà des paroles qui reviennent souvent dans notre bouche, « Qu’est-ce que j’ai dit de mal ? » « Pourquoi me confesser, je n’ai rien fait de mal ? » Bien sûr, « nous ne tuons pas quelqu’un tous les jours », mais le péché ne concerne pas uniquement des actes condamnés par la loi civile ! La loi républicaine ne donne pas le ton de la morale, de la droiture et de la véritable justice. Bien au contraire, les lois des hommes contreviennent souvent à la Loi de Dieu et hélas nous en avons la preuve flagrante dans notre société moderne. Alors, suivant les maximes du monde, par peur du qu’en dira-t-on, nous en venons à dire nous aussi publiquement ou dans le fond de notre cœur : « “Servir Dieu n’a pas de sens. À quoi bon garder ses observances, mener une vie sans joie en présence du Seigneur de l’univers ? Nous en venons à dire bienheureux les arrogants ; même ceux qui font le mal sont prospères, même s’ils mettent Dieu à l’épreuve, ils en réchappent !” » (Ml 3, 14-15).

     Soyons en certains, c’est le démon qui nous suggère de telles choses pour nous éloigner de Dieu. Car en vérité, la Joie est un des fruits du Saint Esprit, une joie toute intérieure et divine et un autre fruit qui lui est intimement lié est la Paix. Cette Paix que seul le Christ peut nous apporter. « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. » (St Jn 14, 27)

     Dieu nous dit Lui-même qu’il y a en effet « une différence entre le juste et le méchant » (Ml 3,18) : « pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement. » (Ml 3, 20). Il faut comprendre ici que la crainte de Dieu ne signifie pas avoir peur de Lui mais au contraire, la crainte de Dieu est un don du Saint Esprit qui fait que l’on craint de l’offenser, de Lui faire de la peine et par là même, la crainte d’être séparé de Lui pour toujours à cause de nos péchés. (cf. St Thomas 2a, 2ae q.19, a.5, a.6)

     « Le Seigneur de l’univers déclara : « Ils seront mon domaine particulier pour le jour que je prépare. Je serai indulgent envers eux, comme un homme est indulgent envers le fils qui le sert fidèlement. » (Ml 3,17) Ces paroles très consolantes s’adressent donc à nous qui cherchons le Seigneur de toute notre bonne volonté. Cela étant, dans notre quête même demeurons vigilants car certains, éloignés de la saine doctrine dont parle saint Paul, de faux pasteurs, les mercenaires contre qui Jésus nous met Lui-même en garde (St Jn 10) nous dirons « Voilà le Messie ! Il est là !” ou bien encore : “Il est là !”, n’en croyez rien. » (St Mt. 24, 23) « Le vrai pasteur entre par la porte » (St Jn 10, 2) c’est-à-dire le Christ et son Église. Méfions-nous donc des nouvelles spiritualités et autres formes de méditations laïques dites de « pleine conscience » pour ne pas tomber dans ce que l’on appelle le « syncrétisme ».

Gardons ces paroles dans notre cœur, tout comme le fit la très sainte Vierge Marie :
     « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (St Lc 9, 11-13) Amen.

Demandons au Saint Esprit la grâce du discernement et de la fidélité :
Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles, et allumez en eux le feu de votre Amour.

V. Envoyez votre Esprit, Seigneur, et il se fera une création nouvelle.
R. Et vous renouvellerez la face de la terre.

Prions : Ô Dieu, qui avez instruit les cœurs des fidèles par la lumière du Saint-Esprit, donnez-nous par ce même Esprit, de comprendre et d'aimer ce qui est bien, et de jouir sans cesse de ses divines consolations. Par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.