4/09 verset 21 "Sanglés de la foi et de la pratique des bonnes actions et guidés par l'Evangile.."

Voilà le combat spirituel que précise st Benoît pour "agir juste" avec une "parole juste "dans  l'humilité et le respect et "la douceur d'amour"

Chacune  de ces propositions mérite une méditation particulière que je laisse ouverte à chaque priant. Il est clair que cette partie du Prologue contient tout le programme de la spiritualité bénédictine inspirée de l'Evangile.

Nous nous risquons d'esquisser quelques pistes de réflexion et d'approfondissement :

1)Parler  juste -Pour st Benoît la parole doit s'ajuster, au sens strict du terme : devenir juste, à l'état de celui à qui nous parlons et non en fonction de notre état émotionnel. Il ne s'agit plus de parler en fonction de soi, de ses connaissances et de sa psychologie mais en nous mettant d'abord à l'écoute des besoins de l'autre. L'écoute devient résonance en soi de ce qu'attend l'autre secrètement. Il ne s'agit plus de dire à l'autre ce que j'ai envie de transmettre mais de répondre à son attente profonde. La parole que je donnerai résultera de la captation d'un besoin parfois non exprimé ou sous-entendu. Alors le "parler-juste" est dépossession de son intelligence propre pour  entrer dans une communication parfois non-verbale où l'expression  corporelle prend sens pour comprendre la joie, la douleur et autres émotions.. 

2)L'Agir-juste  part de l'expérience révélée par l'autre dans ce qu'il aura vécu de difficile, de joyeux ou de complexe sans le nier. C'est alors qu'on peut l'amener à faire un projet, à voir clair et de se trouver valorisé. Agir juste ne consiste pas à se substituer à l'autre mais lui permettre d'assumer son trajet de vie en y trouvant valorisation et envie de se réaliser grâce à ses désirs profonds. L'esprit bénédictin permettra d'abonder ses programmes en les soumettant à la bénédiction divine, pour aboutir, à terme, à ce qu'ils "soient bénis de Dieu" Elle peut passer par l'acceptation de ses limite dans un climat de pacification dans la recherche de son unité intérieure.

3)La douceur d'amour   se rapprochera d'une attitude de bienveillance. Celle-ci n'est jamais spontanée car elle ne repose pas sur la simple volonté ni sur un condensé psychologique. Pour st Benoît la bienveillance découlera d'une grâce reçue et partagée car elle est ouverture du cœur, libération des émotions négatives. Elle s'alimente aux lois de vie spirituelle : être aimé de Dieu, s'aimer soi-même et désir de prendre soin d'un autre par amour de Dieu et de ses frères. Cette douceur d'amour s'assimile à l'amour en actes.

Nous pouvons constater que st Benoît part d'un appel entendu, reçu auquel l'homme répond et dans lequel il va s'épanouir en donnant sa réponse personnel mais en s'appuyant toujours sur la grâce divine. La règle servira de guide pour alimenter son énergie.

Méditons la Parole entendue dimanche, dans le livre de Ben Sira le Sage (3-28-29)

""..l'idéal du sage, c'est une oreille qui écoute"